Les 14 diplômés à ce premier cursus universitaire de la Réunion et d’Europe en ethnomédecine ont été très fiers de venir récupérer leur diplôme ce matin, dans les locaux de l’UFR Santé de Saint-Denis. Sur les 14 étudiants diplômés, ils sont sept à avoir obtenu la mention très bien. Pendant deux ans, ces étudiants infirmiers ou médecins pour la plupart ont suivi la piste d’une médecine différente de celle pratiquée tous les jours dans les cabinets de médecine classique.
Ethnobotanique, Ethnopharmacologie, médecine chinoise, chamanique ou encore ayurvédique ont été enseignées pendant tout le cursus universitaire. Une médecine différente, mais surtout complémentaire à la biomédecine. « L’objectif était pertinent, celui d’ouvrir une formation dans un contexte régional qui s’y prête. Une formation originale car sans équivalence en Europe« , explique le doyen de l’UFR Santé, Pascale Guiraud.
Un cursus rendu possible grâce à un partenariat entre l’Université et la Région Réunion, mais surtout l’impulsion d’un professeur d’anthropologie, Laurence Pourchez. « Je suis très émue de voir cette première promotion reçue si brillamment. Vous avez reçu une formation unique, une enseignement rare en présence de plusieurs sommités dans leur domaine. Cette formation vous sera très utile dans votre cursus professionnel« , précise-t-elle.
Les étudiants, principaux concernés, sont particulièrement heureux d’avoir décroché ce diplôme si particulier. « On est dans des études de médecine, on sera professionnel de santé prochainement, et on sera souvent confronté à des malades qui ne voit pas la médecine occidentale comme la seule qui existe. Ces personnes peuvent avoir d’autres pratiques quand ils sont malades. Le médecin arrive souvent en dernier recours. Mais avant, ces malades iront voir d’autres personnes, auront recours à d’autres moyens. Et moi qui ai fait cette formation, cela me permettra de savoir par où passe ces gens et savoir comment ils vivent leur maladie« , explique Clémence en quatrième année de médecine.
« Avec ces études on pourra connaitre et savoir quelle plante a été prise par le malade, quelle tisane a été bue. Nous allons essayer de comprendre en apportant une réponse autre à celle attendue habituellement par le patient« , ajoute Gaël, étudiant en troisième année de médecine.