D’après un étude de l’Insee, fin 2010 le salaire net moyen à la Réunion s’élevait à 1.895 euros par mois pour des salariés à temps complet du secteur privé. Un montant inférieur de 2,9% à celui de la province en métropole.
Une tendance qui s’explique notamment par la structure des emplois « qui pénalise le salaire moyen », selon l’Insee. Il y a en effet moins de cadres et davantage d’ouvriers non-qualifiés à la Réunion qu’en métropole (hors île de France). Et si les cadres réunionnais sont en moyenne mieux payés que les ouvriers de province, les ouvriers réunionnais perçoivent un salaire net inférieur de près de 100 euros.
La Réunion au 14e rang national
Pour réaliser cette étude, l’Insee s’est concentré uniquement sur les entreprises et les associations du privé (hors fonction publique, organismes publics administratifs, agriculture et particuliers employeur), sur les salariés en CDI et CDD (hors contrats aidés, apprentissage et intérim) et à temps complet (hors temps partiel). 100.000 salariés du privé en 2010 rentrent donc dans le champ d’étude de l’Insee (soit 75% des salariés du privé à la Réunion).
Les salaires sont comparés à ceux des salariés du privé de métropole, en excluant l’île de France, qui a des « salaires et des structures d’emploi atypiques » comparés aux autres régions de France, souligne pour sa part Valérie Roux, la directrice régionale de l’Insee.
« C’est la première fois qu’une telle étude est menée, souligne le directeur de la Dieccte, Jean-François Dutertre. Cela correspond à une demande des partenaires sociaux, qui souhaitaient avoir des éléments sur les rémunérations dans le secteur privé« , ajoute-t-il.
Globalement, le salaire mensuel net moyen dans le privé s’élevait à 1.895 euros par mois à la Réunion en 2010. En province, ce salaire moyen est de 1.950 euros par mois, soit 2,9% plus élevé comparé à notre département. La Réunion se classe ainsi au 14e rang national (sur 26 régions, ndlr) derrière les autres DOM.
Par rapport à la province (France métropolitaine hors île de France), la Réunion compte moins de cadres (9,4% des effectifs contre 13,8% en province). A contrario, le nombre d’ouvriers non qualifiés est supérieur à ceux de la métropole (16% contre 14%).
Des cadres moins nombreux mais mieux payés…
A la Réunion, les cadres sont moins nombreux qu’en métropole mais mieux payés. Ainsi, un cadre travaillant dans une entreprise privée à la Réunion gagne en moyenne 3.926 euros par mois (contre 3.595 euros en province). Soit en moyenne 9% de plus qu’un cadre travaillant en métropole dans une ville de province. L’écart est encore plus fort dans les grandes entreprises, note l’Insee. Il est de +24% pour les cadres dans les grandes sociétés à la Réunion mais de seulement de +1,5% pour les cadres salariés dans les TPE (entreprises comprenant moins de 10 salariés).
Des ouvriers plus nombreux mais moins bien payés
A contrario, les ouvriers non qualifiés sont plus nombreux et moins bien rémunérés qu’en métropole. Un ouvrier qualifié (au nombre de 16.000 à la fin 2010), gagne près de 1.000 euros de moins qu’un salarié de même catégorie en province (1.410 euros contre 1.505 euros, soit un écart de salaire de près de 100 euros). De quoi donner du grain à moudre aux syndicats qui demandent l’application des conventions collectives à la Réunion.
Dans le détail, un ouvrier touche une rémunération inférieure de 6% par rapport à un ouvrier non qualifié métropolitain. Cependant, les ouvriers réunionnais « ont travaillé moins d’heures par rapport aux ouvriers de province« , constate l’Insee. Les ouvriers de la Réunion travaillent en moyenne 6,5 heures en moins par mois. Quoi qu’il en soit, le salaire horaire net des ouvriers non qualifiés est plus faible qu’en métropole. Il est de 9,30 euros de l’heure à la Réunion contre 9,50 euros de l’heure en province.
Des ouvriers réunionnais qui travaillent principalement dans les secteurs de l’industrie et du BTP. « Dans ce secteur, les entreprises réunionnaises sont plus petites qu’en province et offrent donc des rémunérations plus faibles« , souligne l’étude. Mais cette caractéristique ne suffit pas à expliquer un tel écart de rémunération entre l’ouvrier métropolitain et l’ouvrier réunionnais