Mardi vers 19H50, quatre passagers d’un bus d’une ligne Citalis traversant Sainte-Clotilde sont contrôlés (Le récit de l'agression du contrôleur de bus Citalis). À bord du bus, ils voyagent sans titre. Naturellement, le contrôleur invite les resquilleurs à descendre au prochain arrêt. Ce sera le cas à l’arrêt ZEC Chaudron. Le groupe semble vouloir coopérer et descend sans plus d’histoire.
Mais l’un d’entre eux revient sur ses pas. Un deuxième acolyte suit le mouvement. Le premier sort un couteau et s’en va blesser le contrôleur à la main. Fort heureusement, l’attaque a lieu à trente mètres du dépôt des bus de la Sodiparc (qui gère le réseau Citalis, ndlr) à deux pas de la Nordev. Deux autres contrôleurs voyant leur collègue en difficulté viennent lui prêter main forte. Ils sont à leur tour blessés, certes plus légèrement.
Le contrôleur plus sévèrement touché a bénéficié de 15 jours d’ITT. Il a subi ce mercredi une intervention chirurgicale à la main. Il a eu les tendons situés entre le pouce et l’index sectionnés. 4 jours ont été attribués à son collègue venu l’aider.
L’impression des contrôleurs le jour de l’agression selon laquelle leurs vis-à-vis n’étaient pas dans leur état normal s’est avérée juste. Le principal agresseur était alcoolisé. Il a été testé à 1.28 gr/l. D’autres révélations sur leur état physique viendront à la barre du tribunal de Champ fleuri où les prévenus se sont présentés en short de sport et t-shirt blanc froissé.
Parcours chaotique de Marseille à La Réunion
De plus, le premier prévenu, un certain Nicolas H., déclare avoir pris du Rivotril alors qu’il se trouvait au niveau du cimetière. En guise d’explication, il dit avoir agressé le contrôleur "parce qu’il avait insulté sa mère". Selon ses dires, il avait bu une bouteille de whisky et était en possession d’un couteau. Sans domicile fixe, le jeune de 22 ans dit dormir derrière l’église de Sainte-Clotilde. Plus jeune, il a bénéficié d’un placement dans une famille d’accueil. Son casier porte 2 mentions, tout comme son "collègue".
L’autre, un certain Médi D., n’était pas alcoolisé, mais il avait aussi un couteau… Son parcours semble aussi des plus chaotiques. Il est placé en famille d’accueil depuis son arrivée à La Réunion en 2017 et se trouve en errance et marginalisé depuis longtemps. Il aurait connu une vingtaine de foyers dans son enfance marseillaise.
Interrogé à la barre, Nicolas H. affirme qu’il était "sous effet et ne se souvient de rien". Son couteau ? Uniquement "pour se défendre car il vit dans la rue".
"Pourtant les faits sont têtus", dit le président d’audience Bernard Molié : "Vous avez couru derrière monsieur C. alors qu’il regagnait son véhicule et vous l’avez piqué plusieurs fois. Et ensuite quelqu’un vient à son secours et vous le piquez aussi".
"Est-ce que vous êtes dangereux à votre avis ?", lui demande le président. "Non !", répond le prévenu. "Votre attitude montre le contraire", fustige le magistrat.
Un contrôleur avoue avoir aussi été dans la rue dans sa jeunesse, et pourtant…
C’est au tour du second jeune homme d’argumenter. Selon lui, il se balade avec un couteau pour se défendre de la police. Une déclaration qui ne plaît que moyennement aux juges. Ces derniers rappellent qu’il a été condamné pour des outrages et rébellion sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Le contrôleur Monsieur C. s’avance à son tour à la barre, la main ainsi que le pouce bandés. Il exerce ce métier depuis 10 ans. Il a déjà été menacé et a déjà été blessé à l’arme blanche une fois au cours de sa carrière. Sa famille est terrorisée. Le soir des faits, il était seul en service sur cette ligne. Ce sont des collègues d’une autre société qui sont intervenus pour lui porter assistance.
L’autre victime s’approche à son tour. Le contrôleur blessé en tentant de maîtriser les agresseurs de son collègue explique avoir été lui aussi à la rue dans sa jeunesse et pourtant il n’a jamais agressé personne. C’est lui qui a eu l’estafilade de 10 cm sur l’épaule. La lame du couteau de Nicolas H. faisait 8 cm.
Le ministère public a requis 2 ans de prison dont six mois avec sursis probatoire à l’encontre du principal agresseur. "Il n’y avait aucune raison valable qu’il agresse les contrôleurs", affirme la procureure.
Pour son compère, qui avait un couteau similaire et qui est poursuivi pour port d’arme uniquement, elle a proposé la peine de 6 mois de prison, avec maintien en détention pour les deux.
Pour la défense du premier, Me Morgan Pouly estime que "c’est une autre personne qui était à la place de son client au moment des faits, à cause de la prise d’alcool et de substance" et que "s’il a bu, c’est pour éviter la solitude de SDF".
Pour le second, Me Nicolas Sanson demande la relaxe car le couteau de son client ne figure pas selon lui dans la catégorie des armes répréhensibles.
