« 140 nouveaux cas sur 4 jours consécutifs, le nombre le plus élevé de cas journalier depuis la crise sanitaire », commence d’emblée lors de son point presse de ce vendredi la directrice de l’ARS OI. Une progression des cas positifs qui n’est pas à imputer aux retours de métropole ou de Mayotte, insiste Martine Ladoucette mais « exclusivement due à la transmission du virus d’une personne à une autre ».
La présence des variants n’est pas étrangère à cette progression des cas positifs. La proportion du variant sud-africain dans les nouveaux cas est importante à La Reunion. La plupart des laboratoires sont capables de procéder au criblage qui permet pour chaque test positif de savoir si il s’agit d’une souche originale ou au contraire d’un variant et lequel. « Par exemple, sur une journée, sur un gros laboratoire, sur 121 tests, 53 ont révélé la présence du variant sud-africain ».
Pour autant, les questions sur une virulence et une contagiosité plus accrues des variants restent en suspens, avoue la directrice de l’ARS. « Nous avons peu de recul dans le monde et en France sur les variants et plus particulièrement sur le variant sud-africain. On ne sait pas grand chose, il faut le reconnaitre. Le constat est trop partiel et trop contradictoire ». Pour autant, « si les chiffres augmentent sensiblement la proportion des cas contacts qui sont devenus cas contaminés sont stables d’une semaine à une autre, de l’ordre de 26 % », indique-t-elle.
« Sur 7 jours, on a comptabilisé 10 Réunionnais en réanimation »
En terme de dangerosité, « on n’assiste pas non plus ces jours-ci à une augmentation brutale et inexpliquée en dehors des évacuations sanitaires. Sur 7 jours, on a comptabilisé 10 admissions de Réunionnais contaminés en réanimation. Il s’agit d’une admission régulière mais en proportion fort heureusement tout à fait limitée. Il est vrai qu’on comptabilise 40 admissions en 7 jours en médecine Covid, ce qui peut paraitre une moyenne plus élevée que ce que l’on a connu les semaines précédentes ».
Face à des données amplifiées par rapport à la semaine précédente, Martine Ladoucette insiste à nouveau sur les « 4 piliers de la protection individuelle et collective » : le respect des gestes barrières (port du masque, lavage des mains, les bonnes pratiques au quotidien…), le dépistage à temps par le bais du test RT-PCR et les tests antigéniques dont le délai entre les premiers symptômes et les tests est encore trop long (2 jours), l’isolement de 10 jours et la vaccination. Sur ce point, l’accès au vaccin Pfizer- BioNTech constitue « une bonne nouvelle », pour la directrice de l’ARS. « Nous allons poursuivre et amplifier avec le vaccin Pfizer- BioNTech, le plus indiqué pour protéger les personnes les plus vulnérables et le vaccin le plus efficace contre toutes les formes du virus y compris le variant anglais et sud-africain ». 38 000 doses supplémentaires entre le 15 février et la fin mars seront disponibles, s’est félicitée Martine Ladoucette.