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« Leïla » venge son honneur à coups de bagnole et Vincent se prend 2 mois ferme

Toute l’île la connaissait sous le nom de Leïla. Aujourd’hui, le sulfureux personnage au verbe haut et au caractère pointu a retrouvé son état-civil d’origine, Vincent Aure et se destine au métier d’agent d’entretien hospitalier. Plus rien donc à voir avec le monde sulfureux de la nuit. Pour le reste, ledit caractère n’a pas changé […]

Ecrit par Jules Bénard – le mardi 16 juin 2015 à 16H38

Toute l’île la connaissait sous le nom de Leïla. Aujourd’hui, le sulfureux personnage au verbe haut et au caractère pointu a retrouvé son état-civil d’origine, Vincent Aure et se destine au métier d’agent d’entretien hospitalier. Plus rien donc à voir avec le monde sulfureux de la nuit. Pour le reste, ledit caractère n’a pas changé d’un pouce, ce que le tribunal de Saint-Pierre a pu vérifier ce matin au cours d’une audience haute en couleurs.

« Lu ravage lo guêpe ; lo guêpe la pique à lu ! »

C’est tout Leïla, ça, même si c’est un monsieur d’apparence très ordinaire qui s’exprime. On n’a pas été un des personnages les plus médiatisés de l’île pour changer comme ça d’un coup. Vincent Aure se tenait peinard, effacé, dans les rangs du public en attendant son tour.

Mais lorsqu’on lui demande le pourquoi du comment, c’est « Leïla » qui se réveille aussi sec. Et ça s’entend.

Course-poursuite sur la 4-voies

« Leïla » était accusée d’avoir, le 19 mai 2014, par nuit noire, poursuivi un homme en voiture, dans les environs de Saint-Pierre, course-poursuite qui a duré plus d’une heure. Du rond-point de la CCIR, en passant par Ravine-des-Cabris, les auto-tamponneuses sont allées sur la quatre-voies qu’elles ont empruntée en sens inverse avec le danger que cela représente.

Dans une rage noire, « Leïla » a plusieurs fois embouti le véhicule de sa cible avec l’intention manifeste de lui faire rendre gorge. La voiture portait de nombreuses traces de chocs violents, uniquement côté conducteur. Ce dernier s’en sort mieux que prévu, lui qui voyait sa dernière heure arrivée. Des hématomes et contusions divers et une trouille carabinée pour l’essentiel.

La harpie déchaînée serait-elle moins dangereuse qu’on ne le pense ? A moins qu’il y ait un dieu pour les imbéciles ? Car si « Leïla » a manifestement une drôle de conception de la justice, sa « victime » se révèle être un fameux crétin, qui ne supporte que lui-même et pourrait largement être poursuivi pour « racisme sexuel« . Il l’a prouvé à la barre !

« Les travelos racolaient »

Les faits sont simples.

Cette nuit-là, « Leïla » et ses copines du même sexe se trouvent en vadrouille pédestre du côté de la CCIR Sud. Passe Samuel Wagowski qui veut alors se débarrasser d’un pack de jus de raisin soi-disant vide. Voulant le lancer par la portière, il a un geste tel que « Leïla » le prend pour elle.

D’ailleurs, la « victime » ne le nie pas tout en prétendant le contraire : « Les travelos racolaient, faisaient leur show, causaient un embouteillage. Je ne pouvais pas passer. Cette personne (index accusateur pointé vers « Leïla« ) se livrait à du proxénétisme aggravé ». Une accusation qu’il est bien le seul à proférer dans cette affaire.

Des mots, des insultes ont fusé dans la mêlée, sans que quiconque puisse en préciser la nature. Se sentant insultée dans son honneur et sa probité, « Leïla » saute au volant de sa voiture et engage une course-poursuite qui aurait pu s’avérer bien plus catastrophique.

C’est Vincent Aure qui explique, avec la voix de « Leïla » et la hargne de celle-là même qui squattait les ondes de Freedom : « On n’est pas des chiens mais je n’ai pas voulu le tuer. J’attendais juste qu’il s’excuse « .

Ce qui paraît difficile au volant de deux véhicules à bride abattue.

« Lu traite à moin de maquerelle ? »

Vincent-Leïla a alors une réflexion aussi sotte que grenue à l’intention de la présidente qui lui explique que sa voiture était une arme :
« Je n’étais pas armée. Vous connaissez le code Pénal, madame ? » (La présidente Peinaud rigole sous cape) Ils étaient trois… – Non ! deux.. –Non !… etc. Lu n’aurait pu excuse à lu ! »

« Au lieu d’appeler, vous avez choisi de faire justice vous-même. Vous m’inquiétez, monsieur, argumente la présidente. Vous avez eu un an pour comprendre ce que votre attitude avait de dangereux, au lieu de quoi vous restez dans le même système de défense ».

Ces paroles frappées au coin du bon sens ont laissé notre accusé coi. Pas pour longtemps. « Si i faut paye la casse, ma payer, mais lu va partage èk moin, 50-50 chacun’ ! « 

Madame la présidente devra faire appel à tout son sens de la diplomatie pour expliquer à notre acrimonieuse vedette que l’accusé du jour, c’est lui, pas sa victime.

Ce que Vincent réfute mais c’est « Leïla » qui explique à voix tonitruante : « Mais c’est lu la commencé ! Si lu l’avait pas insulte à nous, toute ça n’aurait jamais arrivé. Lu ravage lo guêpe et après i crie l’assassin ? Mi dis pas lu rien et lu traite à moin de maquerelle ? D’ailleurs ou la entende quo ça lu la dit talèr-là ? »

« Ou vois ? Mi arsorte libre ! »

« Les faits sont inadmissibles, a expliqué le substitut Fabienne Coupry. Ce qui est grave, c’est que le prévenu n’a l’air de rien comprendre ». Avant de reprendre le détail des contusions et autres défonçages de carrosserie. Puis d’insister sur l’impressionnant CV de notre ami : une belle collection de condamnations pour coups et blessures, violences diverses, outrages ; plus une série d’amendes jamais honorées par Leïla qui a fait semblant de regarder ailleurs quand ces amendes furent évoquées.

« Vous avez compris ce qu’a dit madame le procureur ? – Oui ! »

Vincent-Leïla a accepté froidement sa douloureuse : 16 mois dont 2 ferme, obligation de réparer les dégâts, et 4300 euros de dommages et intérêts et amendes connexes variés.

Mais ç’aurait été mal connaître « Leila » que de se fier à la mine piteuse de Vincent à la barre.

Passant devant son adversaire d’un soir, avec un grand sourire, c’est bel et bien Leïla qui lui lance, goguenarde : « Ou vois ? Mi arsorte libre ! » L’a tout compris.

 

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