La réunion qui s’est déroulée ce matin entre pétroliers (SRPP, Comité des Importateurs d’Hydrocarbures) et gérants de stations-service n’a pas permis d’entrevoir une quelconque avancée.
A sa sortie des locaux de la SRPP, Gérard Lebon, président du syndicat des gérants de stations, a livré le contenu de deux heures de réunion.
A l’entendre, le principal point abordé a été de se mettre d’accord sur le nombre de jets qui bénéficient d’une autorisation pour ravitailler l’aéroport.
« Nous, on avait compris que seuls cinq jets devaient passer pour alimenter Gillot, se justifie Gérard Lebon. On vient de nous expliquer que ce n’est pas cinq camions mais qu’il faut faire passer tous les camions en rotation ce matin ».
Après cette entrevue, huit jets stationnés devant les grilles de la SRPP ont pu entrer – après avoir montré leur autorisation préfectorale – dans l’enceinte. Selon les routiers interrogés, l’intégralité des camions de kérosène prendra la direction du nord, « l’aéroport de Pierrefonds est moins concerné et a un stock qui lui permet de voir venir ».
Le fait de laisser passer tous ces jets affaiblit-il le mouvement des gérants ? A cette question, Gérard Lebon répond que non. « Qu’ils servent l’aéroport, ce n’est pas un problème. Notre moyen de pression c’est l’ensemble des stations qui ne servent plus de carburant », ajoute-t-il, même s’il réitère que ce mouvement « ne se fait pas de gaieté de coeur ».
Outre ce point technique sur les jets, le porte-parole des gérants annonce qu’il n’y a rien de nouveau en provenance de Paris. Gérard Lebon a profité de cette tribune pour élargir le combat qui est aujourd’hui celui des 139 exploitants de stations.
« Je voudrais insister sur une chose. Nous les gérants, on matérialise le ras-le-bol des chefs d’entreprises de façon générale », énonce-t-il. Un ras-le-bol qui ne date pas des dernières 48 heures mais qui sommeille depuis des mois. « On n’est pas considéré, on nous prend pour des imbéciles, il faut arrêter », plaide Gérard Lebon. Il évoque entre autres insatisfactions les promesses du gouvernement sur d’autres sujets.
« Quid du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). On nous a dit à nous, chefs d’entreprise, que le CICE serait financé… par nous-mêmes. Ce n’est pas ce qui se passe en métropole. Il y a une série d’exemples comme ça qu’on pourrait donner ». Les gérants maintiennent leur blocage de la SRPP.