La France a connu trois attaques en trois jours, qui ont fait au total 28 blessés.
Selon Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, les deux dernières n'auraient rien à voir avec la mouvance islamique. Il ne s'agirait que de "déséquilibrés". Et tant pis si l'auteur de l'attaque à la voiture bélier de Dijon a crié "Allah Akhbar" à chaque fois qu'il heurtait des piétons, comme une boule abattant les quilles au bowling... Quant au dernier, celui de Nantes, impossible de se prononcer puisqu'on ne sait rien de l'auteur, et surtout pas sa religion. On vous répète qu'il s'agit d'un "déséquilibré"... Circulez, y a rien à voir...
Mais faisons semblant de croire quelques instants les grands manitous qui nous gouvernent. Ok, il s'agit de "déséquilibrés", tout comme d'ailleurs celui qui a attaqué trois policiers dans le commissariat de Joué-les-Tours car ne faut-il pas être totalement "déséquilibré" pour chercher à poignarder des policiers, que ce soit au nom d'une religion ou pour toute autre raison ?
Mais alors, cela signifie qu'il y a des déséquilibrés qui se baladent dans nos rues? Comment est-ce possible???
Comment est-il possible qu'un "déséquilibré" ait pu être hospitalisé 157 fois, comme l'a révélé la procureure de Nantes, et pouvoir se promener librement au milieu des badauds qui ignorent qu'ils côtoient un dangereux individu ?
Cette anecdote m'interpelle fortement et me rappelle des discussions avec un ami qui travaille dans le milieu psychiatrique. Selon lui, le secteur hospitalier psychiatrique est en ruines, que ce soit en France ou à la Réunion.
Il nous arrive de circuler en ville. A chaque trajet, qui doit durer un quart d'heure, il m'interpelle au moins deux ou trois fois pour me dire : "Tiens, je viens de voir un de mes patients", une fois que nous l'ayons dépassé pour que je ne voie pas de qui il s'agit. Et quand je lui demande s'il est dangereux, je l'entends souvent me répondre : "Non, en tous les cas pas pour le moment...". Un jour que je lui disais : "Je n'aurais jamais pensé qu'il y avait autant de déséquilibrés qui se promènent autour de nous", il m'a répondu :"Il y en a beaucoup plus que tu ne le penses. Là, je ne te parle que de ceux que je connais et qui sont passés devant moi..."
Cette réponse me fait souvent froid dans le dos. Mais le pire est à venir...
Curieux comme je suis, j'essaie de savoir comment fonctionne le secteur psychiatrique et le presse de questions. Que se passe-t-il quand quelqu'un est vraiment dangereux ? La réponse me laisse complètement déconcerté. Si quelqu'un est condamné aux Assises par exemple et reconnu malade psychiatrique dangereux, on le met en UMD (Unités pour Malades Difficiles). Mais il n'y en a pas à la Réunion et seulement trois en métropole. S'il reste à la Réunion, comme c'est la plupart du temps le cas, il faut lui trouver une chambre à l'isolement. Or il n'en existe qu'une quinzaine à l'EPMSR et peut-être deux ou trois de plus à Saint-Pierre. Dans ce cas, on choisit celui qu'on estime le moins dangereux parmi ceux qui sont déjà enfermés, et on le libère pour faire de la place au nouveau venu... On le libère, ce qui signifie qu'on le met en milieu ouvert et qu'il peut aller et venir à sa guise ! Et tant pis si on le considérait encore 24h avant comme suffisamment dangereux pour justifier son internement !
Et qu'en est-il des suivis médico-psychiatriques ordonnés par les tribunaux correctionnels ou les Assises pour les individus dont on estime qu'ils ne sont pas suffisamment dangereux pour être enfermés, mais qui ont malgré tout besoin de l'accompagnement d'un psychiatre ? Là aussi, je suis désarçonné par la réponse : "La salle d'attente est pleine de malades qui viennent pour ces suivis. Ils sont reçus par un psychiatre qui leur demande comment ils vont depuis leur dernière visite. On les interroge aussi pour savoir s'ils ont bien pris leurs médicaments. Ils répondent ce qu'ils veulent. On n'a pas les moyens de vérifier. Et on les met dehors avant de passer au suivant. Ces entretiens durent rarement plus de dix minutes"... Quand on lit dans les journaux qu'un condamné s'est vu ordonner, en plus de sa peine, un suivi médico-psychiatrique, on se dit que c'est bien, qu'ainsi la société sera protégée. En fait, il n'en est rien et ces malades passent leur temps en ville où nous les côtoyons tous les jours...
J'ai eu l'occasion d'aborder ces différents points avec un substitut du procureur. Réponse : "Nous sommes bien conscients qu'il y a un problème, mais c'est avant tout dû à un manque de moyens. Quand vous voyez les difficultés qu'on a à payer les experts dont on a besoin pour des procès...". Fermez le ban !
Si Manuel Valls et Bernard Cazeneuve ont cru malin de détourner notre attention des islamistes en essayant de nous faire croire qu'il ne s'agissait que de "déséquilibrés", ils n'auront réussi qu'à braquer les projecteurs sur la faillite de la médecine psychiatrique en France.... Et ça n'a pas commencé avec François Hollande. Ca fait longtemps que ça dure...
