Revenir à la rubrique : Justice

Le jeune rasta vante les mérites du zamal… en travaillant !

Correctionnelle Sud - Jeudi 1er Février 2018

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 02 février 2018 à 10H05
C’est une affaire mineure ; mais elle est de celles qui nous ont franchement réjouis depuis longtemps, les collègues et moi, ainsi que l’audience au grand complet. Même la présidente Peinaud n’a pu s’empêcher de rire sous cape devant les réparties loufoques de ce prévenu vraiment pas comme les autres.
 
Jeune, rasta, très sympa…
 
Antonio (il ne s’appelle PAS DU TOUT comme ça) est un jeune rasta pas trop grand, petite trentaine, arborant fièrement ses dreadlocks (c’est la bonne orthographe ?) ramassés sur le haut du crâne. Il est souriant, semble se demander ce qu’il fait là (nous aussi) et a une bonne tête de bon copain. C’est pas lui qui vous vendrait un chat dans un sac, ça se voit.
 
Mais que diable venait-il faire dans cette galère ? Asseyez-vous…
 
Il est accusé d’avoir fait l’apologie du zamal en tant que médicament confirmé par la Faculté. Ce qui est vrai mais à lui, on le lui reproche. Allez comprendre ! Il l’a fait, lors d’une fête foraine, en vendant des tee-shirts arborant diverses expressions aussi drôles qu’incitatives. Style « Keep calm ! » ou encore « Docteur la recommandé »…
 
Il n’a rien fait en missouk car ce sympathique petit bonhomme ne triche pas. D’ailleurs, sa religion le lui interdit, ah ! 
 
Non, il exposait les objets du litige sur des tee-shirts en pleine fête foraine. Où les gardiens de l’ordre n’ont eu aucun mal à lui mettre la main au collet pour la bonne raison qu’il n’a pas cherché à se défiler.
 
Il dit n’avoir aucune conscience d’avoir commis aucun délit que ce fût. Le zamal est connu comme plante médicinale depuis l’Antiquité et même un peu avant. Lui ? Il n’a fait que mettre par écrit et par grafs, sur ses tee-shirts proposés à la vente.
 
Comble du pied-de-nez ux autorités, ses vêtements se vendent mieux que ceux de ses voisins. On comprend mieux son sourire inébranlable… 
 
Il ne s’en fout pas : il sourit
 
Notre jovial ami a déjà été condamné pour utilisation de zamal, voici quelque temps. Ce jeune gars bien élevé ne s’en fout pas, non, pas vraiment… il en sourit.
 
Plus décontracté qu’un boeuf-moka dévalant la Pente-Nicole, il entend le ministère public l’accuser d’être « un marchand du Temple ».
C’est quoi, ça ? Faisant allusion au datura, le ministère public a parlé de « provocation au délit d’usage » du zamal. Il est vrai que la question est en débat en ce moment. Admettons : le substitut n’a fait que son travail, à savoir défendre une loi indéfendable qui taxe les consommateurs. Ce dernier a réclamé une amende de 800 euros.
 
Je dirais juste ceci, monsieur le Substitut : il n’y a aucune mesure entre zamal et le datura. Le second est mortel !
 
Invité à se prononcer sur les réquisitions (pas sévères, soit), notre rasta a commencé par sourire et dire :
« Je ne suis pas un Marchand du Temple. C’est quoi, d’ailleurs ? Je ne suis qu’un vendeur. Je travaille ». Un bon point pour ce jeune qui, contrairement à beaucoup, bosse et gagne honnêtement (oui, je sais !) sa vie, lui !
« Qu’est-ce que j’ai à dire, Madame la Présidente ? Que je suis juste un forain. Il est dit dans la Bible que le zamal est… « 
 
Là, il aurait mieux fait de se taire : la Bible ne mentionne JAMAIS le zamal. Sinon, dites-moi où !
 
Et aussi, il a fourni à la Présidente Corinne Peinaud une occasion que cette dernière ne pouvait que saisir au vol. Une occasion que cette fine mouche ne pouvait manquer !
 
« Navrée monsieur. (Tapant du plat de la main les petits précis Dalloz devant elle), Je juge avec le Code pénal et celui de Procédure pénale, pas avec les livres Saints ! » Ben oui, on n’entreprend pas ainsi Corinne Peinaud qui a de l’esprit et sait te clore le bec au quart de seconde.
 
Mais que l’on se rassure, ce ne fut qu’une escarmouche bien venue dans cette matinée morose.
 
Un avocat ? Pour quoi faire ?
 
Cette avalanche de bons mots et autres réparties nous a mis en joie. Ce jeune rasta sympathique en diable n’avait pas jugé utile de se pourvoir d’un avocat. Pour quoi faire ? Il s’est très bien tiré d’affaire tout seul : le tribunal l’a condamné à moitié moins que ce que réclamé par le Ministère public : 200 euros.
 
S’il casque dans le mois, il bénéficie d’une réduction de 20 %. Entendu dans sa bouche, à mi-voix quand il quittait la salle, réjoui :
« Mi sa paye domain ! »
 
Et depuis, que croyez-vous qu’il fasse, notre bonhomme ? Il continue de vendre ses tee-shirts Faut croire que les gendarmes, les policiers municipaux, les malokis n’y trouvent rien à redire : il n’a plus été inquiété depuis.
 
P.S. : Que je vous dise, mes amis… 
 
Le tribunal présidé par Corinne Peinaud n’a fait que rendre justice en fonction des lois qui lui sont imparties. Le substitut Bernard a requis en fonction de ce qu’il doit requérir, à savoir les lois, parfois contestables, soit, de notre putain de république française que je serai le dernier à dénoncer ! Il est le défenseur, ce procureur, de notre société, que diable, notre dernier rempart ! Vous me connaissez, j’ai l’air, comme ça, de me moquer…
 
Vous avez raison, je moque. Mais aidez-moi aussi.
 
Vous voulez un indice ? Le voici mais ça me fait mal de le dire !
 
Pourquoi ? Parce que je suis malade. Grave. Bien grave. Mais alors là, tu ne sais pas de quoi je veux parler?

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique