Hormis quelques-uns de ses très proches parents et amis, Patrick Peyron n’avait dit à personne combien il était malade. C’était tout lui, ça : ne pas rendre les autres malheureux avec ses propres soucis.
Il y a moins d’un an, chez son alter ego, Patrick Sauger, à Bois-de-Néfles Saint-Paul, il y avait les deux "Dalton", ainsi que leurs professeurs de Leconte-de-Lisle appelaient les inséparables Patrick ; il y avait Éric Banor et Élie Cerco et une foule de joyeux amis.
Nous avions apporté un tas de guitares, nous avions joué, ils avaient chanté… Leurs voix, qui s’accordaient si bien, avaient mûri certes, mais les harmonies étaient bien là. Patrick chantait et riait à la fois, ajoutant quelques accords très jazzy à ceux d’Éric et de l’autre Patrick. Il était impossible de se douter de quelque chose… alors qu’il souffrait déjà beaucoup.
La première fois que j’ai rencontré cet orchestre, c’était vers la fin des années soixante à "La Cabane Bambou". Ils s’appelaient encore les "Firebirds", les deux Patrick au micro-chant, Peyron à la guitare, Éric Banor au solo, Joël Dupont à la basse et au contre-chant (Joël a toujours été un des plus fins bassistes de l’île mais avec des modèles comme Gagneur et Saint-Alme et ses dons naturels, il ne pouvait en être autrement).
Ce soir-là, comme souvent, ces gars animaient une boum de vacances à Saint-Gilles. Au bout d’une heure, les Lynx, Marco Payet en tête, ont débarqué et c’est tout naturellement que les Firebirds leur ont prêté leurs instruments. Les Lynx ont juste demandé que Joël restât à la basse. On ne prête qu’aux riches.
Peu après, les Firebirds sont devenus les Pois-du-Cap, avec le concours d’Alain Hubert-Delisle (batterie) et Jack Bourhis (guitare accompagnement). De temps à autre les rejoignait un certain (actuel) sénateur-maire de Sainte-Rose.
Ces jeunes musiciens talentueux et rigolos, au registre un peu différent des autres formations, adeptes des chants à quatre voix, nous émerveillaient non seulement par leur savoir-faire mais également par leur matériel : quand nombre d’orchestres en étaient encore aux guitares Egmond (l’horreur absolue mais on n’avait rien d’autre !) et aux amplis Garen, eux, ils étaient déjà sur Stratocasters et amplis Marshall !
Ils n’hésitaient jamais à recevoir, dans leur petite chambre d’entrainement à Saint-Gilles, des potes (j’en sais quelque chose) avides d’utiliser ces merveilles totalement nouvelles pour nous. Patrick Peyron, virtuose et très doué harmoniquement, n’était jamais avare de conseils et tuyaux. Il m’a donné des « leçons » ! Il était comme ça, Peyron, conscient de sa chance d’avoir du bon matos et d’être naturellement talentueux, il était heureux d’en faire profiter les autres. Alors que ceux qui ont vécu cette époque doivent s’en souvenir : la concurrence était rude entre orchestres ; rares ceux qui, comme Peyron/Sauger, comme les Super-Jets ou les Flashes (Saint-Louis), invitaient les amis musiciens sur scène, sans craindre quelque concurrence que ce fût.
C’était ça, Patrick Peyron, un gars gentil, tourné vers les autres, le coeur ouvert. Je ne l’ai jamais connu autrement qu’avec ce sourire chaleureux qui était comme sa marque de fabrique.
Tu nous manques sévère, mon ami.
Il y a moins d’un an, chez son alter ego, Patrick Sauger, à Bois-de-Néfles Saint-Paul, il y avait les deux "Dalton", ainsi que leurs professeurs de Leconte-de-Lisle appelaient les inséparables Patrick ; il y avait Éric Banor et Élie Cerco et une foule de joyeux amis.
Nous avions apporté un tas de guitares, nous avions joué, ils avaient chanté… Leurs voix, qui s’accordaient si bien, avaient mûri certes, mais les harmonies étaient bien là. Patrick chantait et riait à la fois, ajoutant quelques accords très jazzy à ceux d’Éric et de l’autre Patrick. Il était impossible de se douter de quelque chose… alors qu’il souffrait déjà beaucoup.
La première fois que j’ai rencontré cet orchestre, c’était vers la fin des années soixante à "La Cabane Bambou". Ils s’appelaient encore les "Firebirds", les deux Patrick au micro-chant, Peyron à la guitare, Éric Banor au solo, Joël Dupont à la basse et au contre-chant (Joël a toujours été un des plus fins bassistes de l’île mais avec des modèles comme Gagneur et Saint-Alme et ses dons naturels, il ne pouvait en être autrement).
Ce soir-là, comme souvent, ces gars animaient une boum de vacances à Saint-Gilles. Au bout d’une heure, les Lynx, Marco Payet en tête, ont débarqué et c’est tout naturellement que les Firebirds leur ont prêté leurs instruments. Les Lynx ont juste demandé que Joël restât à la basse. On ne prête qu’aux riches.
Peu après, les Firebirds sont devenus les Pois-du-Cap, avec le concours d’Alain Hubert-Delisle (batterie) et Jack Bourhis (guitare accompagnement). De temps à autre les rejoignait un certain (actuel) sénateur-maire de Sainte-Rose.
Ces jeunes musiciens talentueux et rigolos, au registre un peu différent des autres formations, adeptes des chants à quatre voix, nous émerveillaient non seulement par leur savoir-faire mais également par leur matériel : quand nombre d’orchestres en étaient encore aux guitares Egmond (l’horreur absolue mais on n’avait rien d’autre !) et aux amplis Garen, eux, ils étaient déjà sur Stratocasters et amplis Marshall !
Ils n’hésitaient jamais à recevoir, dans leur petite chambre d’entrainement à Saint-Gilles, des potes (j’en sais quelque chose) avides d’utiliser ces merveilles totalement nouvelles pour nous. Patrick Peyron, virtuose et très doué harmoniquement, n’était jamais avare de conseils et tuyaux. Il m’a donné des « leçons » ! Il était comme ça, Peyron, conscient de sa chance d’avoir du bon matos et d’être naturellement talentueux, il était heureux d’en faire profiter les autres. Alors que ceux qui ont vécu cette époque doivent s’en souvenir : la concurrence était rude entre orchestres ; rares ceux qui, comme Peyron/Sauger, comme les Super-Jets ou les Flashes (Saint-Louis), invitaient les amis musiciens sur scène, sans craindre quelque concurrence que ce fût.
C’était ça, Patrick Peyron, un gars gentil, tourné vers les autres, le coeur ouvert. Je ne l’ai jamais connu autrement qu’avec ce sourire chaleureux qui était comme sa marque de fabrique.
Tu nous manques sévère, mon ami.