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Le nouveau Premier ministre de transition malgache en quête de consensus

Echaudé par le récent clash à New-York, Andry Rajoelina se résoud à appliquer les Accords de Maputo-1 et accepte de remplacer Monja Roindefo par un Premier Ministre de consensus, contre l’avis des Forces de Changement… FRONT DU REFUS Emmenés par des leaders de partis et associations politiques de la « mouvance Rajoelina » (Monima- Otrikafo- Akfm – […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 13 octobre 2009 à 10H29

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Echaudé par le récent clash à New-York, Andry Rajoelina se résoud à appliquer les Accords de Maputo-1 et accepte de remplacer Monja Roindefo par un Premier Ministre de consensus, contre l’avis des Forces de Changement…

FRONT DU REFUS

Emmenés par des leaders de partis et associations politiques de la « mouvance Rajoelina » (Monima- Otrikafo- Akfm – Farimbona), les Forces de  Changement officiellement au pouvoir (pour combien de temps encore?) récusent les Accords de Maputo-1 et dénoncent « le coup d’Etat commis par le Groupe International de Contact le 06 Octobre 2009 ».

Rappelons qu’à l’issue de ce 3e sommet du GIC (après ceux d’Addis Abeba en Avril et Juillet 2009) tenu à l’Hôtel Carlton d’Antananarivo, les quatre mouvances Ratsiraka- Zafy- Ravalomanana- Rajoelina ont entériné verbalement le choix d’un  premier Ministre de consensus en la personne du Pr Eugène Mangalaza, de la mouvance Ratsiraka (enseignant-chercheur en philosophie et ethnologie, officiellement en exil après le conflit post-électoral de 2002), conformément à la clé de répartition de sièges concertée au sommet de Maputo-2 puis refusée dans un premier temps par la mouvance Rajoelina, ce qui avait fait capoter les négociations le 28 Août 2009.

Après le clash de New-York le 24 Septembre 2009 – empêché de parole à la tribune des Nations-Unies par une motion de censure de la SADC – et son passage à Paris, Andry Rajoelina a donc suivi les recommandations de la communauté internationale pour renouer avec les financements traditionnels (FMI-BM-UE) et limoger par la même occasion son premier Ministre Monja Roindefo.

En réponse, ce dernier a déclaré en conférence de presse dans l’après-midi 10 Octobre 2009 vouloir « être candidat à la prochaine élection présidentielle, afin de défendre la souveraineté nationale ». Désavoué par des membres de son gouvernement, il persiste et signe dans sons refus de démissionner   avant tout accord écrit des quatre mouvances, malgré le décret de nomination du nouveau « Premier Ministre de consensus » Eugène Mangalaza, pris en urgence dans la soirée du 10 octobre 2009.

Le clash n’est pas terminé, car l’entourage  de Monja Roindefo estime que la scission  du tandem Rajoelina-Monja « marque de fait la création d’une cinquième mouvance », érigée en front du refus et ralliant une partie des Forces de Changement hostiles ce qu’ils appellent la « dérive de la lutte populaire décidée par Andry Rajoelina » sous la pression du GIC.

L’accueil à Ivato samedi matin du Pr Mangalaza par les ambassadeurs des Etats-Unis  et de la France tend à confirmer cette thèse, même si le nouveau Premier Ministre reste prudent et consulte au préalable les diverses mouvances, dans l’attente de la signature des chefs de file des « quatre mouvances »…

FRANCAFRIQUE, QUAND TU NOUS TIENS…

L’accord verbal sur le partage de pouvoir arraché le 06 Octobre dernier  devrait être entériné par les quatre chefs de mouvance probablement avant fin  Octobre 2009 dans un lieu encore indéterminé : l’ex-président Marc Ravalomanana ayant déclaré qu’il refuserait de signer un accord à Paris, la rencontre pourrait se faire à Genève ou dans un pays membre de l’Union Africaine.

Les observateurs politiques malgaches voient dans le revirement de Andry Rajoelina la marque indélébile de la Françafrique, qui  a récemment reçu en homme d’Etat le « Premier Ministre pressenti » Mangalaza de passage à Paris, d’après la presse malgache.

Pour l’anecdote : le 27 Septembre 2009, Monja Roindefo encore Premier Ministre accueillait officiellement une délégation de 3 «experts français» – à savoir Charles Villeneuve (ex-président du club de foot PSG), Jean-Charles Brisard et Amar Dib –  confirmant devant  la presse malgache « le soutien du Quai d’Orsay au gouvernement d’union nationale », bien qu’étant en mission non officielle « afin de débloquer les financements et redorer l’image de Madagascar auprès de la communauté internationale»…

Décidément, la Françafrique n’a pas fini de nous réserver des surprises : à se demander quel nouveau canular va nous concocter le chef de la diplomatie «françafricaine» en cadeau de Noël pour le pauvre peuple malgache ?!

Jean-Pierre Randriamampandry

 

A lire aussi sur zinfos974.com :

·       « Madagascar 2009: Pas d’état de grâce pour la transition malgache! » ((08 Avril 09)

·       « Nouvelle médiation internationale après les Assises régionales malgaches » (07 Juillet 09)

·       « Entre pouvoir traditionnel et Françafrique: quelle sortie de crise « à la malgache » après Maputo? » (04 Août 09)

·       « Maputo-2: un sommet à haut risque pour la transition malgache » (18 Août 09)

·       « Après le clash de Maputo-2: quel profil de Premier Ministre pour la nouvelle transition malgache ? (1er Septembre 2009)

·       « Six mois de transition malgache contre vents et marées ! » (24 Septembre 2009)

 

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