Ils étaient une quarantaine à manifester et non faire « grève », comme l’indique Joseph Rubens secrétaire régional de la CGT pénitentiaire. « Nous n’avons pas le droit de faire grève à cause de notre statut au même titre que les militaires, nous manifestons sur nos jours de repos« , si bien que pendant la manifestation les établissements pénitentiaires de l’île fonctionnent normalement.
Le personnel pénitentiaire exprime son mécontentement contre « la révision générale des dépenses publiques par le gouvernement en place, seulement pour faire des économies« , s’insurge Joseph Rubens, expliquant que « les réformes mises en place dans cette logique de restriction budgétaire sont notamment la fermeture des miradors et des petites prisons au profit des grandes usines d’incarcération« .
De nouvelles tâches « incompatibles avec notre formation actuelle«
De plus, le secrétaire régional met en avant de nouvelles tâches « incompatibles avec notre formation actuelle » qui devraient incomber au personnel pénitentiaire, notamment la surveillance des prisonniers dans les hôpitaux ou bien leur transfert. « Impossible pour nous de porter une arme à l’extérieur de notre établissement si nous n’avons pas la formation adéquate, de plus il faudrait revoir les statuts complets de notre profession« .
Ces réformes devraient rapidement s’appliquer dans les centres pénitentiaires, puisque déjà trois établissements sont en phase de test dans la région de Lille et dans le Sud de la France.
Joseph Rubens insiste sur « la nécessité de recruter des effectifs. En moyenne, il y a un surveillant pour 70 à 80 détenus. Nous allons devoir mettre la pression sur le nouveau ministre de la Justice (ndlr : Michel Mercier)« . Le personnel pénitentiaire attend des remontées de la métropole car « le mouvement est reconductible, nous attendons les instructions de la base en métropole pour donner une suite à notre mobilisation« .