Nous apprenons par voie de presse la volonté de la municipalité de Saint Denis de déboulonner la statue Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais.
Tout ceci ressemble à une farce révolutionnaire; la charrette du citoyen Mahé de La Bourdonnais s’en va claudiquant sur de mauvais pavés en direction de la place de Grève. Aucun défenseur n’aura eu l’occasion d’argumenter. Les historiens, adeptes du parachronisme, clouent les cercueils plus rapidement que Fouquier-Tinville ne dressait les réquisitoires.
L’objet de ce texte n’est ni de réhabiliter ni de décapiter le citoyen Mahé de La Bourdonnais, mais de nous assurer que le procès est équitable. À ce titre, nous nous interrogeons concernant la volonté de recontextualisation, la possibilité d’une défense, l’identité de l’accusateur public, le cadre juridique,….
Les prescripteurs du déboulonnage, Frédéric Régent et Bruno Maillard, sont intervenus en décembre 2020 à la Réunion pour faire la promotion du « déchoucage » et notamment celui de Mahé de La Bourdonnais. Conscients de leur magistère, les intervenants n’ont pas jugé utile d’argumenter. L’ouvrage était déjà sur le métier.
À ma connaissance, aucun Réunionnais ne se prosterne devant la statue Mahé de La Bourdonnais. Sa disparition effacera l’histoire de son passage, mais profitera-t-elle à la Réunion, aux Réunionnais, au patrimoine et à l’éducation des jeunes générations ? Expliquer, éduquer plutôt qu’effacer.
Je connais la part sombre du personnage et sais le ressentiment qu’il peut générer, mais devra-t-on sur ces fondements débaptiser les milliers de rues portant le nom d’artistes et de politiques qui ont activement soutenu les organisations génocidaires du 20ième siècle. Chaque sensibilité politique, culturelle ou religieuse possédant ses héros et ses ennemis, que restera-t-il de notre histoire commune ? le processus s’arrêtera-t-il ? « La Révolution est comme Saturne: elle dévore ses propres enfants ».
L’œuvre du prolifique et talentueux Louis Rochet participe au rayonnement culturel de la Réunion. Elle fut présentée à l'exposition universelle de Paris en 1855 et transportée à la Réunion en 1856. Comment expliquer son inscription à l’inventaire des monuments historiques en 2000 et son déboulonnement en 2022 ? Comment ne pas penser aux autodafés « purificateurs » conduisant à la destruction de livres et d’œuvres dérangeantes ?
Les demandes légales et actes illégaux de destructions se multiplient.
Une femme a offert en 1945, à la commune de La Flotte en Ré, une statue de la Sainte Vierge pour remercier le ciel du retour sain et sauf de son fils et de son mari. Malgré la volonté unanime du maire et de la population, des militants ont interpellé le tribunal administratif, pour obtenir le déboulonnement de la statue. Les mêmes demandent le retrait de la statue de l’Archange Saint-Michel aux Sables-d’Olonne. En effet, que fait l’Archange Saint-Michel sur le parvis de l’église Saint-Michel, place Saint-Michel, près de l’auditorium Saint-Michel, dans le quartier Saint-Michel.
Les mémoires de de Gaulle, Churchill, Schœlcher ont été souillées, les mémoires de Diderot, Voltaire, Hugo, Rousseau vacillent; d’autres figures historiques et culturelles suivront.
Nous savons que ces actions feront jurisprudence, et que demain les déboulonneurs de statues décapiteront à tout va. Les tribunaux révolutionnaires sont de retour, la famille Sanson reprend du service.
Nous connaissons une période politique ou les élus et les citoyens se plaignent de la confiscation du pouvoir, où les élus sont soupçonnés de ne pas respecter leurs engagements ou de prendre des initiatives non affichées dans les programmes électoraux. Déplacer un monument historique n’est, dans ce contexte, pas anodin.
La France sort sans bruit du champ des grandes nations, le rayonnement culturel, la puissance économique, l’instruction publique, la justice de notre pays s’affaissent. La France devient transparente et instable, la priorité est-elle à l’effacement culturel et historique ?
Monsieur Macron a fait part de son opposition aux actions de déboulonnage, l’État saura-t-il être le relais efficace de la volonté du Président de la République.
Le silence règne, les élus ne se manifestent pas, l’état se tait, de nombreux médias font silence, le sujet est-il interdit ou réservé ?
