Jean-Pierre Marchau, membre d’EELV, a officialisé ce matin en présence de la presse sa candidature pour la prochaine législative, en juin, sur la 1ère circonscription, celle de Saint-Denis. Une circonscription très relevée, puisque qu’il aura en face de lui Nassimah Dindar, René-Paul Victoria (député sortant), Pierre Vergès, Ericka Bareigts, Mickaël Nativel ou encore Margareth Robert-Mucy. Après un rapide portrait retraçant sa vie de militant syndical et politique, Jean-Pierre Marchau c’est tout de suite attaqué aux enjeux actuels qui concernent l’ensemble des Réunionnais.
« Les 10 prochaines années vont être déterminantes pour la planète et pour la Réunion, ce sont les années de tous les dangers, explique-t-il, les matières premières vont flamber, tout comme les carburants« , rappelle-t-il. Pour lui, la crise que vient de connaitre la Réunion, après la manifestation des transporteurs en février dernier, n’a pas été réglée de la « bonne façon« .
« La réponse des collectivités à cette crise n’a pas été satisfaisante« , ajoute-t-il. Particulièrement visé, Didier Robert, président de la Région, qui s’est trop « avancé » avec ses annonces concernant la baisse du prix des carburants, notamment la participation des communes via le reversement du surplus de l’octroi de mer, pour arriver à une baisse de 8 centimes d’euros par litre de gasoil et sans-plomb. « Les collectivités sont trop liées à cette manne financière« , explique-t-il. Pour Jean-Pierre Marchau, les politiques n’ont pas pris au sérieux cette crise. « Aller puiser dans le FRDE (Fonds régional pour le développement économique et l’emploi) est absurde, on ne puise pas dans une manne financière destinée à l’emploi« , souligne-t-il.
La Réunion a une « addiction » au tout pétrole
« La vrai réponse aurait dû être une prise de position de la part du préfet. Ce dernier aurait dû intervenir sur les marges de gros et de détail des pétroliers, mais également sur le droit de cuve« , ajoute-t-il sur le problème de carburant. Mais au-delà de cette crise, il faut voir plus loin pour le candidat d’EELV. La Réunion aurait une « véritable addiction » au tout pétrole. Jean-Pierre Marchau regrette que l’ensemble des grands projets environnementaux du type GERRI ou VERT (véhicules électriques pour une Réunion technologique) aient été mis sur la touche faute de « moyens financiers et de volonté politique« .
Jean-Pierre Marchau rappelle que le parti EELV est pour l’arrêt du tout automobile, notamment visée la nouvelle route du Littoral, et pour un retour de la solution du rail à la Réunion. « Le coût d’usage d’un véhicule au kilomètre pour un usager est de 23 centimes d’euros du kilomètre, contre 9 centimes pour le train« , explique-t-il. « Il faut faire décroitre l’empreinte écologique, pour faire décroitre les inégalités« , souligne Jean-Pierre Marchau.
Les accords PS – EELV ?
Sur la législative et l’objectif de cette élection pour un siège de député sur la 1ère circonscription, Jean-Pierre Marchau rappelle que les candidats seront jugé sur leur « bilan« . Le candidat d’EELV « rêve » d’un score à deux chiffres comparable aux élections européennes. « A Saint-Denis nous avons fait 15%, bien loin devant le PCR et le Modem« , explique-t-il, souhaitant que les électeurs se souviennent au moment de voter de ce fameux bilan des candidats sur la 1ère circonscription. « La crise qui s’est produite (ndlr : vie chère et carburant en février) montre un réel désaveu des élus. On a qu’à regarder l’accueil dans les quartiers« , souligne-t-il.
Maintenant reste à régler le « problème » Ericka Bareigts, candidate pour le PS, considérée comme une « concurrente » et non une « adversaire » par Jean-Pierre Marchau. Les accords pour les législatives entre le PS et EELV semblent plus compliqués à mettre en place à la Réunion. « Il faut qu’elle se positionne clairement sur la nouvelle route du Littoral, alors que nous sommes pour une solution rail« , précise Jean-Pierre Marchau. Mais l’objectif ne s’arrête pas sur ces seules législatives, EELV a pour objectif les municipales de 2014. « On veut conquérir un nouvel électorat à Saint-Denis, afin de récréer une dynamique en vue des prochaines municipales« , conclut-il.
Après la présidentielle, qui s’annonce compliquée au sein d’EELV avec les distensions existantes autour de la candidature d’Eva Joly, les législatives auront valeurs de vrai « test » pour le parti écologiste, au plus mal dans les sondages.