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Les Chroniques de Tonton #68 – La conviction à fleur de cœur : salut à toi, Georges-Marie !

L’actualité est parfois dramatique ; parfois amusante ; parfois sombre aussi ; et parfois très mélangée et c’est le cas ce matin. Mais d’abord, juste quelques mots à propos de l’Afghanistan, pays qui est dans tous les titres. Pays qui, de toute son histoire, n’a « jamais » connu la paix. Genghis Khan, Alexandre-le-Grand, les Britanniques, les Russes et enfin les Américains, tous s’y sont cassé les dents. Aujourd’hui les talibans, qui finiront bien, eux aussi par se barrer la queue entre les jambes. C’est mon souhait le plus cher. Un seul sujet pour ces chroniques du jour, je vais rendre hommage à un ami disparu…

Ecrit par zinfos974 – le mardi 31 août 2021 à 10H10

La conviction à fleur de coeur : salut à toi, Georges-Marie !

Un an après son condisciple et ami Bruny Payet, le voici qui nous tire sa révérence sans crier gare. Peu le savaient malade. J’ai bien, très bien même, connu ce grand bonhomme qu’était Georges-Marie Lépinay. Les hommages se multiplient depuis hier, beaucoup sincères, et beaucoup aussi  confits de larmes de crocodile car s’il était craint de la droite, il était également farouchement détesté par ceux de son clan, le PCR pour ne pas le nommer, en raison d’un franc-parler ravageur. Car avec cet humoriste-né, rien ne passait. Gauche ou droite, quand il fallait rectifier une connerie, il cassait. Et ça faisait toujours mal. Ce que je déplore, c’est que dans tous ces hommages, personne n’a parlé de son sens inné de l’humour. Même lorsqu’il poussait un grand coup de gueule, il y mettait du moucatage avec un bonheur sans mélange chez ceux qui savaient apprécier. Il y a toujours eu, comme ça, des gens que nous, les scribouillards, avions comme interlocuteurs favoris ; parce qu’ils ne sombraient jamais dans les lieux communs et mettaient toujours de l’humanité, de l’empathie et une très grande culture dans leurs poussées de fièvre en faveur des plus démunis : Lolo, Mâââme Aude, Margie, Bruny Payet, Gilbert Aubry, Joël Manglou, Jardinot, « la » Ladauge, et lui ; j’en passe car il y en a bien d’autres.

Le fait que je m’appelât Bénard, donc, forcément, suppôt du capitalisme, et que lui fût communiste (nul n’est parfait !) ne nous empêcha jamais de devenir amis. J’ai d’autres amis cocos, Raymond Lauret, ti-Pierre, Raymond Lamonge. Je n’ai jamais caché ma sympathie pour l’évangile selon saint Marx, bien plus proche d’un Nazaréen, d’un Siddarta Gautama, que les caricatures présentées ici ou là à travers la planète. Nous nous sommes souvent rencontrés dans un délicieux petit restaurant créole du bas de la rue Pasteur qui était un de ses points de chute favoris. Eh oui ! C’était aussi une très fine gueule, notre Georges-Marie. Désintéressé dans l’âme, lui au moins n’a jamais profité de son poste de secrétaire général du la CGTR pour rouler en Mercédès. Comme Bruny auquel il est resté fidèle jusqu’au bout. La défense des travailleurs, des ouvriers, des employés les plus malaisés, des chômeurs, des étudiants, il tirait tous azimuts avec une force de conviction qui nous laissait baba !

Nous nous sommes quelquefois retrouvés sur des batailles acharnées, comme lors du référendum sur l’adhésion à l’Europe à laquelle nous étions tous les deux farouchement opposés. Il était trop communiste et moi trop gaulliste pour accepter ce méli-mélo supranational fondé sur l’ultra-capitalisme le plus dur. C’était pas la peine d’avoir blackeboulé une dictature soviétique pour en créer une autre tout aussi inhumaine ! Notre amitié ne l’a jamais gêné quand il pensait devoir me remettre à ma place ; notamment quand il estimait que mes propos avaient été trop violents à son goût. J’ai dû, plus d’une fois, reconnaître la justesse de ses récriminations à mon égard. Son courage spirituel et physique était aussi tout à son honneur. Lorsqu’il rameutait ses troupes, il ne disait jamais « en avant ! » mais « suivez-moi ! » Une vie entière consacrée à la défense des pauvres, des mal-considérés, une conviction chevillée au corps et à l’âme, un verbe puissant qui faisait mouche, un humour corrosif… et une fidélité en amitié étaient quelques-unes des immenses qualités de ce grand monsieur dont je suis fier qu’il m’ait honoré de son amitié. « L’homme-aux-savates-deux-doigts » laissera à n’en pas douter un très grand vide dans les âmes.

Salut, « Monsieur » Georges-Marie Lépinay. Tant qu’il y aura des gens de ton calibre, nous resterons fiers d’être réunionnais.
J.B.
 
Et une Légion d’honneur, une !

Notre historien Prosper Ève vient d’être décoré de la Croix. Ses qualités d’historien, son absence de parti-pris le destinaient certainement à être distingué sur un plan national. Ses travaux font autorité et ses étudiants le vénèrent. Ceci est une chose. Mais je l’aurais plutôt vu dans les Palmes académiques, les Arts et Lettres, l’ordre national du Mérite. Pour la Légion d’honneur, je reste sceptique car cet ordre est un ordre militaire. De nos jours, il y a plus de distingués dans le public civil que chez ceux qui se dévouent à notre défense. L’ami Prosper, dont j’adore les interventions, n’est pas un guerrier… même s’il demeure un foudre de guerre en défendant ses convictions historiques. A ce sujet, pour rigoler… Lors d’une réunion mondaine, un vieux bonhomme prétentieux chuchote à l’oreille d’une connaissance, pensant sans doute l’éblouir : « Je ne vous cache pas qu’à la dernière promotion, j’ai frisé la barrette ». La connaissance en question, un peu plus loin, dit à des amis, fielleux en diable : « Auparavant, il fripait ; le voici qui frise maintenant ».

 

 

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