Après délibération, Nicolas H. a été condamné à 2 ans de prison dont 6 mois avec sursis probatoire et incarcération immédiate, ainsi qu'à l'interdiction de porter une arme. Médi D. a, quant à lui, écopé de 6 mois de prison ferme avec maintien en détention et s'est également vu interdire le port d'une arme.
Mais l’un d’entre eux revient sur ses pas. Un deuxième acolyte suit le mouvement. Le premier sort un couteau et s’en va blesser le contrôleur à la main. Fort heureusement, l’attaque a lieu à trente mètres du dépôt des bus de la Sodiparc (qui gère le réseau Citalis, ndlr) à deux pas de la Nordev. Deux autres contrôleurs voyant leur collègue en difficulté viennent lui prêter main forte. Ils sont à leur tour blessés, certes plus légèrement.
Le contrôleur plus sévèrement touché a bénéficié de 15 jours d’ITT. Il a subi ce mercredi une intervention chirurgicale à la main. Il a eu les tendons situés entre le pouce et l’index sectionnés. 4 jours ont été attribués à son collègue venu l’aider.
L’impression des contrôleurs le jour de l’agression selon laquelle leurs vis-à-vis n’étaient pas dans leur état normal s’est avérée juste. Le principal agresseur était alcoolisé. Il a été testé à 1.28 gr/l. D’autres révélations sur leur état physique viendront à la barre du tribunal de Champ fleuri où les prévenus se sont présentés en short de sport et t-shirt blanc froissé.
Parcours chaotique de Marseille à La Réunion
De plus, le premier prévenu, un certain Nicolas H., déclare avoir pris du Rivotril alors qu’il se trouvait au niveau du cimetière. En guise d’explication, il dit avoir agressé le contrôleur "parce qu’il avait insulté sa mère". Selon ses dires, il avait bu une bouteille de whisky et était en possession d’un couteau. Sans domicile fixe, le jeune de 22 ans dit dormir derrière l’église de Sainte-Clotilde. Plus jeune, il a bénéficié d’un placement dans une famille d’accueil. Son casier porte 2 mentions, tout comme son "collègue".
L’autre, un certain Médi D., n’était pas alcoolisé, mais il avait aussi un couteau… Son parcours semble aussi des plus chaotiques. Il est placé en famille d’accueil depuis son arrivée à La Réunion en 2017 et se trouve en errance et marginalisé depuis longtemps. Il aurait connu une vingtaine de foyers dans son enfance marseillaise.
Interrogé à la barre, Nicolas H. affirme qu’il était "sous effet et ne se souvient de rien". Son couteau ? Uniquement "pour se défendre car il vit dans la rue".
"Pourtant les faits sont têtus", dit le président d’audience Bernard Molié : "Vous avez couru derrière monsieur C. alors qu’il regagnait son véhicule et vous l’avez piqué plusieurs fois. Et ensuite quelqu’un vient à son secours et vous le piquez aussi".
"Est-ce que vous êtes dangereux à votre avis ?", lui demande le président. "Non !", répond le prévenu. "Votre attitude montre le contraire", fustige le magistrat.
Un contrôleur avoue avoir aussi été dans la rue dans sa jeunesse, et pourtant…
C’est au tour du second jeune homme d’argumenter. Selon lui, il se balade avec un couteau pour se défendre de la police. Une déclaration qui ne plaît que moyennement aux juges. Ces derniers rappellent qu’il a été condamné pour des outrages et rébellion sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Le contrôleur Monsieur C. s’avance à son tour à la barre, la main ainsi que le pouce bandés. Il exerce ce métier depuis 10 ans. Il a déjà été menacé et a déjà été blessé à l’arme blanche une fois au cours de sa carrière. Sa famille est terrorisée. Le soir des faits, il était seul en service sur cette ligne. Ce sont des collègues d’une autre société qui sont intervenus pour lui porter assistance.
L’autre victime s’approche à son tour. Le contrôleur blessé en tentant de maîtriser les agresseurs de son collègue explique avoir été lui aussi à la rue dans sa jeunesse et pourtant il n’a jamais agressé personne. C’est lui qui a eu l’estafilade de 10 cm sur l’épaule. La lame du couteau de Nicolas H. faisait 8 cm.
Le ministère public a requis 2 ans de prison dont six mois avec sursis probatoire à l’encontre du principal agresseur. "Il n’y avait aucune raison valable qu’il agresse les contrôleurs", affirme la procureure.
Pour son compère, qui avait un couteau similaire et qui est poursuivi pour port d’arme uniquement, elle a proposé la peine de 6 mois de prison, avec maintien en détention pour les deux.
Pour la défense du premier, Me Morgan Pouly estime que "c’est une autre personne qui était à la place de son client au moment des faits, à cause de la prise d’alcool et de substance" et que "s’il a bu, c’est pour éviter la solitude de SDF".
Pour le second, Me Nicolas Sanson demande la relaxe car le couteau de son client ne figure pas selon lui dans la catégorie des armes répréhensibles.
Après délibération, Nicolas H. a été condamné à 2 ans de prison dont 6 mois avec sursis probatoire et incarcération immédiate, ainsi qu'à l'interdiction de porter une arme. Médi D. a, quant à lui, écopé de 6 mois de prison ferme avec maintien en détention et s'est également vu interdire le port d'une arme.