« Malgré des dénégations et des déclarations contradictoires, la réalité finit par éclater : des centaines de milliers de tonnes de roches seront bien importées de Madagascar pour la construction de la route en mer.
Le groupement attributaire du marché de la digue (GTOI/SBTPC/Vinci TP) a confirmé avoir passé une première commande de 100 000 tonnes correspondant à des roches massives, l’importation de près de 250 000 tonnes étant évoquée.
La Région, maître d’ouvrage du chantier, ne peut s’exonérer de sa responsabilité et jouer à Ponce Pilate sur ce dossier. Et l’Etat est directement interpellé car aucune importation n’est possible sans son autorisation.
Or, dans son avis rendu le 24 août 2013, le Conseil National de Protection de la Nature avait été très clair : « le dossier ne fait pas état de la possibilité d’importation de matériaux pour la réalisation des ouvrages en substitution de matériaux non disponibles dans les délais sur l’île. ». Le CNPN ajoutait que « cette option aurait été dans tous les cas à prohiber, en particulier pour le risque majeur d’introduction massive d’espèces exotiques envahissantes ».
A la demande de la Région, l’Etat va t-il de nouveau passer outre l’avis du CNPN et autoriser l’importation de ces roches qui représente un risque majeur pour l’environnement ?
Et comment la Région peut elle accepter l’importation de matériaux après avoir toujours proclamé le contraire ? La Région va-t-elle être de nouveau prise en flagrant délit de mensonge ? Va-t-on continuer à avancer à marche forcée sur ce dossier ?
Il est bien évident qu’une telle décision serait lourde de conséquences et ouvrirait la voie à l’importation, compte tenu notamment de l’impossibilité pour la Région d’imposer à la population l’ouverture de carrières.
Ce qui apparaît de plus en plus nettement aux Réunionnais, c’est l’aberration d’un chantier qui a été lancé sans que l’accès à la matière première ne soit garanti.
Toutes les insuffisances de ce chantier, dans tous les domaines, commencent à apparaître au grand jour. Le projet insensé de la route en mer va de plus en plus se heurter au mur de la réalité. »