Selon Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, les deux dernières n'auraient rien à voir avec la mouvance islamique. Il ne s'agirait que de "déséquilibrés". Et tant pis si l'auteur de l'attaque à la voiture bélier de Dijon a crié "Allah Akhbar" à chaque fois qu'il heurtait des piétons, comme une boule abattant les quilles au bowling... Quant au dernier, celui de Nantes, impossible de se prononcer puisqu'on ne sait rien de l'auteur, et surtout pas sa religion. On vous répète qu'il s'agit d'un "déséquilibré"... Circulez, y a rien à voir...
Mais faisons semblant de croire quelques instants les grands manitous qui nous gouvernent. Ok, il s'agit de "déséquilibrés", tout comme d'ailleurs celui qui a attaqué trois policiers dans le commissariat de Joué-les-Tours car ne faut-il pas être totalement "déséquilibré" pour chercher à poignarder des policiers, que ce soit au nom d'une religion ou pour toute autre raison ?
Mais alors, cela signifie qu'il y a des déséquilibrés qui se baladent dans nos rues? Comment est-ce possible???
Comment est-il possible qu'un "déséquilibré" ait pu être hospitalisé 157 fois, comme l'a révélé la procureure de Nantes, et pouvoir se promener librement au milieu des badauds qui ignorent qu'ils côtoient un dangereux individu ?
Cette anecdote m'interpelle fortement et me rappelle des discussions avec un ami qui travaille dans le milieu psychiatrique. Selon lui, le secteur hospitalier psychiatrique est en ruines, que ce soit en France ou à la Réunion.
Il nous arrive de circuler en ville. A chaque trajet, qui doit durer un quart d'heure, il m'interpelle au moins deux ou trois fois pour me dire : "Tiens, je viens de voir un de mes patients", une fois que nous l'ayons dépassé pour que je ne voie pas de qui il s'agit. Et quand je lui demande s'il est dangereux, je l'entends souvent me répondre : "Non, en tous les cas pas pour le moment...". Un jour que je lui disais : "Je n'aurais jamais pensé qu'il y avait autant de déséquilibrés qui se promènent autour de nous", il m'a répondu :"Il y en a beaucoup plus que tu ne le penses. Là, je ne te parle que de ceux que je connais et qui sont passés devant moi..."
Cette réponse me fait souvent froid dans le dos. Mais le pire est à venir...
Curieux comme je suis, j'essaie de savoir comment fonctionne le secteur psychiatrique et le presse de questions. Que se passe-t-il quand quelqu'un est vraiment dangereux ? La réponse me laisse complètement déconcerté. Si quelqu'un est condamné aux Assises par exemple et reconnu malade psychiatrique dangereux, on le met en UMD (Unités pour Malades Difficiles). Mais il n'y en a pas à la Réunion et seulement trois en métropole. S'il reste à la Réunion, comme c'est la plupart du temps le cas, il faut lui trouver une chambre à l'isolement. Or il n'en existe qu'une quinzaine à l'EPMSR et peut-être deux ou trois de plus à Saint-Pierre. Dans ce cas, on choisit celui qu'on estime le moins dangereux parmi ceux qui sont déjà enfermés, et on le libère pour faire de la place au nouveau venu... On le libère, ce qui signifie qu'on le met en milieu ouvert et qu'il peut aller et venir à sa guise ! Et tant pis si on le considérait encore 24h avant comme suffisamment dangereux pour justifier son internement !
Et qu'en est-il des suivis médico-psychiatriques ordonnés par les tribunaux correctionnels ou les Assises pour les individus dont on estime qu'ils ne sont pas suffisamment dangereux pour être enfermés, mais qui ont malgré tout besoin de l'accompagnement d'un psychiatre ? Là aussi, je suis désarçonné par la réponse : "La salle d'attente est pleine de malades qui viennent pour ces suivis. Ils sont reçus par un psychiatre qui leur demande comment ils vont depuis leur dernière visite. On les interroge aussi pour savoir s'ils ont bien pris leurs médicaments. Ils répondent ce qu'ils veulent. On n'a pas les moyens de vérifier. Et on les met dehors avant de passer au suivant. Ces entretiens durent rarement plus de dix minutes"... Quand on lit dans les journaux qu'un condamné s'est vu ordonner, en plus de sa peine, un suivi médico-psychiatrique, on se dit que c'est bien, qu'ainsi la société sera protégée. En fait, il n'en est rien et ces malades passent leur temps en ville où nous les côtoyons tous les jours...
J'ai eu l'occasion d'aborder ces différents points avec un substitut du procureur. Réponse : "Nous sommes bien conscients qu'il y a un problème, mais c'est avant tout dû à un manque de moyens. Quand vous voyez les difficultés qu'on a à payer les experts dont on a besoin pour des procès...". Fermez le ban !
Si Manuel Valls et Bernard Cazeneuve ont cru malin de détourner notre attention des islamistes en essayant de nous faire croire qu'il ne s'agissait que de "déséquilibrés", ils n'auront réussi qu'à braquer les projecteurs sur la faillite de la médecine psychiatrique en France.... Et ça n'a pas commencé avec François Hollande. Ca fait longtemps que ça dure...