Au premier regard, difficile de soupçonner les faits de violences, de rébellion, d’outrage et d’usage illicite de stupéfiants reprochés à cette jeune mère de famille à la silhouette longiligne.
Pourtant, ce jour du 11 février 2020 aux Avirons, les gendarmes découvrent plusieurs pieds de zamal dans son jardin. Ils pénètrent alors dans la propriété pour enquêter. L’Avironnaise, enceinte et malade, leur réserve alors un accueil musclé. « Ce n’est pas vous qui faites la loi. C’est Dieu« , invective-t-elle.
Elle se réfugie ensuite dans son domicile avec sa mère, retardant ainsi son interpellation. Un gendarme décide alors de s’introduire par la fenêtre de la maison. Les insultes fusent. Au cours de son arrestation, la jeune mère mord jusqu’au sang le gendarme.
Ce jeudi lors de son audience, la prévenue a assuré avoir agit de la sorte pour se défendre. « C’était exagéré. Ils sont rentrés sans mandat. Je parlais à ma mère et il m’a demandé de la fermer. Je n’accepte pas ce manque de respect. Je ne l’aurai pas mordu s’il ne m’avait pas agressé avec ma fille dans les bras », justifie-t-elle avec aplomb.
Regrettant l’inexistence de stage de civisme, le procureur, Benoît Bernard, conseille à la mise en cause de feuilleter ses anciens cours d’éducation civique. « Avoir du zamal dans son jardin est interdit. Consommer du zamal, même en tisane, est interdit. Il faut que madame arrête de regarder des séries américaines car les gendarmes n’ont pas besoin de mandat en flagrance« , fustige-t-il. Et d’ajouter : « J’espère que cette audience lui aura permis de réfléchir sur ses actes« .
Inconnue de la justice jusque-là, la mère de famille a été condamnée à deux mois de prison avec sursis. Une peine inférieure aux réquisitions du ministère public, à hauteur de 4 mois. Par ailleurs, elle devra indemniser le gendarme d’un montant de 800 euros.