
Après la parution du décret du ministère de la Santé, le 28 septembre dernier, visant à prévenir les ruptures de stock de médicaments, deux mondes s'opposent. D'un côté, les pharmaciens mettent en avant l'obligation qui leur incombent de se fournir chez les grossistes réunionnais plutôt qu'en métropole, où les marges sont moins élevées car encadrées, avec le risque de voir les prix des médicaments en vente libre augmenter, comme l'explique le Journal de l'île dans son édition de ce matin.
De l'autre côté, les grossistes locaux se félicitent de la parution de ce décret. C'est une "bonne chose", pour Emmanuel Loopy, grossiste-répartiteur dans l'île. "Il oblige les grossistes locaux à avoir un stock nécessaire pour les pharmacies locales. Il faut savoir que l'approvisionnement de médicaments est contraignant et peut-être soumis à des problèmes de transports, sociaux ou encore politiques. On se retrouve alors avec un approvisionnement rompu", précise-t-il.
Pour les grossistes locaux, il faut pouvoir répondre à la consommation locale de médicaments. Le décret promulgué répond à une question de santé publique. "L'esprit de ce décret est de pouvoir répondre à la problématique de santé publique et de faire en sorte que nous ne soyons jamais en rupture de médicaments", explique-t-il. "Par exemple, si demain nous avions une crise sanitaire couplée à une grève du Port et que nous n'avions plus de stock. Que se passerait-il ?", s'interroge le professionnel. C'est pour répondre à ce genre de problème extrême que le décret va dans le sens d'un plus grand renforcement de la sécurité sanitaire.
Pour assurer sa mission de service public, le grossiste doit pouvoir livrer les médicaments en moins de 24 heures. Difficile de faire la même chose avec un grossiste en métropole. "Il faut que nous puissions livrer en moins de 24 heures et avoir un stock d'une profondeur de 15 jours obligatoirement. A la Réunion, nous sommes obligés d'avoir un stock sur deux ou trois mois en raison de la distance", souligne-t-il. Emmanuel Loopy rappelle également qu'en aucun cas les pharmaciens sont obligés d'acheter localement. "Ils pourront toujours s'approvisionner directement auprès des laboratoires", ajoute-t-il. Mais le décret pousse dans le sens de l'approvisionnement local.
"Avec un stock allant sur deux ou trois mois nos médicaments sont plus chers"
Concernant les prix, Emmanuel Loopy se veut plus nuancé. "Les prix des médicaments ne vont pas augmenter à la Réunion. Ce n'est pas dans l'air du temps et je rappelle qu'une baisse de 3% avait eu lieu en 2008. Les prix sont réglementés aussi bien chez le grossiste et le pharmacien et ne varient pas en fonction de la conjoncture", martèle-t-il. Certes les prix des médicaments délivrés par ordonnance sont soumis à une régulation de leur prix par l'Etat, mais les médicaments en vente libre ne le sont pas. Avec la parution du décret, le risque de voir une augmentation des prix des médicaments en vente libre est réelle.
Cette augmentation des prix pourraient découler des marges plus élevées chez les grossistes locaux en raison de leur "profondeur de stock" de deux ou trois mois. Ce que confirme le principal intéressé. "Avec un stock allant sur deux ou trois mois nos médicaments sont plus chers", lâche-t-il. Comme les pharmaciens devront se fournir à la Réunion, ils achèteront donc leurs médicaments plus chers. Un argument soulevé par le SPIR (Syndicat des pharmaciens indépendants de la Réunion), dans les colonnes du JIR. Le risque est de voir les marges des pharmacies impactées par des achats chez les grossistes locaux, à des prix plus élevés et non répercutées en raison de la réglementation des prix des médicaments. Les pharmacies pourraient alors être amenées à augmenter le prix des médicaments en vente libre pour compenser le manque à gagner.
Une hausse qui pourrait se répercuter directement sur le consommateur réunionnais, mais toucher également les officines, avec pour conséquences avancées par le SPIR des licenciements ou encore la disparition de certaines pharmacies.
De l'autre côté, les grossistes locaux se félicitent de la parution de ce décret. C'est une "bonne chose", pour Emmanuel Loopy, grossiste-répartiteur dans l'île. "Il oblige les grossistes locaux à avoir un stock nécessaire pour les pharmacies locales. Il faut savoir que l'approvisionnement de médicaments est contraignant et peut-être soumis à des problèmes de transports, sociaux ou encore politiques. On se retrouve alors avec un approvisionnement rompu", précise-t-il.
Pour les grossistes locaux, il faut pouvoir répondre à la consommation locale de médicaments. Le décret promulgué répond à une question de santé publique. "L'esprit de ce décret est de pouvoir répondre à la problématique de santé publique et de faire en sorte que nous ne soyons jamais en rupture de médicaments", explique-t-il. "Par exemple, si demain nous avions une crise sanitaire couplée à une grève du Port et que nous n'avions plus de stock. Que se passerait-il ?", s'interroge le professionnel. C'est pour répondre à ce genre de problème extrême que le décret va dans le sens d'un plus grand renforcement de la sécurité sanitaire.
Pour assurer sa mission de service public, le grossiste doit pouvoir livrer les médicaments en moins de 24 heures. Difficile de faire la même chose avec un grossiste en métropole. "Il faut que nous puissions livrer en moins de 24 heures et avoir un stock d'une profondeur de 15 jours obligatoirement. A la Réunion, nous sommes obligés d'avoir un stock sur deux ou trois mois en raison de la distance", souligne-t-il. Emmanuel Loopy rappelle également qu'en aucun cas les pharmaciens sont obligés d'acheter localement. "Ils pourront toujours s'approvisionner directement auprès des laboratoires", ajoute-t-il. Mais le décret pousse dans le sens de l'approvisionnement local.
"Avec un stock allant sur deux ou trois mois nos médicaments sont plus chers"
Concernant les prix, Emmanuel Loopy se veut plus nuancé. "Les prix des médicaments ne vont pas augmenter à la Réunion. Ce n'est pas dans l'air du temps et je rappelle qu'une baisse de 3% avait eu lieu en 2008. Les prix sont réglementés aussi bien chez le grossiste et le pharmacien et ne varient pas en fonction de la conjoncture", martèle-t-il. Certes les prix des médicaments délivrés par ordonnance sont soumis à une régulation de leur prix par l'Etat, mais les médicaments en vente libre ne le sont pas. Avec la parution du décret, le risque de voir une augmentation des prix des médicaments en vente libre est réelle.
Cette augmentation des prix pourraient découler des marges plus élevées chez les grossistes locaux en raison de leur "profondeur de stock" de deux ou trois mois. Ce que confirme le principal intéressé. "Avec un stock allant sur deux ou trois mois nos médicaments sont plus chers", lâche-t-il. Comme les pharmaciens devront se fournir à la Réunion, ils achèteront donc leurs médicaments plus chers. Un argument soulevé par le SPIR (Syndicat des pharmaciens indépendants de la Réunion), dans les colonnes du JIR. Le risque est de voir les marges des pharmacies impactées par des achats chez les grossistes locaux, à des prix plus élevés et non répercutées en raison de la réglementation des prix des médicaments. Les pharmacies pourraient alors être amenées à augmenter le prix des médicaments en vente libre pour compenser le manque à gagner.
Une hausse qui pourrait se répercuter directement sur le consommateur réunionnais, mais toucher également les officines, avec pour conséquences avancées par le SPIR des licenciements ou encore la disparition de certaines pharmacies.