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Les DOM, malades de la politique

Au-delà des péripéties concernant les accords signés dans les DOM, les problèmes de fond demeurent. La victoire des Guadeloupéens, qui ont eu leurs 200 euros, est à la Pyrrhus. Car la Guadeloupe, comme les autres Départements d’Outre-mer (DOM), souffriront de plus en plus de la politique d’assistanat généralisé, empêchant tout progrès économique et n’incitant personne […]

Ecrit par pmarcot@wanadoo.fr – le jeudi 12 mars 2009 à 08H21

Au-delà des péripéties concernant les accords signés dans les DOM, les problèmes de fond demeurent. La victoire des Guadeloupéens, qui ont eu leurs 200 euros, est à la Pyrrhus. Car la Guadeloupe, comme les autres Départements d’Outre-mer (DOM), souffriront de plus en plus de la politique d’assistanat généralisé, empêchant tout progrès économique et n’incitant personne à progresser, ni à investir.
Déjà, depuis plusieurs années, le tourisme « rentable » des clients riches a fui les Antilles françaises.
Pour s’en sortir, les DOM, comme tout le monde, auraient besoin de liberté économique, seule source de prospérité.
La comparaison entre la Réunion, vivant de l’aide publique, et l’île Maurice, ayant choisi le vent du grand large et la liberté, est sans appel. Le fait d’être des territoires éloignés de la métropole, et souvent des îles, aurait dû conduire à créer dans ces DOM des zones plus libres que la métropole, des zones franches, de libre commerce et de faible imposition: l’exemple de Hong-Kong montre qu’on peut avoir un seul pays (la Chine) soumis à « deux systèmes« , et les Chinois ont eu l’intelligence de conserver Hong-Kong comme un îlot de liberté économique (classé premier au monde par les indices de liberté économique).
A vouloir peu à peu appliquer artificiellement dans les DOM les standards sociaux métropolitains, on a créé la situation actuelle, alors que les DOM auraient pu jouer, comme bien des pays aussi pauvres, sur leurs avantages spécifiques, par exemple un moindre coût du travail. Plaquer les niveaux métropolitains, notamment pour les salaires, alors que par exemple, la productivité est plus faible, ne peut conduire qu’à plus de chômage.
De plus, « l’octroi de mer » vise théoriquement à protéger les entreprises locales en surtaxant ce qui vient d’ailleurs. Mais il est évidemment répercuté sur les prix et les produits sont plus chers ; quant aux entreprises, artificiellement protégées, elles sont moins productives, comme chaque fois qu’il y a une protection. Résultat : 22,7% de chômeurs en Guadeloupe, 21,2% en Martinique, 20,6% en Guyane, 24,2% à la Réunion (8,1% en métropole) ; le PIB par habitant est en moyenne deux fois plus faible qu’en métropole ; les bénéficiaires du RMI – et demain du RSA- sont proportionnellement beaucoup plus nombreux qu’en métropole et représentent près de 15% du total des Rmistes de France, alors que la population des DOM constitue environ 3% seulement de la population française ; si le nombre de Rmistes était le même, ils devraient représenter 3% du total ; il y en a donc 5 fois plus ! Le désastre est total.
La population est-elle satisfaite de cette situation? Certes, il faut souligner la manipulation par l’extrême-gauche et les indépendantistes ; ces groupes ont souvent utilisé la pression, voire la force physique. Mais pourquoi une partie de la population les a-t-elle suivis? L’enchaînement est logique: l’assistanat appelle l’assistanat, l’Etat appelle l’Etat. Les « négociations » l’ont démontré: c’est avec des ministres ou sous-ministres, ou encore des préfets, qu’il faut discuter puisqu’à l’évidence les entreprises privées ne peuvent rien accorder, sauf à faire faillite. D’ailleurs, personne ne s’est soucié des hésitations du MEDEF, puisque le vrai patron, c’est l’Etat.
Cela fait penser à la définition que Bastiat donnait de l’Etat, « cette grande fiction à travers laquelle chacun espère vivre au détriment de tous les autres« . Qui aurait osé leur dire « ne demandez pas à l’Etat de vous faire vivre, puisque que c’est vous qui faites vivre l’Etat« ?
La responsabilité des politiques est ici immense dans cet incroyable gâchis. Bien entendu, le mal étant fait, tout ce que l’opposition compte d’irresponsables s’est précipité dans les DOM. Ségolène Royal a déclaré : « Quand les parents n’arrivent plus à donner à manger à leurs enfants, en général cela finit mal. Souvenons-nous de la Révolution française« . Bel exemple de démagogie irresponsable. José Bové, Olivier Besancenot se sont précipités à leur tour. Mais ce dernier a été le plus sincère: « Vous allez donner des tas de mauvaises idées à beaucoup de personnes. Ce que vous faites là, nous allons le faire aussi« . En effet la Martinique et la Réunion sont déjà sur le pied de guerre, et le 19 mars c’est la France entière qui sera en grève et se mobilisera pour ses 200 euros. On devrait les donner le plus tôt possible.

Jacques GARELLO

 

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