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Les Révoltés du 974 demandent audience au procureur général

Les Révoltés du 974 ont adressé ce jeudi 25 mars un courrier au procureur général de la cour d'appel de Saint-Denis. Leurs membres réclament toujours audience afin d'exposer les nombreux contentieux qui paralysent les dossiers de justiciables. Le communiqué de Xavier Fontaine, secrétaire de l'association des Révoltés du 974 :

Ecrit par LG – le vendredi 26 mars 2021 à 11H07

« Monsieur le Procureur Général,
 
Permettez-nous de nous adresser une nouvelle fois à vous au nom de nombreuses victimes, membres de notre Association des Révoltés du 974, en quête de justice et en difficulté croissante pour que celle-ci leur soit rendue. Dans le respect des mesures sanitaires en vigueur, nous souhaitons qu’une délégation de notre association puisse obtenir une audience de votre part, de façon à vous exposer de vive voix les situations affligeantes dans lesquelles ils se trouvent plongés. Nous avons la conviction que le fonctionnement de nombreux services judiciaires qui contribue à alimenter nos problèmes pourrait enfin aider à les résoudre.
 
Nous tenons à vous adresser ce courrier, sans savoir cependant s’il atteindra son but : Faire en sorte que vous en preniez connaissance personnellement… et qu’il ne sera pas filtré et intercepté par l’un ou l’autre de vos collaborateurs, empressé d’en bloquer la destination et d’en annuler les effets.
 
Ces dernières années, plusieurs tentatives similaires ont échoué et nous incitent donc à la circonspection. Sauf erreur de notre part, en 10 ans, au moins huit courriers ont été adressés, collectivement ou par certains de nos membres, à vos services ou aux services de vos prédécesseurs, sans aucune réponse, ni même le moindre accusé de réception. Ce qui pourrait être considéré comme un comportement discourtois dans la vie normale, devient de la part d’un service public l’expression ordinaire d’un incivisme chronique. Cette incorrection à l’égard des administrés donne à penser que les stages de citoyenneté que distribuent les magistrats dans vos tribunaux ne devraient pas être réservés aux seuls jeunes marginaux de notre société. Autant dire que si ces pratiques profondément irrespectueuses envers les assujettis et justiciables que nous sommes tous nous désolent, elles n’entraînent plus aucune vraie surprise, tant elles illustrent bien le mépris dans lequel la justice, qualifiée si souvent de néocoloniale, tient les réunionnais.
 
En conclusion de ce préambule, vous comprendrez Monsieur le Procureur Général, les raisons pour lesquelles nous choisissons en définitive et à regret de diffuser ce courrier, seul moyen dont nous disposons pour éviter qu’il achève sa brève carrière, chiffonné au fond d’une corbeille à papier anonyme.
 
Nous sommes membres d’une association de citoyens adultes. Souvent même, nous bénéficions d’une maturité acquise du fait même de nos âges, propre à nourrir notre réflexion, avec le recul que nous permet une certaine accoutumance à la pondération. Notre amertume est d’autant plus saumâtre que nos courriers précédents vous adressaient des appels au secours répétés, dépourvus de toute hostilité fondamentale à l’égard de votre institution. Nous ne sommes pas de ceux qui n’apprécient par principe la justice que lorsqu’elle favorise leur cause propre. Et nous ne cultivions aucun a priori à son égard. En revanche, nos âges, nos expériences, et bien sûr nos démêlés sans fin avec les systèmes mafieux qui sévissent sur l’île, nous ont peu à peu conduits à nous interroger sur les liens établis entre plusieurs des structures prédatrices qui ont souvent fait bon marché de nos biens et de nos vies, et le système judiciaire que vous incarnez.
 
Permettez-nous de vous le dire sans détour : Si le fonctionnement judiciaire subit ici des remises en causes qui font que tant de citoyens s’en méfient autant que des bandes de voyous qui sévissent dans les quartiers, ce n’est pas sans raison.
 
Notre histoire à nous tous était celle de gens « normaux », travaillant pour le moins à la contrepartie de leur subsistance, citoyens conscients de leur appartenance et de leurs privilèges d’appartenir à une nation démocratique. Et notre histoire, c’est, par malheur, de nous être trouvés aux prises avec des circonstances désastreuses : notables manipulateurs, professionnels corrompus, prédateurs voraces, institutions insensibles enfermées dans leur logique bureaucratique, agents publics dépravés, ou même vrais pervers…, ainsi qu’avec un fonctionnement judiciaire plus préoccupé d’épargner les détenteurs des pouvoirs même les plus odieux, que de rechercher et dire la justice.
 
Nous pourrions dresser la liste de ces gros délinquants « en col blanc » qu’en aucun cas, dans ces lignes, nous ne pouvons nommer sans risques. Ils sont leaders politiques, lobbyistes économiques, auxiliaires de la justice, avocats ou huissiers, hommes d’affaires, notaires, géomètres, employés communaux des cadastres, administratifs à tous les niveaux, pseudo-généalogistes, organisations collectives aussi… Nous en connaissons des dizaines, ignominie et abjections de leur état et de leur profession. Ce sont eux qui exploitent, volent, violent les droits des plus faibles qu’eux, écrasent, humilient, blessent, détruisent grâce à leur statut social, à leur argent, à leurs appuis, à leurs réseaux, à leur perversité, à leur absence absolue d’humanité… Jamais rien de publlquement illégal. Juste ces petits arrangements odieux entre amis bien placés. Espèces de bandes organisées, sans la moindre préoccupation des réunionnais et de La Réunion. Mais bien entendu, ils siègent dans les institutions économiques et sociales quelquefois aux plus hauts niveaux. Malheur à qui tombe entre leurs pattes…
 
C’est une véritable situation de détresse que vit une grande partie de la population fracassée à cause d’eux et de leurs malversations. Problèmes de logement, de paiement de loyer, de perte de son héritage, de son entreprise ou de tout travail, situation économique dramatique, ruptures familiales, chômage, développement de la misère, ruine, sans oublier la multiplication des troubles psychologiques dont on parle enfin et même des tentatives de suicide.
 
