Younous Jonas a mené les discussions ce jeudi pour le compte d’une centaine de saint-louisiens manifestant leur ras-le-bol de rester les bras croisés. A son niveau, « une goutte a fait déborder le vase en début de semaine », comme il le dit lui-même.
Formateur dans un centre de coaching, le porte-parole est aussi président de l’association Kreol attitude force et fierté. Avec ses 24 salariés qui sont des coachs de proximité de type médiateur, il a appris avant-hier que 17 contrats d’avenir, sur les 24 que compte l’association, n’allaient pas être financés dans sa partie résiduelle. « L’Etat finance, il n’y a pas de problème, mais c’est le reste qu’aurait dû apporter la Région qui manque ». Soit 262 euros par mois et par personne sur des salaires de 1.400 euros bruts pour du 35H.
Selon le maire, les dossiers de l’association ne sont pas arrivés à temps ou incomplets au bureau de la Région. Nous n’avons pu confirmer l’une ou l’autre des versions ce jeudi soir. Le combat du jeune porte-parole est donc personnel, au titre de son association, mais aussi plus large pour ses connaissances des quartiers de Saint-Louis. Il nous répondait hier à la sortie de la réunion avec le maire :
« Les milliers de contrats aidés qui n’ont pas été utilisés et qui sont repartis c’est à cause de quoi ? C’est parce qu’il y a des charges. Et ces charges, les associations, les mairies, les collectivités, ne peuvent pas les payer. Par contre l’Etat peut faire un moratoire sur cinq ou dix ans pour que ces charges ne soient plus payées et du jour au lendemain nou peu embaucher des centaines voire des milliers de jeunes Réunionnais.
Pour faire passer cette idée à un niveau régional, départemental voire parlementaire, on souhaitait que ça soit le maire qui aille discuter avec ces gens-là. On a eu une discussion sur plein de choses mais le plus important pour nous c’est que vendredi nous voyons le sous-préfet. C’est lui qui peut parler à un niveau plus haut. Ça ne deviendra plus un combat saint-louisien mais réunionnais.
Par contre, le sous-préfet accepte de nous recevoir mais à une condition : qu’il n’ait pas à gérer des dégradations ou des violences. De toute façon, notre mouvement n’a jamais été pour la violence. Au contraire, on est pour que nos droits soient respectés. Et on est pour que nos dix revendications soient acceptées mais pour ça il faut qu’il y ait un respect des deux côtés. Que le système nous respecte et que nous respections le système. On a le droit de se rassembler, de manifester, par contre faire de la violence et mettre le feu c’est quelque chose que depuis le début on a condamné et que l’on condamnera toujours. On salue le premier pas qui a été fait. Mais je le dis sincèrement, ce n’est pas un combat pour 5, 10 ou 15 emplois, c’est un combat pour la jeunesse saint-louisienne et au-delà la jeunesse réunionnaise. »
Les dix revendications du collectif organizanoo :
-Droit à l’emploi : un programme audacieux
-Baisse des impôts : que le préfet fasse son boulot
-Maison des jeunes et maison du social
-Création d’activités culturelles et sportives pour les jeunes
-Un service association à la mairie qui soit compétent et à l’écoute des associations
-Généralisation du wifi public
-Parcours de santé et espaces sportifs diversifiés
-Médiathèque et cyberbase
-Stop à la ghettoïsation
-Développement économique et touristique du front de mer pour qu’on ne soit pas obligé d’aller à Saint-Pierre pour apprécier