Malgré une chaleur très pesante dans l’amphithéâtre, l’ambiance était plutôt bon enfant pour cette première rencontre entre le nouveau recteur de l’Académie de La Réunion et les chefs d’établissements des lycées et collèges. D’emblée, le représentant de l’Etat a tenu à faire part de l’importance et de la nécessité de la réforme du secondaire pour « arriver à une culture commune ». Il a fait part de ses mots clés inscrits sur sa feuille de route : « Ecouter, expliquer, expérimenter et observer ». Par « expérimenter« , il entend la semestrialisation des années scolaires du secondaire, un des points de la réforme.
Il a tenu à rappeler que l’Etat n’a pas hésité a recruter 5.000 agents qui auront pour mission de faire baisser le chiffre croissant de l’absentéisme. « Le nombre des agents par académie sera notifié dans quelques jours ». Parmi les chiffres, certains semblent lui tenir à cœur : « Il y a 156.000 jeunes qui quittent l’enseignement secondaire sans aucun diplôme, c’est dire les efforts qu’il nous reste à faire. Je tiens à ce que vous preniez note que 41% de ces jeunes sont des enfants d’inactifs. Là aussi, il y a des choses à revoir… »
Tous non pas apprécié cette entrée en matière plutôt brutale. « C’est assez étonnant qu’il commence sa présentation en faisant part de la réforme qu’il présente comme quelque chose de sûr, qui rentrerait en vigueur dès 2010« , s’étonne David Dell’ Aquila, gestionnaire du collège Mahé De Labourdonnais à Saint-Denis et également secrétaire général adjoint à la Sgpen-Cgtr. « Comme son prédécesseur, il fait du zèle en voulant imposer d’entrée de jeux les attentes du ministère de l’Education nationale. Evidemment, nous attendrons de le voir en action pour le juger ».
La décision d’allonger les cours jusqu’à mi-juin préoccupe également le corps enseignant. « Les élèves ne venaient plus en cours dès le début du mois de juin car nous devions mettre en place les examens. Si les élèves de seconde viennent désormais en cours jusqu’à la mi-juin, cela veut dire qu’il faut qu’il y ait des gens pour les recevoir. Du coup, nous avons quinze jours de moins pour corriger les copies et relever les notes ».
Dans un contexte où la réforme est le mot clé, le principal défi pour Mostafa Fourar sera de trouver le juste compromis entre une jeunesse qu’il va falloir insérer sur le marché du travail et les économies de budget que l’Etat veut faire en ces temps de crise économique globale.