Michel G., âgé de 43 ans, venait répondre des faits de violences régulières sur conjoint et sur une période allant du 1er janvier au 16 mars 2020.
Sa compagne et lui sont en couple depuis 20 ans. Ils ont 3 enfants. Le 16 mars dernier aux alentours de 19h30, les gendarmes interviennent suite à l’appel de sa compagne car il vient, une fois de trop, de la frapper et de la menacer avec un couteau. Terrifiée, elle s’est réfugiée avec ses trois enfants dans sa chambre pour échapper à la violence habituelle de son conjoint.
Il s’emporte car sa compagne refuse de retourner chercher une bouteille de rhum
Plus qu’imbibé d’alcool au moment des faits avec 2,3 g/l de sang, il s’emporte car sa compagne, qui revient des courses, refuse de retourner chercher une bouteille de rhum. Il lui porte un violent coup de poing à l’épaule et la menace avec un couteau « mi tue à ou », lui dit-il. Lors de son audition, elle expliquera que cela fait longtemps que ça dure. « Là j’ai peur car un jour il va me tuer. Il y a un mois, il m’a mis un coup de tournevis dans la main gauche car j’avais déplacé sa cafetière », dira t-elle aux enquêteurs. Pour leur fils aîné, également auditionné, même son de cloche : « j’ai vu mon papa taper maman avec un balai » .
Michel G. ne supporte pas que l’on déplace ses affaires. À la barre, on peut se rendre compte des effets de l’alcool sur lui. Comme il l’explique à la présidente : « j’ai des problèmes de mémoire, je ne me souviens pas de mon âge, je ne me souviens même pas des dates de naissance de mes enfants. SI je reste sobre, je pense que ma mémoire va se restaurer, c’est les scientifiques qui disent ça. »
« Laissez moi une chance de pouvoir me rattraper »
« Les auditions font froid dans le dos. Ce sont des violences inacceptables et répétées. Sa femme est devenue son punching-ball. Ses enfants sont témoins et victimes car ils vivent dans un climat de violence. Elle est dans un état de panique, elle a peur de mourir sous ses coups. Quand on voit son état à la barre, il fait de la peine mais il ne fait aucun effort pour se sortir de son alcoolisme. C’est un tyran alcoolique et violent. Alcoolique certes mais pas irresponsable. Je vous demande une peine de 3 ans de prison dont 1 an avec sursis, une obligation de soins et le retrait de l’autorité parentale sur les deux enfants mineurs », requiert le ministère public.
Michel G., 6 mentions à son casier, est en pleurs à la barre. Il parvient tout de même à s’exprimer une dernière fois avant que le tribunal ne se retire pour délibérer : « Laissez moi une chance de pouvoir me rattraper et on entendra plus parler de moi ». Après délibération, le tribunal retient le caractère habituel de l’infraction et prononce une peine de 30 mois de prison assortie d’un mandat de dépôt.