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Le double jeu du Parc National

Dans le Quotidien du 5 juin 2009, on apprend que l’éleveur du fond de la Rivière de l’Est est toujours dans le collimateur du parc et des élus. En dépit de l’autorisation d’une année supplémentaire qui lui a été accordée, l’ONF refuse de la lui signifier, l’empêchant ainsi de pouvoir assurer son troupeau. Une étude bidon est en cours pour utiliser un argument des pestes végétales alors que le troupeau existe depuis plus de 100 ans et est passé de 1000 à 80 bêtes.

Ecrit par boyer@yahoo.com – le lundi 08 juin 2009 à 10H42

Cet éleveur est le seul éleveur de la Réunion à disposer du label « agriculture raisonnée ». Ses bêtes pâturent dans des enclos fermés et n’ont pas accès aux espaces protégés. L’article 14 du décret de création du parc mentionne explicitement : « Les activités agricoles et pastorales existantes à la date de création du parc et régulièrement exercées sont autorisées ». Le principe du Parc à sa création est de pérenniser les activités existantes et conserver au bénéfice de tous, les espaces naturels. Deux périmètres ont été arrêtés :
– le cœur du parc (où ont été distinguées la zone « habitée » de Mafate et celle des « zones cultivées »)
– l’aire d’adhésion où précisément on peut installer des équipements agricoles et touristiques (Cilaos, Bourg Murat, la Plaine des Cafres et le Nez de Bœuf par exemple).

 

Un comble quand juste à côté, au Piton de l’eau, cinq éleveurs se partagent 500 ha, pratiquent au CŒUR du Parc National, un élevage intensif à coup de pesticides et d’herbicides. Le long de la piste privative on peut déjà trouver une construction sauvage servant à stocker matériels et produits. Le parc national ne se contente pas de fermer les yeux : il a lancé une étude …. pour autoriser les permis de construire des abris anticycloniques .

 

– Un comble, puisque au Piton de l’eau les troupeaux se sont toujours débrouillés dans le mauvais temps (les bêtes crèvent dans les vents cycloniques, dans les espaces ouverts, lorsqu’elles n’ont pas la possibilité de s’abriter avec les arbres ; ça n’est pas le cas au Piton de l’eau).
– Une aberration, car sur 75 demandes d’autorisation de construire des abris qui ont été déposées pour le secteur de la Plaine des Cafres, trois ont été autorisées au Nez de bœuf et deux à la Plaine. Une aberration car c’est bien dans les pâturages de la Plaine des Cafres qu’il y a eu une mortalité importante pour le cheptel durant le cyclone Gamède.
– Un réel passe droit car la Région entend répondre à la demande de ces cinq privilégiés en leur accordant le bétonnage (!!) de la piste du Piton de l’eau et probablement la fermeture complète par le rehaussement du portail qui se situe actuellement à mi parcours.
– Deux poids et deux mesures puisque les squatteurs qui ont construit sur le site un boucan en début 2009 ont été condamnés à 4.000 euros d’amende alors que l’euro symbolique aurait été suffisant. Au JT de RFO, le Parc national a dit qu’il était EXCLU d’envisager des constructions nouvelles dans le cœur du parc….

 

Ce double jeu du Parc national de la Réunion, les usagers ont pu le constater il y a quelques semaines quand les coureurs du cross du Piton des Neiges ont constaté que l’interdiction de distribuer des aliments sucrés aux ravitaillements a été signifiée pour éviter les risques de prolifération des rats. On se moque du monde : d’un côté on pinaille et de l’autre on bétonne, on privatise. Quand à l’ONF il y a de quoi être déçu: l’office mérite d’être soutenu quand le Conseil Général et la Région tentent de le mettre sur la touche pour récupérer la spéculation des espaces naturels (genre vente du VVF). Là avec son zèle, il se discrédite lui aussi.

Jeanicot Boyer

 

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