Depuis un certain temps on entend beaucoup parler d’une volonté d’aller chercher des touristes sur de nouveaux marchés, notamment les marchés étrangers.
Je viens de passer deux semaines à sillonner de nouveau l’île avec un visiteur qui ne parle pas français et mon constat reste le même : il y a encore beaucoup de travail à effectuer pour que la Réunion soit prête à accueillir des visiteurs non-francophones. Quelques exemples :
– à partir du moment où un employé « bilingue » (j’utilise le mot avec indulgence) constate qu’un visiteur est accompagné d’une personne qui parle français, aucun effort n’est fait pour parler ne serait-ce qu’un petit mot d’anglais. S’exprimer en anglais est vécu comme un effort, et non pas comme un plaisir ou comme quelque chose de naturel. Pourtant, contrairement aux francophones, les anglophones ne sont pas très exigeants sur le niveau de langue.
– certaines structures accueillent les visiteurs avec un film sous-titré en anglais, et c’est très bien. Toutefois s’ensuit une visite entièrement en français où le visiteur non-francophone ne comprend rien, pourtant il suffirait de lui remettre une traduction entre les mains pour qu’il ne soit pas complètement perdu …
– à un seul endroit mon visiteur a effectivement eu droit à une traduction de la visite guidée, mais tellement mal traduite que c’était impossible à comprendre. Il ne s’agissait pas d’une traduction professionnelle.
– d’autres structures proposent effectivement des audio-guides en langues étrangères pour les visiteurs, mais à un prix qui reste onéreux …
– le niveau d’anglais à l’aéroport laisse beaucoup à désirer également. Certains employés de boutique ou de restauration sont incapable de comprendre l’anglais (et encore moins de s’exprimer dans cette langue).
Si le tourisme à la Réunion souhaite réellement s’ouvrir au monde, il faudrait que tous les acteurs du tourisme fassent des efforts concrets pour accueillir les gens qui ne connaissent pas la belle langue de Molière.