
Le bon carri nous joue-t-il des tours ?
L'Agence Régionale de Santé de l'océan Indien (ARS OI) et la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de la Réunion ont tenu une conférence débat dans l'Ouest, qui se voulait être le point de départ d'un programme pluri-annuel sur la thématique de la nutrition à la Réunion.
Bien que le programme soit national, sa déclinaison locale est évidente tant des disparités prévalent entre des modes d'alimentation opposés, même si la mondialisation tend à masquer les différences.
"Il ne s'agit pas pour nous de remettre en cause les habitudes alimentaires des Réunionnais", avance le docteur Jean-Marc Simonpieri de l'ARS. Le programme se veut avant tout axé autour d'une meilleure connaissance des habitudes alimentaires locales. "Peut-être qu'un Réunionnais peut manger tout aussi bien en mettant moins de sel ou moins de sucre ou moins de gras". C'est en tout cas le message que l'ARS essaiera de faire passer pendant le déploiement de ce programme, prévoit le spécialiste.
Le discours est pavé de bonnes intentions. Malheureusement, il est confronté à une réalité et à des habitudes difficiles à faire bouger. "Quand on ne sert pas assez de riz, les gens ne sont pas contents, nous témoignait un intervenant lors du débat", poursuit le docteur. Mais c'est oublier la force de persuasion de l'ARS, qui sort des chiffres qui font pâle impression pour notre département.
Sur toute la population de plus de 18 ans, "il y a 23% d'obèses", assure le docteur Simonpieri. En métropole, ce même taux est de 15%, avec malgré tout des disparités en fonction des régions. "La région Nord-pas-de-Calais plafonne à 20,5% d'obèses par exemple, mais la région PACA seulement 11%". De quoi encore alimenter les mérites du fameux régime méditérranéen. Le mythe se perpétue donc un peu plus.
"Un fruit à la récré !"
Mais revenons sous nos tropiques. Jean-Marc Simonpieri rappelle à juste titre que par rapport à un métropolitain, un Réunionnais peut compter sur une profusion de fruits tout au long de l'année, sur les étales des marchés forains, à des prix somme toute raisonnables. Ce qui n'est pas forcément le cas de la métropole où le clivage des saisons se fait beaucoup plus ressentir. A moins d'y mettre le prix...
Justement, le spécialiste de l'ARS concède malgré tout que si le mode d'alimentation est ce qu'il est à la Réunion, il est le reflet d'un certain niveau de vie des personnes concernées.
La centaine de personnes présente au débat, parmi laquelle des industriels forcément concernés, des professionnels de différents horizons, des nutritionnistes, des diététiciens, et même des particuliers ou des collectivités locales, s'est entendue sur la conclusion d'une meilleure approche du plaisir de manger. "Manger permet de se construire. En le faisant, j'évite peut-être le diabète, un cancer, des maladies cardio-vasculaires", insiste le professionnel. Sans même revenir sur le phénomène de surpoids chez un Réunionnais sur quatre tout de même.
Sur les cinq ans qui viennent, les mesures ne manqueront pas de venir "alimenter" des débats constructifs. Des exemples concrets se trament déjà "dans les cantines scolaires de certaines communes avec le dispositif 'un fruit à la récré !'", se réjouit le Dr Simonpieri. Pourvu que l'initiative impulsée par les collectivités aille aussi chatouiller les habitudes des particuliers.
Bien que le programme soit national, sa déclinaison locale est évidente tant des disparités prévalent entre des modes d'alimentation opposés, même si la mondialisation tend à masquer les différences.
"Il ne s'agit pas pour nous de remettre en cause les habitudes alimentaires des Réunionnais", avance le docteur Jean-Marc Simonpieri de l'ARS. Le programme se veut avant tout axé autour d'une meilleure connaissance des habitudes alimentaires locales. "Peut-être qu'un Réunionnais peut manger tout aussi bien en mettant moins de sel ou moins de sucre ou moins de gras". C'est en tout cas le message que l'ARS essaiera de faire passer pendant le déploiement de ce programme, prévoit le spécialiste.
Le discours est pavé de bonnes intentions. Malheureusement, il est confronté à une réalité et à des habitudes difficiles à faire bouger. "Quand on ne sert pas assez de riz, les gens ne sont pas contents, nous témoignait un intervenant lors du débat", poursuit le docteur. Mais c'est oublier la force de persuasion de l'ARS, qui sort des chiffres qui font pâle impression pour notre département.
Sur toute la population de plus de 18 ans, "il y a 23% d'obèses", assure le docteur Simonpieri. En métropole, ce même taux est de 15%, avec malgré tout des disparités en fonction des régions. "La région Nord-pas-de-Calais plafonne à 20,5% d'obèses par exemple, mais la région PACA seulement 11%". De quoi encore alimenter les mérites du fameux régime méditérranéen. Le mythe se perpétue donc un peu plus.
"Un fruit à la récré !"
Mais revenons sous nos tropiques. Jean-Marc Simonpieri rappelle à juste titre que par rapport à un métropolitain, un Réunionnais peut compter sur une profusion de fruits tout au long de l'année, sur les étales des marchés forains, à des prix somme toute raisonnables. Ce qui n'est pas forcément le cas de la métropole où le clivage des saisons se fait beaucoup plus ressentir. A moins d'y mettre le prix...
Justement, le spécialiste de l'ARS concède malgré tout que si le mode d'alimentation est ce qu'il est à la Réunion, il est le reflet d'un certain niveau de vie des personnes concernées.
La centaine de personnes présente au débat, parmi laquelle des industriels forcément concernés, des professionnels de différents horizons, des nutritionnistes, des diététiciens, et même des particuliers ou des collectivités locales, s'est entendue sur la conclusion d'une meilleure approche du plaisir de manger. "Manger permet de se construire. En le faisant, j'évite peut-être le diabète, un cancer, des maladies cardio-vasculaires", insiste le professionnel. Sans même revenir sur le phénomène de surpoids chez un Réunionnais sur quatre tout de même.
Sur les cinq ans qui viennent, les mesures ne manqueront pas de venir "alimenter" des débats constructifs. Des exemples concrets se trament déjà "dans les cantines scolaires de certaines communes avec le dispositif 'un fruit à la récré !'", se réjouit le Dr Simonpieri. Pourvu que l'initiative impulsée par les collectivités aille aussi chatouiller les habitudes des particuliers.