Depuis le 12 octobre, l’observatoire du Piton de la Fournaise constate une très forte augmentation de l’intensité du tremor éruptif sur l’ensemble de ses stations, mentionne le dernier bulletin d’activité de ce jeudi 15 octobre 2015 à 07h00 (Heure locale).
« Nous avons atteint au sommet et sur la station Rivals des valeurs égales voire supérieures à celles enregistrées lors des premières heures d’éruption, indiquent les sismologues. En parallèle les mesures de SO2 réalisées à l’aide des stations DOAS de notre réseau enregistrent une forte augmentation. A titre d’exemple, le 2 octobre, nous enregistrions 205 T/J (tone par jour) et le 12 oct 1990 T/J. Cela est également observé par le capteur OMI embarqué sur le satellite AURA. Ces données nous permettent de calculer qu’un panache de SO2 (d’une masse égale à 1138 T) était présent entre le sommet et 300 km à l’ouest de l’île le 13 oct à 14 h (locale). Cette valeur est deux fois supérieure au maximum observé depuis le 24 août. »
Phénomènes particulièrement bien visibles au Piton de Bert
A l’aide des deux satellites MODIS (Terra et Aqua), l’Université de Turin nous informe que le débit de lave émis par l’éruption a atteint le 14 octobre 12 m3s-1 (+- 4 m3s-1). Ce qui est cohérent avec les modèles appliqués aux données enregistrées par nos instruments. Ces derniers nous donnent des valeurs de 8.9 à 13.5 m3s-1.
Seules les mesures de déformation montrent une tendance inverse, c’est-à-dire une déflation tant en zone sommitale qu’à la base de l’édifice ou même à l’extérieur de l’enclos.
Sur le site éruptif, de très nombreux écoulements de lave issus de petites bouches éphémères sont visibles.
Ces bouches éphémères se mettent en place sur l’ensemble du champ de lave. Ces phénomènes sont particulièrement bien visibles au pied de Piton de Bert.
Un hornito s’est constitué au sud-ouest du cône. Ce type de morphologie se forme à la suite d’une surpression importante appliquée par la lave sur le toit du tunnel depuis l’intérieur de celui-ci. Le processus est le même que celui qui met en place les bouches éphémères mais, dans ce cas, la pression est plus importante et les écoulements qui s’en suivent également. Nous avons même pu constater durant la nuit du 13 au 14 octobre la présence de projections au niveau de cet hornito, témoignage d’une pression très importante.