Le projet municipal se décompose en deux tranches. La première concerne la frange littorale allant du débarcadère jusqu’au lieu-dit « les jardins de la mémoire ». Déserté depuis des années, l’ancien bâtiment de la capitainerie qui occupe la place dite du mât de la vigie sera réinvesti par un café-restaurant. Le bâtiment n’a pas de vis-à-vis et jouit d’un point de vue imprenable sur la baie. « D’ici deux mois, la mairie en récupère les murs », explique Emmanuel Séraphin, adjoint à l’urbanisme. L’appel à projet ne devrait pas tarder, juste après cette étape.
Idem en face du débarcadère avec le majestueux bâtiment de type colonial « l’hôtel Lassay ». La mairie projette d’y introduire un cabaret créole. La question se pose mais Emmanuel Séraphin est formel, pas de gestion municipale culturelle dans ses bâtiments, c’est bien un projet privé qui investira les lieux.
Des bateaux pourront accoster
Le débarcadère en lui-même est déjà très apprécié des promeneurs et des pêcheurs à la « golette ». Petite surprise annoncée par l’adjoint : « des travaux permettant un accostage sans risque des bateaux ont été ajoutés. Ils sont terminés ». A la livraison du débarcadère, des tests grandeur nature d’accostage avaient été réalisés. Les bateaux percutaient trop dangereusement le ponton. Cet ouvrage supplémentaire y remédie. L’objectif est, à terme, de voir des bateaux de circuit touristique venant du port de Saint-Gilles s’arrêter ici. Un maître de port ou plus exactement de « ponton » sera recruté pour gérer ces amarrages au quotidien. « Le point de vue est exceptionnel », dit fort justement Emmanuel Séraphin. Des corps morts d’ancrage seront également disposés dans la baie de Saint-Paul. Preuve de l’engouement autour du projet tourné vers la mer, un club de plongée s’est déjà manifesté pour investir un des bâtiments du front de mer laissé vacant.
La seconde fraction va du débarcadère jusqu’au boulodrome. Outre le patelage en bois qui permettra aux personnes à mobilité réduite d’éviter les pièges de la voirie, « il y aura plus de bancs, des jeux d’eau seront construits, les canons seront redisposés » et mis en valeur. Le marché forain fait exception puisque la mairie n’a, pour l’instant, pas la main sur cette portion du domaine public.
Néanmoins, la mairie devra convaincre pas moins de trois entités administratives distinctes sur ce seul front de mer. La sous-préfecture, située à droite du débarcadère « coupe la perspective », explique l’élu. A deux pas, le conservatoire à rayonnement régional (CRR) est aussi un bâtiment austère qui ne colle pas au décor voulu par la municipalité. Celui-ci devrait atterrir dans les locaux du centre d’affaires CBO de Savanna. Idem pour la vaste emprise des services déconcentrés du Conseil général qui devront se trouver un nouvel emplacement. « Nous commencerons par l’école Eugène Dayot et le CCAS », précise Emmanuel Séraphin. Déjà, « le tribunal est parti il y a deux ans pour s’installer à Savanna dans le centre d’affaires », bref une toute petite part du chemin est déjà réalisée.
Une alternative aux camions-bar
Sous les sous-bois de filaos situés juste avant la piscine municipale, la mairie veut dresser deux structures tournées vers de la restauration un peu plus recherchée que celle des traditionnels snacks-bar. Aussi une question de sécurité sanitaire pour l’élu qui affirme que l’on ne peut exiger une qualité irréprochable aux camions-bar lorsque l’on sait que ceux-ci sont dans des locaux exigus.
Un peu plus loin, la médiathèque devrait déménager à proximité de la gare routière. « Ici, elle est coupée du coeur de ville », explique-t-il. Enfin, à proximité du marché forain, l’élu projette de faire construire une halle pour y accueillir les produits frais des pêcheurs ou encore des fruits et légumes, bref tous les produits de bouche qui cadrent avec l’endroit.
« Qu’on puisse se loger, travailler, avoir des lieux de culture », voilà le défi que compte mettre en oeuvre la municipalité, explique Emmanuel Séraphin, qui évoque les prévisions de doublement de la population saint-pauloise inscrite dans le SAR.
La première tranche est estimée à 1,5 million d’euros, la seconde à 1,7 million. Le conseil municipal s’est déjà prononcé. Les consultations d’usage sont en cours. Le lancement des travaux selon les tranches n’est pas uniforme. Tantôt dès septembre pour les aménagements légers, tantôt fin 2012 ou début 2013 pour les autres chantiers.