Tout ceci ressemble à une farce révolutionnaire; la charrette du citoyen Mahé de La Bourdonnais s’en va claudiquant sur de mauvais pavés en direction de la place de Grève. Aucun défenseur n’aura eu l’occasion d’argumenter. Les historiens, adeptes du parachronisme, clouent les cercueils plus rapidement que Fouquier-Tinville ne dressait les réquisitoires.
L’objet de ce texte n’est ni de réhabiliter ni de décapiter le citoyen Mahé de La Bourdonnais, mais de nous assurer que le procès est équitable. À ce titre, nous nous interrogeons concernant la volonté de recontextualisation, la possibilité d’une défense, l’identité de l’accusateur public, le cadre juridique,….
Les prescripteurs du déboulonnage, Frédéric Régent et Bruno Maillard, sont intervenus en décembre 2020 à la Réunion pour faire la promotion du « déchoucage » et notamment celui de Mahé de La Bourdonnais. Conscients de leur magistère, les intervenants n’ont pas jugé utile d’argumenter. L’ouvrage était déjà sur le métier.
À ma connaissance, aucun Réunionnais ne se prosterne devant la statue Mahé de La Bourdonnais. Sa disparition effacera l’histoire de son passage, mais profitera-t-elle à la Réunion, aux Réunionnais, au patrimoine et à l’éducation des jeunes générations ? Expliquer, éduquer plutôt qu’effacer.
Je connais la part sombre du personnage et sais le ressentiment qu’il peut générer, mais devra-t-on sur ces fondements débaptiser les milliers de rues portant le nom d’artistes et de politiques qui ont activement soutenu les organisations génocidaires du 20ième siècle. Chaque sensibilité politique, culturelle ou religieuse possédant ses héros et ses ennemis, que restera-t-il de notre histoire commune ? le processus s’arrêtera-t-il ? « La Révolution est comme Saturne: elle dévore ses propres enfants ».
L’œuvre du prolifique et talentueux Louis Rochet participe au rayonnement culturel de la Réunion. Elle fut présentée à l'exposition universelle de Paris en 1855 et transportée à la Réunion en 1856. Comment expliquer son inscription à l’inventaire des monuments historiques en 2000 et son déboulonnement en 2022 ? Comment ne pas penser aux autodafés « purificateurs » conduisant à la destruction de livres et d’œuvres dérangeantes ?
Les demandes légales et actes illégaux de destructions se multiplient.
Une femme a offert en 1945, à la commune de La Flotte en Ré, une statue de la Sainte Vierge pour remercier le ciel du retour sain et sauf de son fils et de son mari. Malgré la volonté unanime du maire et de la population, des militants ont interpellé le tribunal administratif, pour obtenir le déboulonnement de la statue. Les mêmes demandent le retrait de la statue de l’Archange Saint-Michel aux Sables-d’Olonne. En effet, que fait l’Archange Saint-Michel sur le parvis de l’église Saint-Michel, place Saint-Michel, près de l’auditorium Saint-Michel, dans le quartier Saint-Michel.
Les mémoires de de Gaulle, Churchill, Schœlcher ont été souillées, les mémoires de Diderot, Voltaire, Hugo, Rousseau vacillent; d’autres figures historiques et culturelles suivront.
Nous savons que ces actions feront jurisprudence, et que demain les déboulonneurs de statues décapiteront à tout va. Les tribunaux révolutionnaires sont de retour, la famille Sanson reprend du service.
Nous connaissons une période politique ou les élus et les citoyens se plaignent de la confiscation du pouvoir, où les élus sont soupçonnés de ne pas respecter leurs engagements ou de prendre des initiatives non affichées dans les programmes électoraux. Déplacer un monument historique n’est, dans ce contexte, pas anodin.
La France sort sans bruit du champ des grandes nations, le rayonnement culturel, la puissance économique, l’instruction publique, la justice de notre pays s’affaissent. La France devient transparente et instable, la priorité est-elle à l’effacement culturel et historique ?
Monsieur Macron a fait part de son opposition aux actions de déboulonnage, l’État saura-t-il être le relais efficace de la volonté du Président de la République.
Le silence règne, les élus ne se manifestent pas, l’état se tait, de nombreux médias font silence, le sujet est-il interdit ou réservé ?