Le suicide est devenu désormais la première cause de mortalité chez les jeunes à La Réunion avant les accidents de la route. Dans le cadre de la Journée nationale de prévention Suicide, l’association [SOS Solitude]urlblank:http://www.sos-solitude.fr organise ainsi[ son colloque annuel sur le thème de « Adolescence et mal-être »]urlblank:http://www.sos-solitude.fr/evenements . Contrairement à ce qui est observé dans l’Hexagone, les suicides n’augmentent pas avec l’âge et interviennent pour 15% d’entre-eux avant l’âge de 25 ans. « L’on observe également à La Réunion comme en métropole de plus en plus de suicides chez les enfants », précise David Goulois, psychologue clinicien, superviseur de l’équipe sud de SOS Solitude.
Des adolescents et des enfants qui se tournent rarement vers la ligne téléphonique de SOS Solitude, comme le font leurs ainés, mais davantage vers leurs amis, « la famille parfois dans un contexte local où la communication intra-familiale commence à se libérer ».
« Des ateliers et des forums sont également régulièrement organisés dans les collèges et les lycées », précise catherine Saminadin, présidente de l’Association. Les bénévoles de l’association répondent depuis l’année dernière par mail et Messenger « même si il est vrai que les jeunes sont passés à d’autres réseaux sociaux ».
A l’occasion du colloque qui se tiendra le 22 février au campus universitaire du Tampon, Laurence Pourchez, anthropologue récemment recrutée à la Sorbonne dont la famille à La Réunion est une thématique d’étude, abordera d’ailleurs celui de l’adolescence et de la sexualité.
Peines de coeur, violences intra-familiales, travail, addictions sont quelques des facteurs associés au passage à l’acte chez les 15/30 ans. En 2018, l’association a reçu 15 220 appels dont 367 durant les fêtes de fin d’années. D’un bout à l’autre du fil , « une variabilité des usagers et des écoutants ». 45 bénévoles bienveillants se relaient jour et nuit, formés tout au long de l’année « pour tendre l’oreille » aux maux et prévenir ainsi contre le suicide. Une veille téléphonique à l’anonymat de l’appelant et de l’écoutant garanti et un modèle qui fonctionne à tel point que « des appels arrivent souvent de métropole ou de Mayotte car nous sommes bien référencés sur Google ».