La promesse d’une fin d’année agitée sur le plan de la délinquance en col blanc. Denis Chausserie-Laprée, procureur général de la cour d’appel de La Réunion a annoncé, aux côtés d’Éliane Houlette, procureure du Parquet national financier, qu’« à l’automne, des dossiers vont déboucher sur des poursuites ».
Mais le silence est évidemment bien gardé sur la teneur des investigations qui pourraient donc mener à des poursuites retentissantes.
Éliane Houlette est en déplacement à La Réunion depuis ce jeudi, accompagné d’un autre magistrat du PNF. La procureure du Parquet national financier a enchaîné les réunions de travail ces dernières 48 heures avec les acteurs de l’institution judiciaire locale.
Toute cette journée de vendredi, c’est à la cour d’appel de Saint-Denis qu’elle a échangé avec les personnels des services en charge des investigations sur les gros dossiers financiers.
Ce vendredi après-midi, c’est déjà l’heure du bilan, face à la presse. Un exercice peu habituel pour les magistrats du Parquet national financier.
Alors que son déplacement depuis Paris donnait déjà une certaine idée de l’attrait de l’institution parisienne pour la délinquance en col blanc à La Réunion, Éliane Houlette a confirmé que le volume de dossiers à traiter pour un si petit territoire demeurait important, comparé à d’autres régions de France. Elle englobe dans sa réflexion le département de Mayotte.
Objectif : Réduire le délai des enquêtes
Ainsi, pas moins de 11 signalements ont été par exemple remontés depuis le début de l’année par la Chambre régionale des comptes concernant notre département et le 101ème, « ce qui est un volume d’affaires important face à des effectifs trop faibles », en vient-elle à déplorer. A titre de comparaison, le PNF travaille sur environ 500 dossiers en tout, soit une trentaine concernant des abus de marché, environ 200 pour des atteintes aux finances publiques et environ 230 pour des atteintes à la probité.
« Les dénonciations sont régulières auprès du parquet de La Réunion. Mais dans le même temps, explique-t-elle, « une enquête peut durer 3 ans ». Des délais que ses services essayent de réduire à un an.
L’objectif de sa visite a également été de mieux « cartographier les zones sensibles ». Localement, les services de justice pourront encore plus s’appuyer sur l’expertise du PNF. Ce dernier peut en effet apporter son « expertise technique avec des assistants spécialisés ». Objectif : « que les procureurs puissent simplifier le travail des enquêteurs, le tout dans un délai contraint. »
Dans la continuité du message qu’elle a souhaité délivrer lors de sa rencontre avec les acteurs de la justice, il s’agira aussi de « coordonner l’ensemble des services dès lors qu’un signalement est effectué, avec comme objectif de déboucher sur une réponse dans un délai maximum d’une année pour engager des poursuites judiciaires », affirme-t-elle.
Rappelons que le Parquet national financier a été créé en 2013 et il est composé de 16 magistrats spécialisés dans la lutte contre la grande délinquance économique et financière.