La politique du gouvernement menée vis-à-vis des Roms est « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » a déclaré Amine Benalia-Brouch, désormais ex-militant UMP et qui rejoint dans la foulée le mouvement villepiniste, République solidaire.
Celui que l’on surnomme « l’Auvergnat », qui n’est autre que celui à qui s’adressait Brice Hortefeux lors de son dérapage sur les Arabes le 29 septembre dernier, a déclaré à la presse en avoir « ras le bol de cette politique menée par le gouvernement (…). J’en avais déjà marre avec le débat sur l’identité nationale, puis à l’arrivée à l’UMP de Philippe de Villiers (…). Je déteste cette politique qui consiste à monter les Français les uns contre les autres pour gouverner ». « S »agissant des Roms, je m’oppose à cette façon de s’attaquer à quelqu’un en raison de son origine », a-t-il ajouté dans un interview à RTL.
Amine Benalia-Brouch avait fait la Une de tous les journaux quand, lors de l’université d’été de l’UMP en septembre 2009, des journalistes de Public Sénat avaient filmé une discussion sur le jeune homme entre une participante et Brice Hortefeux. La sympathisante de l’UMP notait qu’Amine « était catholique, il mange du cochon et il boit de la bière….« . Le ministre de l’Intérieur avait alors répondu: « Ah, mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, alors« . On entend ensuite une militante ajouter : « C’est notre petit Arabe…« , puis le ministre dire : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes« .
Quand la polémique avait enflé, Amine Benalia-Brouch était intervenu sur plusieurs médias pour prendre la défense de Brice Hortefeux.
Suite à ces propos, Brice Hortefeux a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 750 euros d’amende et 2.000 euros de dommages et intérêts pour injure à caractère racial. Le ministre de l’Intérieur, qui s’était défendu en expliquant qu’il parlait des Auvergnats, a fait appel.
« Une tâche de honte sur notre drapeau national »
Beaucoup de politiques ont également donné leur sentiment sur cette politique du gouvernement à l’encontre des Roms. L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a eu des mots très forts dans une tribune signé dans Le Monde. il parle de « surenchère sécuritaire » entraînant « une tâche de honte sur notre drapeau national ».
De son côté, le patron du Modem François Bayrou ne rate pas non plus le président de la République : « Prendre pour cible, à grand spectacle, une communauté tout entière, ultra minoritaire, pour plaire à une partie de l’opinion, c’est grave et dangereux ».
Pour le PS, « cette déportation » des Roms vers la Roumanie, est qualifiée de « stratégie de tension » par l’ancien Premier ministre Lionel Jospin.
Du côté des syndicats, Force Ouvrière parle « de rupture avec les principe de la République ».
Plusieurs journaux étrangers placent aujourd’hui Paris « au ban des nations en matière de droits de l’Homme ».