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Le repentir, la réinsertion, ça existe… parfois

Correctionnelle Champ-Fleuri, mardi 12 février - Affaire N°1

Ecrit par Jules Bénard – le mardi 12 février 2019 à 20H36

Jean-Marquise Félicité, 22 ans, s’exprime dans un excellent français, ce qui s’explique sans doute par son désir forcené de faire bonne impression sur ses juges ; ce, bien qu’il soit arrivé direct de Domenjod entre ses anges gardiens. Un chéquier, ça peut toujours servir.

Des preuves de bonne volonté, ce natif de Port-Louis ne cessera de vouloir en fournir, malgré son CV déjà fourni pour son jeune âge : vols avec violence, usage de stupéfiants, plus une kyrielle de séjours en prison pour outrages, vols aggravés, violences diverses et variées.

En mars 2016, les policiers de Saint-Paul sont appelés, dans la soirée, à l’heure où les restaurants font le plein. Une bande de jeunes est très occupée, devant l’un d’eux, à péter les vitres des voitures stationnées devant, pour s’emparer de ce qui est bon à cravater.

Sur place, les hommes de l’ordre aperçoivent quelqu’un semblant s’enfuir à vélo. Ils le rattrapent, le fouillent. Un carnet de chèques et des lunettes de soleil sont trouvés sur Jean-Marquise qui, en outre, ne sait pas à qui est le vélo sur lequel il se faisait la belle.

Sorti du restaurant sur ces entrefaites, le propriétaire d’un véhicule escagassé reconnaît ses lunettes et son chéquier. « Ce n’est pas moi qui ai volé ça, s’explique l’accusé. J’ai rencontré des gens dans un bus et ils m’ont invité à leur casse. Puis ils m’ont donné les lunettes ».

Pour le chéquier et le vélocipède, c’est encore plus tordant : « J’avais trouvé là un vélo qui ne semblait appartenir à personne. Je l’ai donc pris pour rentrer chez moi à Saint-Paul ». Des sourires fleurissent ça et là, y compris l’estrade présidentielle, devant ces explications pour le moins loufoques. « Le chéquier aussi, vous l’avez trouvé ? » demande le président, mutin en diable.

L’autre, sans se démonter : « Non ! Lorsque les casseurs ont entendu les sirènes, ils ont pris peur et ont jeté le chéquier par terre ; cela ne pouvait servir à rien de toute façon. Je l’ai donc ramassé ».

« Ben oui ! Ça eut toujours servir, on ne sait jamais », commente le président Molié.

« Oui… Pour les lunettes, ils m’ont demandé de les prendre avec moi au cas où la police les fouillerait, puisque je pouvais m’enfuir à vélo ».

Raconte ça à un sourd et il s’étouffe de rire.

Un bon séjour au gnouf, rien de tel !

Pour tous ses ex-méfaits, Jean-Marquise a déjà effectué presque 4 ans de taule. Il devrait normalement sortir en juillet. Là, on parle de réinsertion et cela ne semble pas être du toc.

Usant de son mieux de son séjour prolongé en cabane, Jean-Marquise en a profité « pour aller à l’école ». Et a même obtenu un diplôme, a confirmé le président Molié. Lequel, on ne l’a pas dit. Serrurier ? Installateur d’alarmes privées ? En tout cas, son désir de s’en sortir, même tardif, semble sincère, ce que Me Briot a mis en valeur dans sa plaidoirie.

Le tribunal a été clément envers ce jeune délinquant qui semble avoir pris la mesure de ses errements : un TIG de 120 heures.

Comme quoi, les vertus curatives de l’Hôpital de Domenjod semblent parfois réellement efficaces.

 

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