Nouveau chapitre dans l’histoire du programme spatial européen Ariane. Les pays membre de l’Agence spatiale européenne (ESA) et le Canada ont signé hier au Luxembourg un accord qualifié d’« historique » pour la construction d’Ariane 6. Cette nouvelle fusée, d’une hauteur de 70 mètres, devrait voler dès 2020.
« Avec cette décision historique », l’Europe apporte « une réponse forte à la concurrence internationale dans un secteur stratégique pour la souveraineté européenne, pour son industrie, pour l’emploi », a déclaré la secrétaire d’État française à la Recherche Geneviève Fioraso.
« C’est un succès, j’ose même dire un grand succès », a indiqué par sa part Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA).
Près de 8 milliards d’euros vont être engagés dans ce projet sur 10 ans, dont la moitié pour la fusée seule. L’autre moitié sera attribuée à la construction d’un nouveau pas de tir sur le site de Kourou en Guyane et à quelques adaptations d’Ariane 5, sans oublier un soutien financier aux lancements.
La France s’est engagée à hauteur de 52% et l’Allemagne de 22%.
Ce nouveau lanceur doit succéder à Ariane 5, lancée il y a 19 ans mais dont les coûts reviennent trop chers. Il ne devrait pas y avoir de grosse rupture technologique entre Ariane 5 et Ariane 6, mais une rationalisation des coûts de production.
En effet, la mise en place d’un nouveau projet Ariane était indispensable pour rester compétitif sur le marché des lanceurs face au lanceur américain SpaceX, qui a cassé les prix de 30% en 2013 pour les ramener à 60 millions de dollars (46 millions d’euros).