
"Les investisseurs ont besoin d'une visibilité maximum avant d'agir, rappelle-t-il. La Loi Girardin de 2004 devait déjà nous donner une feuille de route jusqu'en 2013", explique-t-il. Ainsi, il trouve dommageable que les gouvernements successifs ne laissent pas le temps aux lois d'orientations de se déployer totalement. Selon lui, l'investisseur a besoin d'avoir un horizon d'action sur 3, 4, 5 ans.
"Les bons outils existent déjà"
Pour lui, "le plus inquiétant, c'est que ces mesures engagent l'économie de l'île pour au moins quatre ans". Depuis 2008, 3/4 des emplois perdus proviennent de la chute du BTP or ce projet de loi de finances met un coup de frein au secteur.
La défiscalisation sur le logement social n'est pas concernée, un soulagement. Mais le logement social part de très bas. Ces dernières années, l'accès au logement intermédiaire a été privilégié et les logements privés représentent 6 à 7.000 constructions contre environ 1.500 logements sociaux par an.
"Cependant, nous allons dépasser cet objectif en 2010. Et si l'on peut dépasser cet objectif c'est grâce à la LODEOM", rappelle Jean-Raymond Mondon. Pour lui, les bons outils existent déjà mais ils ne doivent pas être remis en cause tous les deux ans.
Un logement construit c'est 1,5 emploi derrière
A la question de savoir si les niches fiscales ne sont pas une aubaine pour les plus riches, le président du CESR répond par… une question : "inversons le questionnement : sans ces investisseurs attirés par la défiscalisation, combien de travaux, de bâtiments, de logements seraient sortis de terre ? Je rappelle tout de même qu'un logement construit c'est 1,5 emploi derrière".
Autre mesure surprenante, celle de la baisse du crédit d'impôt sur le photovoltaïque qui "entre en contradiction avec le projet de Réunion île énergétique indépendante", s'étonne-t-il.
Si, pour lui, il est aussi important de raisonner en terme de "Nation" car la maîtrise du déficit public est un problème qui doit être pris en compte, cependant : "certains territoires, les plus en difficulté, doivent bénéficier d'une certaine clémence, même si j'ai pu entendre dire que beaucoup d'exceptions avaient déjà été accordées à La Réunion".