Tout ça, une fois encore, ne peut émouvoir ceux qui, dans votre institution, raisonnent de manière abstraite, légaliste et prétendument objective en se référant à de simples schémas rationnels et juridiques ou pire, ceux qui participent à ce massacre, complices masqués de ce qui se trame en dehors des prétoires. L’effondrement des gens maltraités de façon révoltante par une institution judiciaire au service des classes dominantes ne bouleverse cependant que cette partie de la population dont la souffrance sociale devient croissante. Nous en sommes à penser que la règle qui dans vos tribunaux implique les affaires de vos copains affairistes, c’est qu’il ne faut toucher en aucun cas aux hiérarchies sociales, et c’est donc que les victimes sont sanctionnées et les harceleurs récompensés. Ça fonctionne comme ça…
 
Notre résumé est cruel, mais limpide : Nos vies ruinées nous apprennent que la justice ne protège pas les faibles et les victimes contre les prédateurs. Et qu’elle en arrive à favoriser parfois même ceux qui, pour achever leurs proies, n’ont aucune crainte ni aucune limite pour utiliser l’argent qu’ils leur ont volé.
 
Nous ne doutons pas cependant que plusieurs acteurs judiciaires puissent être, comme tant de gens, autre chose que ce qu’on croit négativement qu’ils sont. Nous voulons continuer à penser que dans ce milieu si légal et si peu moral, on trouve des gens de conscience. Mais qui se trouvent impuissants, involontairement solidaires d’un corporatisme auto-protecteur perverti, au point qu’il rend intouchables les « magistrats » les plus visiblement traîtres à leurs serments et à l’objectivité des dispositions qu’ils sont supposés arrêter.
 
Ce sont d’eux, ces magistrats indignes, dont nous voulons parler ici : Il se fait que les activités et les pratiques crapuleuses de nos « tortionnaires », que nous incriminons à l’aide de preuves indubitables, semblent se développer sous le regard aveugle ou indifférent de la justice. Et parfois même, sa complicité. Lorsque celle-ci est alertée à l’aide de plaintes et de procédures engagées en bonne et due forme, ces malfaiteurs bénéficient visiblement d’appuis infinis et d’une mansuétude incompréhensible, là où un simple justiciable aurait morflé depuis longtemps. Tout ceci s’appuyant, bien entendu, sur ce qu’il y a de plus légal, tout en étant totalement immoral.
 
Monsieur le Procureur Général, il n’est pas question de nier que tout pouvoir, et le pouvoir judiciaire est concerné, a besoin d’autorité pour être exercé utilement en faveur de la communauté. Mais on sait la plupart du temps, que la soumission à cette autorité est simplement tributaire de la légitimité que veulent bien lui reconnaître les justiciables, indépendamment de son équité supposée, de son impartialité, de son indépendance, de la noblesse de ses normes ou du caractère éthique de sa pratique… Ces qualités vertueuses présumées n’ont absolument pas besoin d’être invoquées. On peut ne pas y croire et même ne jamais en faire l’expérience. Elles n’entrent pas en ligne de compte. Le respect et l’obéissance à votre égard et à l’égard du système que vous représentez existent uniquement parce qu’on vous accorde le bénéfice de cette légitimité. Et celle-ci ne s’explique en définitive que par la croyance des citoyens à l’égard de l’intégrité et de la sagesse qu’ils veulent bien vous prêter. Et tant qu’ils y consentent.
 
Nous percevons bien que pour vous et vos semblables, sous prétexte d’une solennité, censée entraîner au respect de la part des justiciables, le monde judiciaire avec ses rituels trompeur, n’est qu’un théâtre superficiel, dont les supercheries détruisent durablement, sans aucun risque en ce qui le concerne, l’existence de centaines de malheureux tombés dans les pattes mafieuses avec l’indifférence de l’organisation judiciaire ou, craignons-nous, sa complicité.
 
Trop d’expériences scandaleuses actuelles pourraient en fin de compte laisser croire à nos compatriotes qu’ils se sont trompés à votre égard. Les injustices sont devenues trop flagrantes et trop répétées. La partialité en faveur des pratiques de truands exercées par des notables protégés du fait de leurs appartenances trop flagrante. Les choses pourraient bien finir par se retourner contre un système, perçu comme devenu inique et scélérat.
 
Nous réitérons donc notre demande d’audience. Nous sollicitons personnellement de votre part de bien vouloir recevoir une délégation de notre association, susceptible de vous entretenir de façon détaillée des thèmes et des individus énoncés dans le présent courrier. Nous comptons vivement sur un accueil favorable à notre requête. Et nous vous en remercions par avance.
 
Une dernière chose, Monsieur le Procureur Général. Sans réponse de votre part à ce courrier, et à défaut du dialogue que nous appelons de nos vœux, nous nous promettons de poursuivre notre douloureux monologue, encore et encore, dans les médias et par tous les supports de diffusion possible. Et nous souhaitons le faire jusqu’à ce qu’une autorité judiciaire veuille bien prendre conscience de la gravité de la situation de ces nombreux citoyens abandonnés, sous les menées de tant de pseudo-notabilités corrompues et pour le moins délictueuses.
 
Veuillez croire, Monsieur le Procureur Général, à l’expression de nos salutations citoyennes. »

 

Les Révoltés du 974 demandent audience au procureur général

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