La CFDT Santé pousse un coup de gueule. La conférence des comités de gestion des œuvres sociales (CGOSH) inter-DOM relève pour le syndicat d’un « gaspillage » d’argent pour l’hôpital public.
C’est l’avis de la CFDT Santé qui ne s’est pas privée, en marge de la conférence des comités des DOM, de manifester sa désapprobation auprès de la délégation régionale de la Fédération hospitalière de France et de l’ARS pour ce qu’elle qualifie de « voyage d’agrément ».
La 15e édition de ce rendez-vous annuel s’est déroulée en Guyane du 18 au 26 avril 2015. 6 administrateurs du comité réunionnais, le fameux Cogohr, s’y sont rendus.
Membres du conseil d’administration du comité, les représentants CFDT maintiennent que ce déplacement ne constitue pas une priorité au vu des attentes des agents hospitaliers.
« Alors que les comptes des hôpitaux sont surveillés à la loupe avec des mesures d’économies, l’argent injecté par les Hôpitaux dans les Comités d’entreprise, donc le Cogohr à La Réunion, ne semblent pas intéresser nos décideurs, eux-mêmes directeurs d’hôpitaux et administrateurs au comité. Depuis plus d’une dizaine d’années, des voyages que la CFDT qualifie d’agrément se font sous couvert d’un hypothétique lien inter-îles. Les retombées pour les agents hospitaliers sont fictives ! », dénonce Expédit Lock Fat, secrétaire de la section CFDT Santé du GHSR, lui-même administrateur du Cogohr. « Où est la plus-value pour les hospitaliers ? », demande-t-il, surtout lorsque l’on regarde le programme concocté pour la conférence (voir plus bas).
Dans le même temps, « l’argent manque pour les prestations d’aides pour les agents de La Réunion et pour la mise en place du dispositif chèque CESU comme en métropole et en Martinique », signale la CFDT Santé.
Si sur le fond, l’échange de bons procédés entre les comités issus des départements d’outre-mer peut se discuter, la direction du Cogohr nous répond sur la forme de ces échanges, et de leur incidence financière minime sur la structure qui, rappelons-le bénéficie des cotisations des hôpitaux partenaires.
Camille Bonne, directeur du Cogohr, nous rappelle tout d’abord que la présence des administrateurs réunionnais à cette conférence résulte d’une « convention signée avec leurs homologues de Guadeloupe, Guyane, Martinique et de Saint-Pierre et Miquelon ». Ce qui signifie, indirectement, qu’en intégrant la Conférence, chaque territoire se doit, conventionnellement, d’accueillir les délégations ultra-marines à tour de rôle.
Toujours sur le fond de cet engagement, les frais inhérents à ce déplacement ont été votés à l’unanimité lors de la présentation du budget, à l’exception des représentants CFDT qui se sont abstenus, rappelle le directeur du Cogohr.
Le voyage aller-retour non classé a coûté 1.600 euros par administrateur, soit 9.600 euros pour les six ayant fait le voyage dont le président (Gérald Kerbidi) et le trésorier (Jean Albert Rollin) selon le directeur. L’hébergement et les sorties, en Guyane, étant supportés par leur équivalent guyanais, hôte de la conférence 2015.
De façon globale, la ligne budgétaire « frais de mission » ne représente que 0,7% du budget du Cogohr (5,8 M euros) indique son directeur, soit bien en-deçà de ce qui peut se pratiquer dans d’autres comités d’entreprises d’autres secteurs d’activité selon Camille Bonne.
Quant à l’ouverture du chèque emploi service universel aux professionnels hospitaliers de notre département, promesse de la ministre Marisol Touraine lors de sa venue il y a plus d’un an, la direction du Cogohr se défend de tout immobilisme. Bien au contraire, c’est à Paris que les choses coincent. « Nous n’avons aucune réponse du ministère depuis 7 mois », déplore le directeur du comité.
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2 jours de travaux pour 5 jours de visite touristique de la Guyane et du Suriname. Le programme de la conférence a été « salué » comme il se doit par le site spécialisé Hospimedia :