Crise sanitaire, réchauffement climatique, déséquilibres économiques et sociaux, montée de l’intolérance et du fanatisme, insécurité alimentaire et hydrique, conflits meurtriers, etc., les motifs d’inquiétude ne manquent pas. Quel monde allons-nous laisser à nos enfants et petits-enfants ?
Heureusement que des citoyens à la conscience écologique aiguisée et au civisme affirmé donnent l’exemple. Et le bon ! Ce que je rapporte dans les lignes qui suivent, nombre de lecteurs de Zinfos en ont fait l’expérience et pourraient témoigner à ma place.
Garée impeccablement le long du trottoir, une berline (mais ça marche aussi avec un SUV ou une petite cylindrée) a, à son bord, un passager. Femme ou homme, peu importe ! Le moteur est en marche depuis … je ne sais plus combien de temps. Mais il va le rester encore un bon moment. En attendant sa progéniture qui doit sortir de l’école ou d’un entraînement de hockey subaquatique, l’occupant du véhicule savoure la fraicheur d’un habitacle délicieusement climatisé. Regardant du haut de son improbable importance le pékin qui chemine, pedibus, transpirant à n’en plus finir en ce jour d’été caniculaire.
Est-ce là, me direz-vous, une preuve de civisme ? J’avoue que la situation mérite une subtile analyse (moi même, j’avais, dans un premier temps, réagi comme vous). Mais réfléchissons bien : en médecine, l’acharnement thérapeutique n’est pas conseillé dans les situations où aucun espoir n’est plus permis.
Eh bien nous en sommes là, nous terriens. Nous avons soigneusement, consciencieusement, méticuleusement, saccagé un bien qui ne nous appartient pas, dont nous ne sommes que locataires. Un bien que nos ancêtres nous avaient transmis, à charge pour nous de le remettre à nos descendants. La consigne était pourtant précise et ne souffrait aucune ambiguïté : laissez cette planète aussi propre que vous l’avez trouvée en arrivant.
Mais nous avons joué aux enfants gâtés. Nous avons cru que nous étions les maîtres du monde. Nous avons été coupables du crime d’orgueil, ce que les anciens Grecs nommaient hubris.
Mais, me direz-vous, avec l’esprit d’à propos qui vous caractérise, quel rapport avec la dame ou le monsieur dans sa belle auto climatisée ? Eh bien, c’est clair comme de l’eau de source de Cilaos. Foutu pour foutu, le citoyen en question, refusant l’acharnement thérapeutique, accélère le processus pour abréger nos souffrances communes. En participant, bénévolement, il convient de le souligner, à l’augmentation des gaz à effet de serre, en apportant son écot, même modeste, au réchauffement climatique, il nous épargne une longue, lente et douloureuse agonie. Et rien que pour cela nous devrions lui en savoir gré. Alors continuons ! Fonçons droit dans le mur, en klaxonnant et sourire aux lèvres !