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Le lycée Georges Brassens ne veut pas de téléphérique au-dessus des élèves

Une mobilisation est prévue mardi prochain au lycée Georges Brassens de Saint-Denis pour protester contre le projet de la Cinor, qui prévoit de faire passer le téléphérique dans la cour.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 13 avril 2018 à 15H50
La consultation publique sur le nouveau téléphérique qui verra le jour en 2019 est terminée. Le tracé définitif a été adopté, ainsi que l’enveloppe de 43 millions d’euros pour les deux lignes : 2,5 km entre le Chaudron et Bois-de-Nèfles, et 1,3 km entre la Montagne et l’hôpital de Bellepierre. La Cinor parie sur 6000 voyageurs par jour.
 
Des nacelles qui se baladent au-dessus des élèves
 
Sauf qu’aujourd’hui, à la veille du top départ pour les travaux, les premières voix contre se font entendre. Sur la ligne reliant le Chaudron et Bois-de-Nèfles, le téléphérique passe… au milieu de la cour d’un lycée. En effet, sur le papier, deux simulations ont été réalisées. La première option contourne le lycée et passe sur la coulée verte alors que le deuxième tracé passe au-dessus de la cour du lycée.

 

L’établissement soutient ne pas avoir été mis au courant
 
Quelle ne fût pas alors la surprise de l’établissement de voir débarquer les équipes en charge de réaliser les mesures sur le terrain. « Le lycée Georges Brassens a appris directement par la société en charge de réaliser le projet que le téléphérique passerait au-dessus de la cour. Il y a eu une très vive réaction de nos collègues. Le proviseur n’a été averti qu’au dernier moment et la Région n’était pas au courant non plus. On impose à l’établissement un projet qui, semble-t-il est déjà programmé », regrette Jean-Louis Pradel représentant du personnel (Snalc).
 
Autre son de cloche du côté de la Cinor, qui met en avant la démarche de transparence du projet. « Concernant le choix de tracé, il y a eu une concertation publique menée depuis la fin de l’année 2016. On a joué la transparence avec une variante possible et donc une station supplémentaire au niveau de la pyramide inversée. Après consultation de la population, on a le bilan de cette concertation en ligne et un avis favorable.
 
Les établissements ont été conviés aux consultations. On entend aujourd’hui « ah, je découvre », on a beau faire tous les efforts possibles mais nous avons entamé les démarches auprès de la Région qui gère les lycées et le projet a été présenté dès 2016 au Rectorat, courrier à l’appui »
, assure Mickael Nacivet, chef des projets téléphériques à la Cinor.
 
« Si quelqu’un balance un explosif depuis la cabine dans la cour du lycée »
 
Aujourd’hui c’est l’argument sécuritaire qui est mis en avant par l’équipe éducative du lycée Georges Brassens. « Je demande qu’au moins une étude soit faite sur les nuisances que ce nouveau tracé pourrait engendrer. Il ne faut pas oublier le problème de sécurité. On nous fait faire des exercices de prévention dans le cadre du risque attentats. Dans les scénarios possibles, si quelqu’un balance un explosif depuis la cabine dans la cour du lycée, ce sont 300 personnes en même temps qui sont tuées », s’alarme Jean-Christian Senizergues, proviseur du lycée Georges Brassens.
 
Un point de vue également partagé par les enseignants. « Ce n’est pas possible qu’au-dessus de la tête des élèves soit en permanence une menace potentielle. Une motion a été déposée par le conseil d’administration dénonçant les dangers que faisaient courir cette nacelle qui passe juste au-dessus des élèves », déplore  Jean-Louis Pradel.
 
Argument réfuté par la Cinor, qui assure que le téléphérique est le moyen de transport le plus sûr au monde. « Du point de vue sécuritaire, il n’y a aucune menace autant pour les lycéens que pour les autres utilisateurs de l’espace public. Sur le long de l’itinéraire, on a également le lycée Bois-de-Nèfles et d’autres espaces publics survolés. Il n’y a pas plus de problèmes chez eux qu’ailleurs.
 
« Pas de projections possibles »
 
Il n’y a pas d’accès direct à l’extérieur et pas de projections possibles des cabines vers le sol. Les vitres sont construites en matières renforcées. Il ne sera pas possible de casser ces vitres pour un accès à l’extérieur. C’est pour cela que nous allons faire cette démarche de démonstration et d’explications. Les interrogations sont légitimes et nous sollicitons même les rencontres en restant ouverts aux difficultés » appuie le Chef des projets téléphériques.

 

L’argument économique
 
L’enveloppe oscille depuis le début du projet téléphérique entre 47 et 55 millions d’euros. « Le choix de tracé est optimisé. Au lieu des 6 ou 7 stations d’abord prévues, on n’en a retenues que 5 pour limiter le coût et le réduire. Nous sommes aujourd’hui à 43 millions d’euros », explique Mickael Nacivet.
 
Concernant le tracé, la Cinor assure qu’il n’y aura pas de pylône dans la cour du lycée. Cependant, après plusieurs scénarios possibles, il semble bien que le téléphérique passera au-dessus de la cour. « On peut adapter et envisager des solutions, il ne faut pas se focaliser sur le tracé. Le projet n’est pas encore bouclé, l’enquête publique sera pour le mois de septembre 2018, avec la déclaration d’utilité publique pour un début de travaux fin 2018. Mais aujourd’hui, il y a eu un choix de tracé qui a été fait en février 2017 et il n’est pas question d’en changer. Après, on peut travailler sur les approches autour de la sécurité et des appréhensions. Quoi qu’il en soit, nous sommes ouverts à une nouvelle rencontre », conclut Mickael Nacivet.
 
La manifestation au lycée Georges Brassens est programmée pour le mardi 17 avril, par un collectif composé des représentants des personnels soutenus par les deux associations de parents d’élèves. Jean-Christian Senizergues, proviseur du lycée Georges Brassens, rappelle que l’initiative ne vient pas de lui et que sa responsabilité est d’assurer les cours des élèves.  « Je n’approuve pas la méthode, même si je comprends les raisons qui mènent à cette mobilisation » .

 

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