
Les mathématiques seraient-elle la discipline la plus dangereuse du monde ? Rabelais disait: «La sagesse ne peut pas entrer dans un esprit méchant, et science sans conscience n’est que ruine de l’âme.” Cette pensée peut aussi être considérée comme l’amorce de la bioéthique, cette discipline cherchant à réconcilier les capacités scientifiques et leur acceptabilité morale. ( Source : http://la-philosophie.com/science-sans-conscience ).
Je n’irais pas jusque-là car, malheureusement, il n’est pas nécessaire d’être méchant pour faire beaucoup de mal. Notre société a généré des monstres gentils qui sont capables, par aveuglement et bêtise de faire disparaître toutes les mauvaises herbes de la planète ou assimilées. Le drame, c’est que derrière ces prétendues mauvaises herbes il y a aussi, selon eux, une mauvaise humanité. Comment cela est-il possible ? Tout simplement par la croyance immodérée à la vérité des chiffres, à la loi intangible de la logique mathématique. Formatés dès l’enfance (comme beaucoup d’entre nous), ces capitaines d’industrie, ces financiers de haute volée, ces hommes politiques puissants, sont devenus des grands spécialistes, la race humaine la plus exécrable. Et je vais vous expliquer pourquoi.
Il ne vous a pas échappé que, dès le secondaire, l’instituteur humain et pluridisciplinaire, est remplacé par de nombreux professeurs spécialisés, de mathématique, de littérature, de physique-chimie, de langue, de sciences naturelles, de musique, de gymnastique, d’histoire, de philosophie, etc. Mais plus de généralistes, plus d’approche globale du Monde, plus de liens entre ces disciplines. Alors que la vie est un tout, alors que notre Terre sphérique est sans-doute le meilleur symbole de cohérence, d’équilibre, d’harmonie et d’unité, tout se passe comme si notre planète et le cerveau de nos enfants étaient constitués de cellules indépendantes et séparées. Ainsi commence le monde des spécialistes, très souvent ignorant ou même méprisant les autres disciplines. Ainsi commence subrepticement l’aveuglement de ces hommes qui, ayant des œillères, deviennent ignorant des réalités du Monde. Vous aurez également remarqué la place prépondérante des mathématiques dans tous les prestigieux diplômes qui permettent d’atteindre les sommets. Dès la puberté, nos enfants sont formés (on devrait dire : « formatés ») par des spécialistes, un tout petit peu étriqués. Alors quoi, me direz-vous, où est le problème ? Le problème c’est que, pour aimer le Monde, il faut le comprendre. Et pour le comprendre, il faut ouvrir les yeux et les oreilles. Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste en tout mais avoir une vue globale de ce monde complexe. Pour le comprendre un tant soit peu il faut avoir balayé (même rapidement et superficiellement) toutes ses composantes, ce que peu de « spécialistes » peuvent ou veulent faire. Le plus souvent, les spécialistes s’engouffrent dans le monde des mathématiques qui leur permet de « modéliser » presque tout, pensent-ils, qui les séduit par sa logique implacable mais qui finit par leur faire oublier tout le reste. J’en veux pour preuve cette effarante affirmation d’un Prix Nobel de physique, l’Américain Steven WEINBERG : « Il est remarquable qu’on puisse dire ce qu’était l’univers à la fin de la première seconde, … La satisfaction du physicien vient de ce qu’il peut traiter les problèmes numériquement … Il est vrai que nous n’avons pas de certitudes absolues, mais il est excitant de penser que nous pouvons maintenant parler de ces questions, avec une certaine assurance ». Autrement dit, notre physicien admet que malgré les résultats séduisant de ses calculs mathématiques, il ne dispose d’aucune certitude. Mais le plus grave, c’est qu’il admet que cette pseudo-découverte scientifique « l’excite » au point de présenter une hypothèse comme une vérité. Or, « La nature ne parle pas le langage mathématique » nous dit le physicien Jean-Jack MICALEF (1) Comme le faisait l’honnête homme du 17ème siècle, la sagesse s’obtient, en ayant un peu de lumière sur tout. Se tromper sur la réalité du big-bang, c’est très surprenant de la part d’un Prix Nobel, mais finalement, cela n’a pas beaucoup d’influence sur la vie et le bonheur de l’humanité. Il en va tout autrement de la part des puissants et des décideurs, tout aussi englués que notre Prix Nobel, dans les méandres de la logique mathématique ou comptable. On pourrait sans-doute résumer leur philosophie un peu simpliste de la façon suivante : « Hors du rendement du capital, point de salut ». Or, précisément, c’est cette logique aveugle, mathématique et binaire qui est en train de tuer l’humanité … parce que, tout simplement, elle excite beaucoup les puissants.
