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Les Anjouanais refusent les Comoriens des autres îles refoulés de Mayotte

Le problème des immigrés clandestins refait régulièrement la Une de l’actualité à Mayotte. Hier, comme le rapporte le JIR de ce matin, un record a semble t-il été battu: Près de 212 clandestins ont débarqué en une seule journée sur les plages de Mayotte, à bord de 7 kwassa-kwassa! Le flot semble intarissable, et ce […]

Ecrit par Pierrot Dupuy – le jeudi 23 octobre 2008 à 11H32

Le problème des immigrés clandestins refait régulièrement la Une de l’actualité à Mayotte.
Hier, comme le rapporte le JIR de ce matin, un record a semble t-il été battu: Près de 212 clandestins ont débarqué en une seule journée sur les plages de Mayotte, à bord de 7 kwassa-kwassa!
Le flot semble intarissable, et ce n’est pas l’annonce d’une prochaine départementalisation de Mayotte qui risque de le faire cesser!
D’où la question: « Que faire de ces clandestins? »
Aujourd’hui, les forces de l’ordre ne prennent même plus la peine de les arrêter pour les mettre en Centre de Rétention administrative… Conçu pour accueillir 60  personnes, le CRA situé en Petite Terre en contient régulièrement 150 à 200.
Alors, quand 212 clandestins débarquent d’un coup, en un seul jour, vous imaginez bien qu’il est impossible de les retenir. Les forces de l’ordre se contentent de noter leur état-civil, avant de les relâcher dans la nature.
Autrement dit, l’arrivée à Mayotte s’apparente aujourd’hui à une sinistre loterie: S’il y a quelques places de disponibles dans le CRA, on peut avoir la malchance de se faire arrêter et emprisonner en attendant une expulsion. Sinon, on a de grandes chances de pouvoir aller grossir les rangs des dizaines de milliers de clandestins vivant de façon plus ou moins tolérée dans ce futur département français.
On comprend pourquoi les arrivées de kwassa-kwassa ne sont pas près de s’arrêter…
Certaines statistiques officieuses estiment qu’une personne sur deux vivant aujourd’hui à Mayotte est un clandestin…

Devant cette situation, Yves Jego a annoncé lors de son dernier séjour à Mayotte le 16 mai dernier, la construction d’un nouveau CRA de 140 places. Des études de faisabilité sont d’ailleurs actuellement en cours. Mais que représentent 140 places face à l’arrivée continue de nouveaux clandestins? Et surtout, face au nombre de personnes déjà présentes clandestinement à Mayotte… Si demain, les autorités françaises se décidaient réellement à renvoyer vers Anjouan, Mohéli et la Grande Comore leurs ressortissants, outre les troubles que cela pourrait causer, resterait la question de savoir où les retenir avant de les expulser…

D’autant que les autorités anjouanaises qui acceptaient jusqu’à maintenant de jouer le jeu, viennent apparemment de changer d’avis, suite aux dernières élections.
Selon le site d’information en ligne [Malango]urlblank:http://www.malango-actualite.com/ , les autorités anjouanaises ont fait savoir qu’elles n’accepteront dorénavant plus sur leur ile les Grand-Comoriens et Mohéliens refoulés de Mayotte.
Ce sont trois ministres du gouvernement anjouanais, Bastoine Soulaïmana (Justice), Fadul Ahamed (Transports) et Mohamed Saïd (Intérieur) qui se sont rendus en personne mardi sur le quai du port de Mutsamudu pour assister à l’arrivée du Maria Galanta, chargé de Comoriens refoulés du territoire mahorais par les autorités françaises. Ils ont demandé à ce que les personnes originaires de la Grande-Comore et de Mohéli soient rapatriées dans leur île, et non à Anjouan. Après quelques minutes de négociations, ils ont finalement accepté d’héberger ces personnes en attendant qu’une solution soit trouvée, mais ont interdit au Maria Galanta de quitter le port.
« Il y a deux semaines, nous avons envoyé une note aux agences de voyages leur indiquant que désormais, elles doivent rapatrier les personnes expulsées de Mayotte au plus près de chez elles« , a indiqué hier le ministre des Transports d’Anjouan, Fadul Ahamed, dans des propos repris par [Malango]urlblank:http://www.malango-actualite.com/ . « Nous sommes allés sur le port pour vérifier que cette note était bien respectée, ce qui n’a pas été le cas. »
Cette note du gouvernement anjouanais date du 9 octobre dernier. Selon ce document envoyé aux trois agences de voyages (Comores Aviation, Tratringa 3 et Maria Galanta) qui acheminent les Comoriens refoulés par les autorités françaises de Mayotte vers Anjouan, il revient à l’agence de voyage de « rapatrier au plus près de chez eux » ces personnes. « Nous nous retrouvons à Anjouan avec des Grand-Comoriens et des Mohéliens qui n’ont rien à faire. Ils créent des troubles et n’ont aucun moyen de subsistance. Il nous semble légitime de demander à ce que l’Etat français prenne en charge leur retour chez eux« , indique le ministre.
Toujours selon cette note,  il n’est plus question que les personnes expulsées arrivent dépenaillées au port de Mutsamudu et à l’aéroport de Ouani. « On voit des jeunes en culotte, sans chemise, sans chaussures« , dénonce le ministre des Transports. « C’est inhumain. Nous demandons à ce que les autorités françaises respectent les droits de l’Homme et permettent à ce que ces personnes puissent récupérer leurs affaires personnelles avant d’être expulsées. Dans le cas contraire, c’est à l’agence de voyage de leur fournir le minimum« , poursuit-il. La note stipule également que les mineurs expulsés ne seront plus acceptés et devront retourner à Mayotte.
Si les agences ne respectent pas cette note à l’avenir, le ministre n’exclut pas de prendre prochainement « des mesures« , sans préciser lesquelles. « Nous attendons de voir s’ils acceptent de coopérer« , conclut M. Ahamed. « Si cela ne change pas, nous agirons en conséquence. Ce n’est que le début d’une série de mesures que nous comptons appliquer dans les prochains jours » a pour sa part déclaré le ministre de l’Intérieur.
[Malango]urlblank:http://www.malango-actualite.com/  révèle que, à Mayotte, les autorités cachent difficilement leur désarroi face à ces « complications« . « Nous en prenons acte. Ils sont souverains. Pour l’instant, il n’y a pas eu de refus, juste quelques complications« , indique-t-on à la préfecture. Du côté des agences de voyage, on reste dubitatif. « On va aller sur place pour discuter avec les autorités. On leur demandera ce qu’on doit faire« , expliquait mercredi un cadre de la compagnie Tratringa.
Déjà que, proportionnellement, un nombre très faible de clandestins était expulsé de Mayotte! Nul doute que ces nouvelles « complications » ne vont pas arranger les choses…

 

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