Huguette Bello à Saint-Paul et Claude Hoarau à Saint-Louis. Le PCR a fait carton plein, aujourd’hui, dans les deux élections où il avait des candidats en lice. Et, à chaque fois, il a accru son score de 2008. Paul Vergès a donc tout lieu d’être satisfait, ce soir. Son parti est en position idéale pour bénéficier l’an prochain de cette dynamique de victoire, en prévision des Régionales.
A Saint-Paul, les résultats de ce soir n’ont fait que confirmer ce que d’aucuns pressentaient à l’issue des résultats du 1er tour. Certes, Alain Bénard, essentiellement grâce à l’appui de l’investiture de l’UMP, avait réussi à devancer Cyrille Melchior, mais il était le plus mal placé pour espérer l’emporter au second tour. Ce soir, dans ses commentaires, Alain Bénard a annoncé qu’il allait jouer son rôle d’opposant au sein du conseil municipal. Peut-être aurait-il pu pousser la réflexion plus loin en envisageant une retraite somme toute méritée. Comme à Saint-Leu, l’heure de la relève a sans doute sonné ce soir.
Alain Bénard paye le prix d’une multitude d’erreurs. Je n’en retiendrai que trois : une opposition totalement inexistante à la Région où il était pourtant censé être le leader de l’opposition de Droite, dans l’espoir de s’attirer les bonnes grâces de Paul Vergès et un « coup de main » contre Huguette Bello, celle à qui le président de la Région reproche de lui tenir tête. Ce soir, Alain Bénard mesure ce que valent les promesses d’un Paul Vergès. La deuxième faute découle de la première : Alain Bénard a soutenu le projet de la MCUR cher à Paul Vergès, toujours dans l’espoir de s’attirer les bonnes grâces du leader du PCR. La dernière enfin a été de s’en prendre à l’électorat zoreil de Saint-Gilles, à l’occasion de l’affaire des restaurants de plage de l’Hermitage. A l’époque, un de ses proches à qui je disais que cette politique était suicidaire m’avait répondu : « De toutes les façons, ce sont des bourgeois qui ne votent pas, et même s’il perd une voix dans les bas, il en gagne deux dans les hauts en faisant ça« . On a vu le résultat ce soir.
A Saint-Louis, Claude Hoarau a fait la démonstration qu’en dépensant sans compter, on s’attire la reconnaissance des classes les plus défavorisées. Et tant pis si on met les caisses de la commune dans le rouge. Ce qui me fait penser à la remarque d’un de ses proches à qui je disais que l’annonce de l’augmentation du trou dans les caisses de la commune, avec comme conséquence une hausse pharamineuse des impôts locaux risquait de lui coûter cher. Il m’avait répondu : « Mais c’est n’importe quoi, Pierrot. Parce que tu crois que nos électeurs paient des impôts ? » Effectivement, vu comme ça… On dilapide l’argent, les impôts augmentent, payés par les électeurs de Droite… Qui a dit que c’était difficile, la politique?
Le Parti socialiste a également toutes les raisons de laisser éclater sa satisfaction, ce soir. Jean-Claude Fidji, « le plus mauvais candidat parmi tous ceux présentés dans les différents cantons de St-Denis en 2008« , pour reprendre l’expression d’un élu de la majorité municipale, a triomphé ce soir en devançant nettement le candidat de l’UMP. Jean-Jacques Morel avait tout pour l’emporter ce soir : il avait réussi à faire l’union à Droite, même si le soutien de René-Paul Victoria n’est jamais allé plus loin qu’une déclaration publique, c’était Jean-Claude Fidji qu’il avait en face de lui, la Gauche était divisée, les impôts locaux étaient arrivés dans les boites aux lettres quelques jours avant le scrutin et la majorité du Département avait montré son efficacité dans les dossiers de l’ARAST et de l’ADI. Malgré tout ça, il n’a pas réussi à battre Fidji. Pire : son score a diminué par rapport à 2008. A sa décharge, il avait en face de lui deux énormes machines : celles de la mairie de Saint-Denis et celle du Conseil général. A ce sujet, Nassimah Dindar aura du mal à continuer à crier sur tous les toits qu’elle appartient à l’UMP alors qu’elle a donné tous les moyens aux adversaires du parti présidentiel pour l’emporter.
Enfin, le MODEM peut être également satisfait de la victoire de Thierry Robert dans le 2ème canton de Saint-Leu, le fief de l’ancien maire. On peut d’ailleurs annoncer que la défaite de ce soir entraîne, de fait, le départ à la retraite politique de Jean-Luc Poudroux. C’est une page de l’histoire de Saint-Leu qui s’est écrite ce soir. Reste à déterminer qui écrira la suivante pour la Droite…
