« Je préfère vous dire que la reprise complète du trafic aérien ne sera pas d’actualité et que le système de mise en quatorzaine a vocation à se maintenir a minima jusqu’à cette date ». Jacques Billant a écarté l’idée d’un retour à la normale à Gillot, principale porte d’entrée du virus en milieu insulaire.
« L’heure n’est pas encore au trafic fluide avec la métropole. Cette heure viendra naturellement car nous en avons besoin, socialement, économiquement, mais elle demande la mise en place de la maîtrise du dispositif sanitaire, ce qui n’est pas encore envisageable », indique Jacques Billant.
Le préfet confirme donc logiquement que la réouverture de Gillot n’est clairement pas la priorité. Le recul nécessaire sur la réaction épidémique que suscitera la fin du confinement au sein même du territoire réunionnais demeure le paramètre que l’autorité préfectorale devra déjà surveiller et donc maîtriser, avec forcément une quinzaine de jours de recul nécessaires pour en percevoir les éventuels effets.
Gillot tourne à trois vols par semaine depuis le 30 mars
Rappelons que dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19 et afin de freiner la propagation du virus sur le territoire, Jacques Billant, en concertation avec les autorités sanitaires, la direction de l’aéroport Roland Garros, la police aux frontières ainsi que les collectivités territoriales, avait pris la décision, le 30 mars, de mettre en place une quatorzaine obligatoire en centre d’hébergement dédié.
L’objectif de la mesure : veiller à un confinement strict des voyageurs durant 14 jours. Si le délai d’incubation du coronavirus COVID-19, soit la période entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes, est de 3 à 5 jours en général, il peut toutefois s’étendre jusqu’à 14 jours.
Avant le départ, le voyageur devait ainsi justifier de la nécessité de son déplacement (retour au domicile, décès, évènement familial impérieux…) et se munir des pièces justificatives obligatoires (autorisation dérogatoire de déplacement vers l’aéroport, justificatif de domicile, avis de décès, billet d’avion, pièces d’identité). Tout un arsenal de restrictions qui a permis au préfet de faire tomber le nombre de rotations aériennes jusqu’à seulement trois par semaines, contre 28 environ en temps normal.