Un peu plus d’une centaine de pays ont approuvé ce matin à Marrakech le très controversé Pacte mondial sur les Migrations à l’occasion d’une conférence intergouvernementale convoquée à l’initiative de l’ONU.
Il n’était pas possible pour le moment, ce matin, d’avoir la liste des états ayant voté pour. Tout juste sait-on qu’une quinzaine de pays ont fait part de leur retrait ou du gel de leur décision sur le pacte. Les Etats-Unis s’étaient déjà désolidarisés, dès juillet dernier, et d’autres pays ont suivi : la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, l’Autriche, l’Australie, la Slovaquie, la Lettonie ou encore la République dominicaine. Sept autres pays ont souhaité plus de consultations internes comme la Belgique, la Bulgarie, l’Estonie, l’Italie, la Slovénie ou la Suisse.
Dans son discours, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a dénoncé les « nombreux mensonges » propagés sur cet accord, au travers d’une multitude de fake news sur les réseaux sociaux, relayés par certains partis d’extrême droite en Europe, à l’image du Rassemblement national de Marine Le Pen en France.
Antonio Guterres a notamment réaffirmé que le Pacte ne permettait pas à quelqu’un d’aller où il voulait et que le texte n’était pas contraignant pour les Etats. Il recense des principes -défense des droits de l’homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale- et liste des propositions pour aider les pays à faire face aux migrations -échanges d’information et d’expertises, intégration des migrants… Il interdit les détentions arbitraires, n’autorisant les arrestations qu’en dernier recours.
Le Pacte devra encore faire l’objet d’un ultime vote de ratification le 19 décembre prochain à l’Assemblée générale des Nations unies.