Revenir à la rubrique : Courrier des lecteurs

Le revenu de base, un sujet très clivant

Tout le monde a un avis tranché sur lui, soit complètement pour, soit complètement contre. Et souvent on ne sait pas pourquoi. Trois clichés dominent la façon dont on le perçoit : il encouragerait la paresse, il remet en cause la « valeur travail », il est infaisable et irréaliste. Il ? Le revenu de […]

Ecrit par Dr Bruno Bourgeon, président d’AID – le lundi 08 janvier 2018 à 13H00

Tout le monde a un avis tranché sur lui, soit complètement pour, soit complètement contre. Et souvent on ne sait pas pourquoi. Trois clichés dominent la façon dont on le perçoit : il encouragerait la paresse, il remet en cause la « valeur travail », il est infaisable et irréaliste. Il ? Le revenu de base, ou allocation universelle ; personnellement je préfère le terme de dotation universelle d’autonomie (DUA), qui est plus explicite.

C’est l’argent que l’on donne sans contrepartie à tout le monde ; or, d’habitude, lorsque l’on donne de l’argent, on attend quelque chose en échange : rechercher un travail, travailler plus, justifier qu’on en a besoin, ou qu’on le dépense bien. Bref, si l’on donne sans contrepartie, on a l’impression que les gens feront n’importe quoi avec. Rien n’est plus faux : voici trois clichés mis à mal dans leur analyse sur la DUA.

Premier cliché : la DUA, c’est pour les pauvres. Et s’ils sont pauvres, c’est qu’ils ne savent pas gérer un budget. Pourtant, c’est bien quand on a des difficultés à boucler ses fins de mois qu’on est le plus attentif à gérer son budget. Plusieurs expériences dans le monde ont montré cela, dont une en Ouganda : en 2008, on a attribué à des jeunes gens 1 an de revenus sans conditions. Résultat : l’argent a été dépensé essentiellement en formation et en création de commerces de proximité ; Cela signifie que ces jeunes avaient besoin d’un coup de pouce pour démarrer.

Deuxième cliché : la DUA, c’est pour les chômeurs. Faux : c’est pour tout le monde. Si vous travaillez, vous pourriez changer de travail pour occuper ce job qui vous attire tant, mais moins bien rémunéré. Ou vous pourriez réduire votre temps de travail pour vous occuper d’autres projets, ou de votre famille. Et si vous cherchez un emploi, c’est du stress en moins. Une expérience pilote en cours en Finlande l’a montré : 2000 chômeurs reçoivent une allocation sans conditions. Ils ne craignent pas d’avoir à rembourser cette somme s’ils ne trouvent pas d’emploi.

Troisième cliché : la DUA est infaisable, impayable, irréaliste. C’est en fait un autre modèle de société auquel elle sous-tend, où chacun pourrait vivre en adéquation avec ses valeurs et ses envies. C’est une certaine idée de la liberté, en fait. Et financièrement, ce modèle s’autoalimente par des effets de vases communicants. Ça coûte bien moins cher que les systèmes sociaux actuels. Une expérience l’a prouvé à Londres en 2008, où une association de quartier a donné l’équivalent de 3000 £ en liquide à 13 SDF, sans contrepartie. Au bout d’un an, cet argent a été très bien dépensé, pas gaspillé : 800 £ ont été dépensées sur les 3000, et 11 SDF sont sortis de la rue, où ils coûtaient à la société 11 fois plus cher.

Alors la question qui tue : ce revenu de base, on commence quand ?

Référence : [https://ecolo.be/ecolab-revenu-de-base/]urlblank:https://ecolo.be/ecolab-revenu-de-base/

[http://aid97400.lautre.net]urlblank:http://aid97400.lautre.net

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Des bas-bleus au centenaire d’une « aiguille mesurant l’espace » : Reflet d’un amour des lettres et des industries créatives

Avez-vous déjà entendu parler du Bas-bleuisme ? Un mouvement de femme de lettres mais aussi de réformatrices sociales, mécènes, salonnières, critiques littéraires et enfin membres influentes de la société éponyme des bas-bleus. Leur héritage laisse aux générations futures une esthétique littéraire pleine d’aspiration, au même titre que des œuvres d’art originales, ainsi que des tissus et des designs, reflétant l’amour de femmes leaders pour l’artisanat de qualité et l’industrie du futur.