Le président roumain Traian Basescu doit être soulagé, pour la deuxième fois de sa carrière politique, il échappe à une destitution. Il avait déjà, en 2007, été suspendu de ses fonctions par le Parlement qui estimait qu’il était sorti de son rôle d’arbitre en favorisant des acteurs économiques et en refusant de nommer des ministres proposés par le Premier ministre. Mais un mois plus tard, c’est à plus de 74% que les électeurs le confirment à son poste lors d’un référendum, décrédibilisant ainsi son opposition, pourtant majoritaire au Parlement.
Mais cette fois-ci, il a senti passer le vent du boulet. A nouveau mis en cause par le parlement pour des mesures d’austérité prises en 2010 et pour avoir tenté d’influencer l’appareil judiciaire, Traian Basescu a de nouveau été suspendu il y a un mois. L’Union européenne avait alors affirmé que sa confiance en l’Etat de droit en Roumanie était « ébranlée », au point qu’elle avait placé la Roumanie sous surveillance renforcée et obtenu des partis politiques qu’une participation minimale de 50% soit nécessaire pour que le président soit destitué. Une influence déterminante à l’heure où la Roumanie doit intégrer l’espace Schengen… Les partisans du président avaient dès lors appelé à une abstention massive.
Il semblerait qu’ils aient été exaucés, donnant ainsi un résultat en demi teinte: si 87% des votes ont été en faveur de la destitution, ils n’étaient que 46% à avoir voté, invalidant ainsi le scrutin. Autant dire que la cohabitation entre la majorité de gauche au Parlement et le Président de droite risque d’être difficile: les urnes étaient à peine vides que le Premier ministre évoquait une « rupture entre le Président et le peuple » et le fait que Basescu n’aurait « plus aucune légitimité« . Et ce alors que la campagne législative démarre en automne.