
"C’est une maltraitance". C’est sans mâcher ses mots qu’Huguette Bello qualifie la mutation des enseignants réunionnais en métropole.
Ce mardi matin, la députée recevait une délégation d’une dizaine de professeurs (des filières économie-gestion, lettres-histoire et anglais-lettres de lycées professionnels) confrontés à cette situation. "Sur ce sujet, au lieu d’avancer, on a reculé", déplore pour commencer la députée, qui rappelle qu’elle œuvre sur cette question depuis longtemps "sous les tas d’insultes". "Souvent on nous reproche des propos discriminants. Mais ceux qui sont discriminés, c’est nous", estime l'élue.
Une utilisation frauduleuse et des magouilles
Déplorant être traités de "pleurnichards", ces enseignants expliquent que c’est toute leur vie familiale qui est mise à mal. "C’est un concours national, certes. On n’est pas là pour s’apitoyer sur notre sort, on veut bien suivre les règles, mais on voit que certains dossiers sont privilégiés. Et ce ne sont pas les dossiers des Réunionnais" reproche l’une des enseignantes.
Car si 1000 points sont attribués aux personnes justifiants d’intérêts matériels et moraux à La Réunion, tous dénoncent une utilisation frauduleuse et des "magouilles". "Certains métropolitains font de faux pacs, utilisent une fausse adresse, ouvrent un compte bancaire exprès", dénoncent-ils, tout en revendiquant que ces 1000 points soient attribués seulement aux natifs de l’île. Le fait que le handicap soit devenu "un passe-droit" et qu'il soit utilisé est également abordé.
"A La Réunion, il y a un vivier d'enseignants mais on l'exporte"
Outre le fait de devoir quitter l’île, les lieux d’affectation font particulièrement grincer des dents. Paris, Versailles, Créteil... l’Ile-de-France est le lieu régulièrement attribué. "Après les Réunionnais de la Creuse, il y a les stagiaires Réunionnais déportés vers les académies dépeuplées de métropole", lâche, excédée, l’une des personnes de cette délégation. "Ce n’est plus un concours national, c’est un concours métropolitain", estiment-ils. Tous regrettent devoir partir sans savoir quand ils pourront rentrer.
Le manque de transparence quant aux affectations dans l'académie de La Réunion est également pointé du doigt. "L’année dernière, nous étions 122 de l’académie de la Réunion à partir, et 387 sont arrivés. On a demandé les chiffres au rectorat, personne ne nous donne la proportion de Réunionnais", signalent les prof' désabusés. "A La Réunion, y’a un vivier d’enseignants, on l’exporte, mais à côté de ça on va avoir besoin de contractuels, on va parfois même faire appel à des personnes extérieures".
"On a besoin que les enfants de La Réunion servent La Réunion"
Impliquée dans ce débat, Huguette Bello a promis aux enseignants de prendre rendez-vous avec le nouveau recteur pour lui faire part de leurs arguments. Les dossiers montés par les enseignants pour pouvoir rester sur l’île ont également été transmis à l’élue. "On a besoin que les enfants de La Réunion servent La Réunion, ce n’est que justice", affirme-t-elle, jugeant également important que les élèves puissent voir que des Réunionnais ont réussi. "Nous avons un capital humain qui a de la valeur, et ce capital est mis à mal par une administration kafkaïenne", s'indigne-t-elle.
Quoiqu'il en soit, ce combat n'est pas nouveau. Et selon la députée, il devrait continuer à prendre de l'ampleur, l'indignation étant grandissante.
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Sur le même thème : Une pétition pour donner la priorité aux professeurs Réunionnais
Ce mardi matin, la députée recevait une délégation d’une dizaine de professeurs (des filières économie-gestion, lettres-histoire et anglais-lettres de lycées professionnels) confrontés à cette situation. "Sur ce sujet, au lieu d’avancer, on a reculé", déplore pour commencer la députée, qui rappelle qu’elle œuvre sur cette question depuis longtemps "sous les tas d’insultes". "Souvent on nous reproche des propos discriminants. Mais ceux qui sont discriminés, c’est nous", estime l'élue.
Une utilisation frauduleuse et des magouilles
Déplorant être traités de "pleurnichards", ces enseignants expliquent que c’est toute leur vie familiale qui est mise à mal. "C’est un concours national, certes. On n’est pas là pour s’apitoyer sur notre sort, on veut bien suivre les règles, mais on voit que certains dossiers sont privilégiés. Et ce ne sont pas les dossiers des Réunionnais" reproche l’une des enseignantes.
Car si 1000 points sont attribués aux personnes justifiants d’intérêts matériels et moraux à La Réunion, tous dénoncent une utilisation frauduleuse et des "magouilles". "Certains métropolitains font de faux pacs, utilisent une fausse adresse, ouvrent un compte bancaire exprès", dénoncent-ils, tout en revendiquant que ces 1000 points soient attribués seulement aux natifs de l’île. Le fait que le handicap soit devenu "un passe-droit" et qu'il soit utilisé est également abordé.
"A La Réunion, il y a un vivier d'enseignants mais on l'exporte"
Outre le fait de devoir quitter l’île, les lieux d’affectation font particulièrement grincer des dents. Paris, Versailles, Créteil... l’Ile-de-France est le lieu régulièrement attribué. "Après les Réunionnais de la Creuse, il y a les stagiaires Réunionnais déportés vers les académies dépeuplées de métropole", lâche, excédée, l’une des personnes de cette délégation. "Ce n’est plus un concours national, c’est un concours métropolitain", estiment-ils. Tous regrettent devoir partir sans savoir quand ils pourront rentrer.
Le manque de transparence quant aux affectations dans l'académie de La Réunion est également pointé du doigt. "L’année dernière, nous étions 122 de l’académie de la Réunion à partir, et 387 sont arrivés. On a demandé les chiffres au rectorat, personne ne nous donne la proportion de Réunionnais", signalent les prof' désabusés. "A La Réunion, y’a un vivier d’enseignants, on l’exporte, mais à côté de ça on va avoir besoin de contractuels, on va parfois même faire appel à des personnes extérieures".
"On a besoin que les enfants de La Réunion servent La Réunion"
Impliquée dans ce débat, Huguette Bello a promis aux enseignants de prendre rendez-vous avec le nouveau recteur pour lui faire part de leurs arguments. Les dossiers montés par les enseignants pour pouvoir rester sur l’île ont également été transmis à l’élue. "On a besoin que les enfants de La Réunion servent La Réunion, ce n’est que justice", affirme-t-elle, jugeant également important que les élèves puissent voir que des Réunionnais ont réussi. "Nous avons un capital humain qui a de la valeur, et ce capital est mis à mal par une administration kafkaïenne", s'indigne-t-elle.
Quoiqu'il en soit, ce combat n'est pas nouveau. Et selon la députée, il devrait continuer à prendre de l'ampleur, l'indignation étant grandissante.
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