Observation de Monsieur Stéphane Dugowson, Maître de conférence en mathématiques à l’Institut supérieur de mécanique de Paris : « Merci pour votre point de vue, qui me semble tout de même un peu excessif et, disons, radical »
Et voici ma réponse : « : Il est exact qu'on ne peut accuser l'arme du criminel. Il n'en demeure pas moins que certaines armes sont plus dangereuses que d'autres. Le pire danger c’est de remplacer l’esprit critique par la logique mathématique. Vous ne pouvez ignorer la place phénoménale qu’ont pris les mathématiques dans la gestion du Monde et des humains (économie, démographie, finance, fiscalité, etc.) et cela, au détriment des vrais valeurs. C’est en cela que l’outil mathématique, au demeurant, parfaitement innocent, peut se révéler très dangereux.
François-Michel MAUGIS, économiste.
(1) En savoir plus sur http://www.alterinfo.net/Interview-de-Jean-Jack-Micalef_a39133.html#QABUCzem6s3F2LKM.99 - La nature ne parle pas le langage mathématique, disons qu’elle ânonne un salmigondis de chiffres que nous devons analyser. Croire que la mathématique est un langage « en soi » qu’elle retient un secret auquel la raison ne pourra jamais accéder est une sorte de Pythagorisme tardif qui est très en vogue en physique. Cela nous donne un nombre infernal de théories toutes plus complexes et mathématiques les unes que les autres, mais quand il s’agit de demander : au juste, vos équations recouvrent quels phénomènes du réel, de quel objet physique parlez-vous ? , on s’arrange pour déserter la réponse.
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Article publié en 1917 :
Je n’irais pas jusque-là car, malheureusement, il n’est pas nécessaire d’être méchant pour faire beaucoup de mal. Notre société a généré des monstres gentils qui sont capables, par aveuglement et bêtise de faire disparaître toutes les mauvaises herbes de la planète ou assimilées. Le drame, c’est que derrière ces prétendues mauvaises herbes il y a aussi, selon eux, une mauvaise humanité. Comment cela est-il possible ? Tout simplement par la croyance immodérée à la vérité des chiffres, à la loi intangible de la logique mathématique. Formatés dès l’enfance (comme beaucoup d’entre nous), ces capitaines d’industrie, ces financiers de haute volée, ces hommes politiques puissants, sont devenus des grands spécialistes, la race humaine la plus exécrable. Et je vais vous expliquer pourquoi.
Il ne vous a pas échappé que, dès le secondaire, l’instituteur humain et pluridisciplinaire, est remplacé par de nombreux professeurs spécialisés, de mathématique, de littérature, de physique-chimie, de langue, de sciences naturelles, de musique, de gymnastique, d’histoire, de philosophie, etc. Mais plus de généralistes, plus d’approche globale du Monde, plus de liens entre ces disciplines. Alors que la vie est un tout, alors que notre Terre sphérique est sans-doute le meilleur symbole de cohérence, d’équilibre, d’harmonie et d’unité, tout se passe comme si notre planète et le cerveau de nos enfants étaient constitués de cellules indépendantes et séparées. Ainsi commence le monde des spécialistes, très souvent ignorant ou même méprisant les autres disciplines. Ainsi commence subrepticement l’aveuglement de ces hommes qui, ayant des œillères, deviennent ignorant des réalités du Monde. Vous aurez également remarqué la place prépondérante des mathématiques dans tous les prestigieux diplômes qui permettent d’atteindre les sommets. Dès la puberté, nos enfants sont formés (on devrait dire : « formatés ») par des spécialistes, un tout petit peu étriqués. Alors quoi, me direz-vous, où est le problème ? Le problème c’est que, pour aimer le Monde, il faut le comprendre. Et pour le comprendre, il faut ouvrir les yeux et les oreilles. Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste en tout mais avoir une vue globale de ce monde complexe. Pour le comprendre un tant soit peu il faut avoir balayé (même rapidement et superficiellement) toutes ses composantes, ce que peu de « spécialistes » peuvent ou veulent faire. Le plus souvent, les spécialistes s’engouffrent dans le monde des mathématiques qui leur permet de « modéliser » presque tout, pensent-ils, qui les séduit par sa logique implacable mais qui finit par leur faire oublier tout le reste. J’en veux pour preuve cette effarante affirmation d’un Prix Nobel de physique, l’Américain Steven WEINBERG : « Il est remarquable qu’on puisse dire ce qu’était l’univers à la fin de la première seconde, … La satisfaction du physicien vient de ce qu’il peut traiter les problèmes numériquement … Il est vrai que nous n’avons pas de certitudes absolues, mais il est excitant de penser que nous pouvons maintenant parler de ces questions, avec une certaine assurance ». Autrement dit, notre physicien admet que malgré les résultats séduisant de ses calculs mathématiques, il ne dispose d’aucune certitude. Mais le plus grave, c’est qu’il admet que cette pseudo-découverte scientifique « l’excite » au point de présenter une hypothèse comme une vérité. Or, « La nature ne parle pas le langage mathématique » nous dit le physicien Jean-Jack MICALEF (1) Comme le faisait l’honnête homme du 17ème siècle, la sagesse s’obtient, en ayant un peu de lumière sur tout. Se tromper sur la réalité du big-bang, c’est très surprenant de la part d’un Prix Nobel, mais finalement, cela n’a pas beaucoup d’influence sur la vie et le bonheur de l’humanité. Il en va tout autrement de la part des puissants et des décideurs, tout aussi englués que notre Prix Nobel, dans les méandres de la logique mathématique ou comptable. On pourrait sans-doute résumer leur philosophie un peu simpliste de la façon suivante : « Hors du rendement du capital, point de salut ». Or, précisément, c’est cette logique aveugle, mathématique et binaire qui est en train de tuer l’humanité … parce que, tout simplement, elle excite beaucoup les puissants.
Observation de Monsieur Stéphane Dugowson, Maître de conférence en mathématiques à l’Institut supérieur de mécanique de Paris : « Merci pour votre point de vue, qui me semble tout de même un peu excessif et, disons, radical »
Et voici ma réponse : « : Il est exact qu'on ne peut accuser l'arme du criminel. Il n'en demeure pas moins que certaines armes sont plus dangereuses que d'autres. Le pire danger c’est de remplacer l’esprit critique par la logique mathématique. Vous ne pouvez ignorer la place phénoménale qu’ont pris les mathématiques dans la gestion du Monde et des humains (économie, démographie, finance, fiscalité, etc.) et cela, au détriment des vrais valeurs. C’est en cela que l’outil mathématique, au demeurant, parfaitement innocent, peut se révéler très dangereux.
François-Michel MAUGIS, économiste.
(1) En savoir plus sur http://www.alterinfo.net/Interview-de-Jean-Jack-Micalef_a39133.html#QABUCzem6s3F2LKM.99 - La nature ne parle pas le langage mathématique, disons qu’elle ânonne un salmigondis de chiffres que nous devons analyser. Croire que la mathématique est un langage « en soi » qu’elle retient un secret auquel la raison ne pourra jamais accéder est une sorte de Pythagorisme tardif qui est très en vogue en physique. Cela nous donne un nombre infernal de théories toutes plus complexes et mathématiques les unes que les autres, mais quand il s’agit de demander : au juste, vos équations recouvrent quels phénomènes du réel, de quel objet physique parlez-vous ? , on s’arrange pour déserter la réponse.
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Article publié en 1917 :
- Clicanoo du 21/11/2017 https://www.clicanoo.re/clicazot/Article/2017/11/21/Les-mathematiques-la-discipline-la-plus-dangereuse-du-monde_501742
- Témoignages du 22/11/2017 http://www.temoignages.re/chroniques/di-sak-na-pou-di/les-mathematiques-la-discipline-la-plus-dangereuse-du-monde,91468
- Africain Info du 22/11/2017 http://www.africain.info/news=1582020