Un nouveau round des négociations annuelles obligatoires a eu lieu ce vendredi dans la branche du BTP. Celui-ci réunissait la patronat et l’intersyndicale à la Direction du Travail (DIECCTE) à Saint-Denis.
Les acteurs devront patienter avant un accord souhaité de tous. Parties sur les bases d’un gel pur et simple des salaires dans la branche du bâtiment pour 2014, un déclic s’est tout de même produit au cours des négociations à la satisfaction des syndicats représentés par la CGTR, la CFDT, FO et la CFTC.
La FRBTP et la CAPEB* mettent sur la table une augmentation des salaires de l’ordre de 1,1%, suivant une déclinaison en deux temps : une première de 0,9% en avril et une seconde tranche de 0,2% en août prochain.
Le gel des salaires tant redouté des syndicats de salariés n’aura donc pas lieu mais le bras de fer est plus complexe qu’il n’y paraît. Il faut pour cela comprendre le raisonnement adopté par les deux camps.
Le patronat de son côté fait un effort substantiel sur les salaires mais feint d’ignorer que l’augmentation du fait de « l’inflation ne se discute pas », martèle l’intersyndicale. Autrement dit, si le patronat intégrait l’inflation dans son effort de départ, les réelles négociations commenceraient à partir de 0,8% et non de zéro comme c’est le cas. 0,8%, c’est en effet le taux de l’inflation sur l’année écoulée de 2013. « Ce taux est connu depuis janvier. Pourquoi n’est-il tout simplement pas intégré dès que le taux est connu ? », demande, bien agacé, Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR BTP.
Dans son for intérieur et comme tous ses confrères syndicalistes, il connaît, dit-il, par coeur le jeu du patronat qui est de « faire croire à un geste conséquent de revalorisation alors que l’inflation devrait être un préalable à toute négociation ».
« Notre but n’est pas de faire la grève »
Néanmoins, les NAO des années précédentes dans la branche du BTP ont montré que « nous sommes toujours parvenus à un accord », malgré le plus fort de la crise économique. Ce n’est donc pas avec l’annonce d’un regain de l’activité, boostée par le chantier de la route du littoral, que les syndicalistes comptent se laisser faire.
L’apaisement prévaut au sein de l’intersyndicale. « Nous ne sommes pas à quelques jours près », signale Jacky Balmine. Un troisième tour de table doit se tenir mardi prochain à la DIECCTE. « Nous sommes conscients des difficultés de la branche mais nous n’acceptons pas de voir au moins 80% des patrons faire semblant de faire pitié », dit-il avant d’ajouter que le souhait de ses camarades n’est pas de faire la grève mais plutôt de sortir intelligemment de cette négociation annuelle.
*La FRBTP (la Fédération Réunionnaise du BTP) et la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment)