Madame Gaud,
je m’appelle Arnauld Martin. Nous ne nous connaissons pas. Pourtant, ce vendredi midi, sur les ondes de Réunion Première, vous avez déclaré regretter que je sois métropolitain.
Je suis touché par tant de sollicitude de votre part, mais rassurez-vous : pour ma part, je ne regrette pas d’être métropolitain.
Voyez-vous, je suis ce que je suis. Je ne cherche pas à être un autre. Je vis ici, parmi des créoles, des métropolitains, des étrangers, et je respecte ce que chacun est sans regretter les origines des uns et des autres.
Et j’attends de chacun qu’il me témoigne un respect équivalent, ce qui est bien évidemment le cas.
Presque toujours. Car aujourd’hui, vous m’avez appris que l’on peut regretter ce que les gens sont, que leur essence ne soit pas conforme à ce que l’on veut.
Aujourd’hui, Madame Gaud, vous m’avez manqué de respect. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Madame Gaud, regrettez-vous d’être métropolitaine ?
Il paraît, Madame Gaud, que vous êtes une femme de coeur. Faites preuve de votre bon coeur en oeuvrant auprès des malades qui ont tant besoin de vous, et dont j’espère que vous ne regrettez pas les multiples origines.
Et faites preuve de votre bon coeur, la prochaine fois, en disant : « je regrette ce que j’ai dit« .