Le préfet de La Réunion, Dominique Sorain, a rencontré le CRPEM (Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins) ce mercredi au Port pour faire un point sur la filière pêche à La Réunion et les problèmes qu’elle rencontre. Le comité lui a notamment présenté les enjeux de la Réserve marine, les méthodes de pêche, les différents poissons, les DCP et récifs artificiels qui entourent l’île.
Deux points majeurs ont été abordés: la « fausse plaisance » et la Fédération des pêcheurs artisanaux de l’océan Indien. Le comité rappelle en effet que sur les 4.000 bateaux de plaisance de l’île, environ 150 ont une activité qui ressemble à de la pêche professionnelle commercialisée sans l’être officiellement. Selon le président du CRPEM, Jean René Enilorac, il faut protéger la Réserve marine qui subit ces activités et maintenir la pêche traditionnelle. « Dans les années 90s, les gros pêcheurs ont investi pour aller au large afin de ne pas trop endommager l’écosystème des côtes et aujourd’hui ce sont d’autres qui viennent dans la Réserve », s’indigne-t-il, avant de demander l’aide du préfet. Selon le comité, on peut parfois compter autant de poissons provenant de la « fausse plaisance » que de la pêche professionnelle, soit environ 800 tonnes par an.
Pour Dominique Sorain, ancien directeur des pêches maritimes et de l’aquaculture au ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, l’activité doit être encadrée car « il ne faut pas basculer dans la quasi-professionnalisation » de l’activité.
Enveloppe de 11,9 millions d’euros
Autre point: la nouvelle Fédération des pêcheurs artisanaux de l’océan Indien qui a vu le jour cette année. Son but est de donner de la force à cette filière qui compte 5.000 emplois directs et accroître la visibilité de ces pêcheurs dans le processus décisionnel du secteur. « Les accords de pêche entre les pays sont importés pour faire face à la compétitivité dans la zone, tout en gardant une exploitation raisonnable de la ressource », explique le préfet.
Lutter contre la pêche illégale, augmenter les échanges entre les pays, améliorer la productivité mais aussi la sécurité des bateaux, la stabilité des ressources des pêcheurs… tout cela a été évoqué pour le préfet qui a annoncé qu’il détenait une enveloppe de 11,9 millions d’euros pour y parvenir. « La pêche est une richesse pour La Réunion qu’il faut à tout pris protéger », termine-t-il.