Pourquoi vouloir à tout prix faire passer le tram-train par La Montagne? Ils sont quelques membres du Conseil économique et social de La Réunion à se poser la question.
“Nous avons proposé au président Vergès de coupler le tracé du tram-train et celui de la route du Littoral, et de passer au bas de la falaise. D’une part, ça reviendrait moins cher et d’autre part, ça irait plus vite”. Il est vrai que ces patrons du BTP attendent ces grands chantiers depuis quelque temps déjà.
Et à lire le compte-rendu de la Commission permanente du 17 décembre 2008, sur le site de la Région Réunion, le début de la construction du tram-train, ce n’est pas pour demain. Car, “l’Etat a imposé de nouvelles analyses financières prenant en compte les risques associés au projet, faisant suite à l’évolution du projet dans la zone de la Montagne”.
Rappelons que les écologistes s’opposent au passage du tram-train par La Montagne. Selon eux, le tracé menace la flore endémique. Pour répondre à leur inquiétude, la SR21 avait prévu à l’époque une enveloppe de 80 millions d’euros. Malheureusement pour la SEM régionale, les “Verts” sont toujours opposés au projet.
L’autre souci auquel est confronté la Région Réunion, c’est l’expropriation. Les promoteurs d’une route du Littoral au-dessus de La Montagne, n’ont jamais pu passer cet obstacle. Paul Vergès peine à son tour. L’ouverture d’enquêtes parcellaires a été votée le 17 décembre en Commission permanente.
Il s’agit pour la Région Réunion “d’identifier les véritables propriétaires des parcelles concernées par le projet, ainsi que les titulaires de droits réels et tout autre intéressé, il est nécessaire de diligenter une ou plusieurs enquêtes parcellaires, conformément aux dispositions du code de l’expropriation, notamment l’article R 11-19”.
Ces nouvelles démarches administratives et financières vont ajouter au retard déjà accumulé et à celui pris “dans la déclinaison opérationnelle du protocole d’accord du 19 janvier 2007, par l’Etat”.
Autre incertitude, Vinci parviendra-t-il à faire entrer le coût du tracé Saint-Paul – Sainte-Marie dans le 1,6 milliard d’euros imposé par l’Etat? “Au delà, cela n’en vaut pas la peine”, avait dit à l’époque Pierre Vergès, PDG de la SR21.
A moins de contourner l’obstacle et d’allonger le tracé, puisque “Sainte-Suzanne et Saint-Leu sont demandeurs”, a dit hier Paul Vergès, sur le pont de Sainte-Marie. Ainsi, la règle de 1,6 milliard d’euros pour le tracé Saint-Paul – Sainte-Marie devient caduque et le protocole d’accord du 19 janvier 2007, des mouchoirs papier pour le représentant de l’Etat…