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Le spectre du confinement dans quinze jours

L’heure est grave. Le préfet de La Réunion n’a pas caché que notre département est confronté à une équation intenable. Le couvre-feu est logiquement reconduit mais six nouvelles mesures de freinage sont prises pour juguler la flambée du Coronavirus à La Réunion.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 02 avril 2021 à 18H10

« La tension hospitalière ne diminue pas. Les lits en réanimation sont comptés et les places sont limitées », lance le préfet sur un ton grave en ce 2 avril. Jamais depuis un an La Réunion n’avait été confrontée à une telle situation. Le nombre de lits de réanimation demeure le goulot d’étranglement auquel La Réunion, comme le reste de la France, doit faire face. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Malgré la montée en régime de 70 lits l’an dernier pour atteindre les 122 lits de réanimation à ce jour, le taux d’occupation affiche en moyenne 85% et parfois certains jours 90 %, expose le Pr Xavier Deparis, directeur de la veille sanitaire à l’Agence régionale de santé.

Pr Deparis : « Ce n’était encore jamais arrivé »

L’enjeu des prochains jours sera donc d’« infléchir la courbe épidémique pour relâcher la pression sur notre système de santé et nos soignants qui livrent un travail héroïque », indique le préfet, tout de suite complété dans son message alarmiste par le professeur Deparis. « La situation sanitaire est de nouveau inquiétante avec 120 cas pour 100.000 habitants, ce qui n’était encore jamais arrivé », alerte-t-il. 

Jacques Billant dévoile six axes qui constituent les « mesures de freinage », terme employé mercredi soir par le chef de l’Etat.

Un plan en 6 axes qui s’ajoute au maintien du couvre-feu 

Tout d’abord, Jacques Billant compte sur l’accélération de la vaccination. Deuxième mesure de freinage, le préfet souhaite le renforcement des actions de sensibilisation à destination du public, comme ce qui se fait déjà dans quelques communes comme Saint-Denis, Saint-Louis ou encore La Possession aux abords des écoles. 

La troisième mesure confirme le maintien des motifs impérieux, a minima jusqu’au 30 avril. « Ce dispositif a fait ses preuves », soutient le préfet puisque l’aéroport ne voit passer « que » 4000 passagers hebdomadaires contre 40.000 sans ces désormais fameux motifs impérieux. 

Concernant la quatrième mesure, il revient aux chefs d’entreprises de l’appliquer. La volonté du préfet est de promouvoir au maximum le télétravail. Jacques Billant ajoute à cette proposition une « demande solennelle » aux chefs d’entreprises de ne faire travailler leurs salariés que 3 jours sur 5 en présentiel. Par ailleurs, « les lieux de restauration collective doivent également être placés sous vigilance. »

La cinquième mesure sera certainement celle qui touchera le plus de monde puisque le préfet ordonne la « fermeture des établissements rassemblant du public et qui contribuent de ce fait à la circulation du virus ». Les galeries commerciales de plus de 10.000 m2 devront baisser rideau. Les bars et restaurants ne seront autorisés qu’à livrer les repas. Le préfet prononce aussi la fermeture des salles de jeu et de casino, des salles d’exposition, de cinéma, de musée. Néanmoins, les bibliothèques et médiathèques resteront ouvertes. Enfin, les gymnases et salles de sport seront également fermées sauf pour les scolaires et les sportifs de haut niveau.

Le spectre du reconfinement

Enfin, pour compléter ce nouveau train de mesures, les lycées devront s’organiser pour réduire de moitié l’effectif en présentiel de leurs élèves, annonce la rectrice Chantal Manès-Bonnisseau. 

Toutes ces mesures entrent en vigueur mardi 6 avril. Le couvre-feu instauré dès 18 heures reste quant à lui de vigueur, en toute logique.

Si cette batterie de mesures venait à ne pas suffire, le levier ultime que prévoit d’actionner le préfet demeure le confinement.

« Notre système de santé est en surchauffe. Cela nous mettrait dans une situation de ne pouvoir soigner les patients malades de la Covid mais également tous les autres. « Si dans 15 jours, le taux d’incidence ne redescend pas à 100 cas pour 100.000 habitants alors je prononcerai le confinement du territoire », envisage Jacques Billant. Si cette mesure venait à être imposée comme l’an dernier, elle prendrait la forme de ce qui se passe en métropole avec une fermeture des commerces non essentiels mais aussi des écoles et des lycées, ajoute le préfet. 

 

▶️ [Revivez le LIVE des annonces du préfet]urlblank:https://www.zinfos974.com/Covid-a-La-Reunion-Les-annonces-du-prefet_a167775.html

 

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