Cinq élèves du collège Sainte-Geneviève à Saint-André l’accusent d’attouchements, de caresses, de câlins… Quatre d’entre elles étaient en 6e, et avaient donc 11 ans l’année dernière, au moment des faits. La cinquième est aujourd’hui en 4e mais relate les mêmes faits datant de deux ans auparavant.
Grégoire F, professeur d’EPS du collège depuis un an, s’est vu accusé d’attouchements en décembre dernier et placé sous contrôle judiciaire en février. Le voilà ce mardi devant le tribunal correctionnel, jugé pour agression sexuelle et violence.
Dans l’enseignement depuis neuf ans, cet homme de 37 ans dit être passionné par son travail. Devant les juges, il parvient à expliquer et justifier chaque mouvement, chaque incident, chaque maladresse.
Plusieurs scènes sont racontées par les victimes. Parmi elles, les cours dans la piscine municipale, où « des cours particuliers dans un coin caché » auraient eu lieu avec certaines filles. Selon elles, il attrapait les seins, les fesses et caressait le sexe. Puis il les bloquait et lorsqu’elles lui demandaient de les lâcher, il se montrait « fâché ». Il aurait aussi eu pour habitude de passer la tête dans les vestiaires sans prévenir pour interpeller les filles et les inciter à se dépêcher. Autre incident : l’une d’entre elles aurait été forcée de faire des pompes et il lui aurait poussé les fesses, le corps…
Connu comme « le pervers »
Lui explique que les « manipulations » avaient pour but de sécuriser les enfants, surtout pour les exercices de lutte et de gym. Pour ce qui est de la piscine, il rappelle que les élèves sont présents, ainsi que des parents, collègues, maîtres-nageurs et que « quelqu’un aurait remarqué quelque chose dans la piscine, surtout qu’il y a nulle part où se cacher ». Choisissait-il les filles avec le plus de poitrine ou fesses, comme affirment-les jeunes filles ? « Non, c’était les élèves qui ne savaient pas nager », insiste-t-il.
Selon lui, il s’agit d’un phénomène de ladilafé : « Même si elles n’étaient pas dans les mêmes classes de 6e, elles étaient en CM2 ensemble et arrivaient avec des « on dit » dans la tête. Mes cours c’était ma passion et j’allais être titularisé et j’avais beaucoup de pression de ma tutrice. Je n’avais aucun intérêt à faire ça. J’avais une bonne appréciation de ma tutrice ».
Son avocate, Me Marie Briot, évoque d’ailleurs les « fantasmes et fabulations » des enfants à cet âge-là, de l’éducation catholique qui les a privées de sport jusqu’à cet-âge là mais qui les lance par la suite dans une activité comme la lutte. « Une plainte concerne la piscine, une autre une tape sur la cuisse et le reste c’est la lutte, explique Me Briot, alors que c’est un sport de corps à corps ». Elle poursuit : « Même si les employés de piscine municipale, ces maîtres-nageurs, disent avoir remarqué des mouvements mal placés lorsqu’il aidait les élèves à sortir de l’eau. Ils le surveillaient donc d’avantage. Mais n’ont jamais vu ». Et il y a cette remarque des autres professeurs d’EPS qui affirment que c’est une pédagogie particulière de se mettre à l’eau avec les élèves, mais chacun fait comme il le sent…
Une affaire pas évidente ; mais le tribunal devra trancher. La décision sera rendue vendredi.